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Amen.

Près les Oraisons on répond, Amen, c'est-à-dire

Anfi feit-il. Nous confentons par ce mot aux pa

roles du Prêtre, & nous ratifions toutes les demandes qu'il a faites.

De l'Epitre.

L'entient les inftructions utiles au peuple, qui au'Epitre le chante ou fe lit affez haut, parce qu'elle

trefois entendoit le latin. L'ufage de cette Langue pour lors commune, étant perdu pour la plupart des Fideles, il feroit à fouhaiter qu'ils luffent en françois ce qu'on lit ou chante en latin. L'Epitre contient les enfeignemens des Prophetes ou des Apôtres. Elle nous apprend à connoître, à fervir Dieu, & nous prepare à la perfection de la Loy qui eft renfermée dans l'Evangile. Il faut y avoir une attention pleine de refpect, fi nous y enten. dons quelque chofe : fi nous n'y entendons rien, il faut au moins prier Dieu qu'il produife invifiblement dans notre cœur les effets de cette fainte doctrine, & réflechir ferieusement fur les verités qui font renfermées dans la Priere mife pour le tems de l'Epitre.

Ca

Du tranfport du Livre.

E tranfport du livre de la droite àla gauche doit nous faire fouvenir que les Juifs ayant refufé d'écouter les Prophetes & les Apôtres, ils ont été abandonnez; & les Apôtres ont été vers les Gentils, aufquels ils ont transferé l'Evangile.

De l'Evangile.

L'Evangile contient la vie de Jefus-Chrift, & la Loi

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a les paroles de la vie éternelle que tous les fidéles doivent écouter, méditer & prendre pour la nourriture de leur ame; & il leur feroit fort utile de lire l'Evangile en françois, lorfque le Prêtre ou le Diacre le lit ou le chante en latin. La pofture dans laquelle l'Eglife veut que les fidéles écoutent la lecture du faint Evangile, nous marque que nous devons tout quitter avec promptitude pour écouter & fuivre Jefus Chrift qui y parle, & nous tenir prêts pour executer ce qu'ilnous.commande dans fon Evangile.

Quand le Prêtre ou le Diacre commence l'Evangile, il faut faire trois petites croix avec le pouce; la premiere fur notre front,pour nous aprendre à ne pas rougir de l'Evangile; il faut auffi figner notre bouche & notre poi. trine en demandant à Dieu que ce que nous allons entendre, faffe le fujet de nos difcours & de nos pensées. Si nous y entendons quelque chofe,il faut l'écouter avec tout le refpect que demandent & méritent les paroles de Jefus-Chrift même. Si nous n'y entendons rien, il faut au moins prier ce divin Sauveur qu'il produise en nous par la grace les effets de fa doctrine facrée, & faire alors une ferieufe attention aux verités qui font renfermées dans la priere mife pour le tems de l'Evangile.

ON

Du Credo.

N dit le Credo après l'Evangile, pour nous aprendre qu'il faut croire toutes les verités que Dieu y a revelé. Il eft bon de dire le Credo avec le Prêtre, & il faut faire cette profeffion de foi avec la difpofition de foûtenir publiquement dans les occafions les verités que Dieu a revelées, & qu'il nous propose à croire par fon Eglife; & de mourir, s'il faut, pour la deffense de ces mêmes verités.

Dominus vobifcum.

Licens, avant dire, le Seigneur foit dec tous, pour nous fouhaiter la grace dont nous avons besoin pour bien offrir avec lui fon Sacrifice.

E Prêtre avant de dire l'Offertoire, dit Dominus vo

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De l'Offertoire.

E Prêtre avant de découvrir le Calice, dit quelques verfets de l'Ecriture fainte. C'étoit autrefois un Pleaume qu'on chantoit pendant que le peuple venoit à l'offrande. Ce qu'on donne à l'offrande eft offert à Dieu en la perfonne de fes Miniftres: il faut le lui offrir avec joye & de bon cœur, en reconnoiffance des biens qu'on a reçus de fa divine bonté, & pour obtenir fa benediction fur foi, fur la famille, fur les biens, &c. En mêine tems que l'on offre son don, on doit auffi & principalement s'offrir foi même interieurement à Dieu, fon corps, fon ame & fa vie.

C'est une pensée baffe & injufte de s'imaginer que les

Curés n'invitent le peuple à cette fainte ceremonie que par un efprit d'avarice; mais quand quelques uns d'eux auroient une intention fi impie, les Fideles ne devroient pas pour cela s'abstenir de cet acte de Religion, dont ils peuvent tirer beaucoup d'avantages; parceque la mauvaise intention du Miniftre ne peut en aucune maniere prejudicier à ceux qui font leur offrande avec les fentimens de pieté marqués ci-deflus.

Il faut éviter l'abus de ceux qui meprifent l'offran de ou la négligent, & de ceux qui font de cette ceremo nie un trophée de vanité.

!',

Le Prêtre ayant découvert le Calice, prend le pain & le vin qui font deftinés pour être faits le corps & le fang de Notre Seigneur Jefus Chrift, puis les élevant douce. ment, il les offre au Pere éternel comme preparés à devenir par la confecration une Hoftie fainte & fans tache, le fuppliant de la recevoir pour l'expiation de fes pechez, de ceux des affiftans, & generalement de tous les Chrétiens vivans & morts.

C'eft principalement dans cette action que nous dé vons nous joindre au Prêtre, afin d'offrir avec lui l'Ho ftie deftinée pour être changée au corps & au fang de Jefus-Chrift, & que nous devons entrer dans un efprit d'oblation & de facrifice, qui confifte à offrir à Dieu nos biens & nous-mêmes, par une réfolution fincere de n'en ufer que felon la volonté de Dieu de qui

nous tenons tout.

Lavabo.

LE Prere ayane lavé les mains avant le commencement de la Mefle, lave ici fes doigts, pour marquer, fuivant l'exemple de Jefus Chrift qui lava les pieds à fes Apôtres qui étoient déja purs avant de leur donner l'Euchariftie, que ce n'eft pas affez pour celebrer les faints Myfteres, de n'avoir point la confcience fouillée d'actions criminelles, mais qu'il faut même fe purifier autant qu'il fe peut, des moindres taches du peché.

Il faut détefter ici tout de nouveau ce qui peut y avoir en nous qui deplaît à Dieu, afin de ne lever vers lui que des mains pures & un cœur droit.

Orate fratres.

E Prêtre après avoir lavé fes mains fait fecrette ment une feconde oblation du facrifice qu'il va prefenter à la très-fainte Trinité, en memoire de la Paffion, de la Mort, de la Résurrection, de l'Afcenfion, de Nôtre Seigneur Jefus-Chrift; & pour obtenir la grace de la faire dignement, il fe tourne vers les affiftans en leur difant: Orate fratres, c'eft-à-dire, Priez mes Freres, les avertiffant par fes paroles de joindre leurs prieres aux fiennes pour rendre agréable à Dieu l'oblation qu'il lui va faire pour lui & pour eux de leur commun facrifice. Alors nous devons demander à Dieu les graces qui nous font néceffaires, au Prêtre & à nous pour bien faire une action fi fainte.

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De la Preface.

la

A Préface eft la préparation plus prochaine du Sacrifice. Lorsque le Prêtre commence la Préface, & fur tout lorfqu'il avertit les affiftans d'élever leurs cœurs à Dieu par ces paroles Surfum corda, c'est · à. dire, élevez vos cœurs, nous devons demander à Dieu qu'il nous faffe rentrer en nous-mêmes par un profond recueillement, qu'il dégage notre cœur des affections bafles & terreftres, & notre efprit des distrac-. tions & des égaremens, pour les porter à Dieu, & les élever jufqu'a fon trône redoutable; puisqu'autrement nous faifons devant Dieu & devant fon Eglife un menfonge hipocrite en repondant au Prêtre, Habemus ad Dominum c'eft-à-dire, nous avons nos cœurs élevez au Seigneur.

Le Prêtre exhorte auffi les Fideles à louer & remercier Dieu par Jefus-Chrift, & à dire ce chant admirable: Saint, Saint, Saint; chant que le Prophete Ifaïe transporté en vifion devant le trône de Dieu entendit chanter aux Cherubins. Il faut donc autfi louer, remercier & adorer Dieu par Jesus-Chrift,nous unir à cette fin de cœur & d'efprit aux Anges& aux Saints. Du Memento des Vivans.

L

E Prêtre fait le Memento des vivans, c'est-à-dire, qu'il offre le Sacrifice non feulement pour foi, mais encore pour tous les affiftans, & generalement

pour toute l'Eglife, & fpecialement pour ceux qu'il recommande particulierement à Dieu. Il faut alors nous joindre au Prêtre & offrir avec lui à Dieu le même Sacrifice pour tous nos befoins, & particulierement pour ceux de notre ame; & recommander auffi à Dieu les perfonnes pour qui nous avons obligation ou dé votion de prier particulierement.

De ce qu'il faut faire depuis le Memento
jufqu'à l'Elevation.

'Eft ici la partie du faint Sacrifice, qui demande le plus d'attention & de ferveur ; c'eft pourquoi il faut nous adreffer à Dieu pour le fuplier par les mé rites de Jefus Chrift, qui va defcendre & paroître fur l'Autel, de nous accorder les difpofitions neceffaires pour entrer dans un profond recueillement, & confi derer les Myfteres ineffables que la très-fainte Trinité va operer dans la confecration. Car le Pere Eternel va de nouveau donner fon Fils unique pour notre falut par l'amour infini qu'il a pour nous: le Fils par une charité qui eft la même que celle de fon Pere, va de nouveau fe facrifier & s'immoler fur l'autel pour notre redemption, & le Saint Efprit par le mouvement du même amour va defcendre fur le Sacrifice, pour donner une vertu ef. ficace aux paroles facramentelles que le Prêtre va prononcer, & par leur moyen changer la fubftance du pain & du vin au Corps & au Sang de Jefus Christ.

Il faut admirer dans un grand filence & dans un profond refpect ces operations toutes divines & fi ineffables, il faut en même tems en avoir un vif sentiment de reconnoillance, envisageant les choses étonnantes que Dieu veut bien faire pour notre falut & pour l'expiation de nos pechez. L'Eglife toujours conduite par le faint Esprit nous apprend une grande verité par la ceremonie qu'elle pratique immediatement avant la confecration, lorfque le Prêtre au nom de cette mê me Eglife étend les mains fur le pain & fur le vin, qui vont être changés au Corps adorable & au Sang precieux de Jefus-Chrift: elle veut nous faire comprendre que ce divin Sauveur eft l'Agneau de Dieu qui fe

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