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On doit pour communier, être à jeun, en forte que l'on n'ait bû, ni mangé, pas même dans la plus petite quantité depuis le minuit ; à moins qu'on ne communie pour viatique.

On ne doit communier ordinairement qu'après avoir entendu la fainte Meffe, & il eft plus conforme à l'efprit de l'Eglife de communier dans le tems même de la celebration, aprés la Communion du Prêtre.

Il faut adorer Jefus-Chrift avant de le recevoir, cente adoration eft fondée fur la foi; elle doit être accompa gnée d'admiration, d'humilité, d'amour, de reconnoil. fance, de confiance, & de defir. Mais il faut bien prendre garde que tous les actes qu'on peut lire ou prononcer de bouche, ne fervent à rien, & font à proprement parler, un menfonge en la prefence d'un Dieu qui penetre le cœur, fi ce même cœur n'eft penetré d'un amour vif & fincere, car on n'adore Dieu qu'en l'aimant.

De ce qu'il faut faire aprés la Communion.

I defnic heure, ou au moins d'un quart d'heure pour

L faut aprés la Communion, prendre l'efpace d'une

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nous occuper uniquement de ce que nous venons de re cevoir, nous entretenir avec Jefus Chrift, l'adorer de nouveau, admirer fa bonté, le remercier de fon don, qui eft lui-même, nous offrir & nous unir de plus en plus à lui, lui expofer nos befoins, implorer la grace, former de pienfes refolutions devant lui,

Il faut tâcher d'employer le jour de la Communion dans l'exercice des œuvres de pieté & de charité; il faut l'employer à écouter & mediter la parole de Dieu, à repafler & rapeller les bons fentimens qu'on a eu, les refoJutions qu'on a prifes, les graces qu'on a reçûes & à édi fier les autres par des difcours graves & par une conduite pieuse.

Mais ce n'eft point affez de bien paffer le jour qu'on a communié, il faut continuer à bien vivre, c'est à-dire, éviter dorénavant le peché & les occafions du peché, être pénitent, chafte, fobre, patient, modefte, detaché des biens & des honneurs de la terre, éloigné des plaifirs, des divertiflemens & des folles joyes du fiécle, charitable envers les pauvres, doux & humble de cœur, enfin

imener

mener une vie veritablement chrétienne & animée de l'efprit de Jefus Chrift, qu'on a eu le bonheur de recevoir à la fainte Communion.

Hélas, le jour de la Communion eft à plufieurs le ter me fatal où ils finillent leur penitence & leur bonne vie, & où ils commencent à reprendre leurs anciens pechés. Jefus Chrift merite-t-il donc moins de refpect aprés que vous l'avez reçû qu'auparavant ? Vous avez employé un teins confidérable à vous preparer à le recevoir,& à peine l'aurez-vous reçû que vous le livrerez à ses ennemis en retombant dans vos premiers pechés. C'est le reproche qui eft à faire à la plupart de ceux qui auffitôt que le jour de leur Communion eft paflé, l'oublient & ne fongent plus à exciter leur pieté, ni à témoigner leur recon⚫ noillance envers Jefus Chrift par leur fidelité à éviter tout ce qui peut lui déplaire, & à tâcher de lui plaire en toutes choles.

Priere avant la Communion.

Jefus, mon Sauveur & mon Dieu, je crois ferme ment que votre facré corps, votre fang précieux, votre ame & votre divinité font réellement dans le trèsfaint facrement de l'Euchariftie, que je vais recevoir, & que vous y êtes vous même en perfonne pour nous faire fouvenir de votre mort, pour nous en communiquer les mérites, & pour nous faire part de vos vertus. Je ne mérite pas, Seigneur, de vous recevoir, parce que je ne fuis qu'une vile & chétive créature, & j'en fuis encore plus indigne, parce que j'ai commis contre vous une infinité de pechés. Dans la vue de mon indignité, je n'aurois jamais la hardieffe de m'aprocher de vous, fi vous ne me le commandiez. Je viens donc à vous, ô mon aimable Sauveur, pour obéir à votre parole, & pour trouver en vous la vie que vous donnez à ceux qui vous reçoivent dignement : rendez-moi digne de vous rece voir: daignez préparer mon cœur préparé celui de votre fainte Mere. Vierge fainte, obrenez-moi toutes les graces neceffaires pour recevoir digne. ment ce divin Fils que vous avez reçu dans vos chastes entrailles. Mon faint Ange, mon faint Patron, & tous les Saints intercedez pour moi, afin qu'en m'uniflant à I. Partie.

> comme vous avez

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mon Sauveur par la fainte Communion, il me rende plas doux, plus patient, plus pur, plus temperant, plus humble, plus charitable, plus fort, plus prudent, plus affa. ble, plus compatiflant, plus devot, plus mortifié, plus fervent dans le fervice de Dieu, plus foumis à fes ordres, plus ardent à l'aimer & plus apliqué à mes devoirs. Ainfi foit-il.

Priere apres la Communion.

Il faut après la Communion demeurer en filence pendant quelque tems pour adorer Jefus Chrift au dedans de nous-mêmes nous humilier en fa prefence: après quoi on pourra dire la priere fuivante.

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Dieu de bonté, que vous rendrai je pour la grace que vous venez de me faire ? Qui fuis je pour avoir reçu une telle faveur ? Qui fuis-je pour vous en remer. cier dignement? Grand Dieu, Seigneur fouverain de toutes chofes, vous que le Ciel & la terre ne peuvent contenir, vous avez daigné venir en moi & y établir votre demeure? Que mon ame glorifie le Seigneur, & que mon efprit foit ravi de joye en mon Sauveur & mon Dieu, de ce qu'ila bien voulu regarder ma baffefle, & me faire une fi grande faveur. Vierge fainte remerciez votre cher Fils pour moi. Divia Jefus, que tous vos Anges, que tous vos Saints, que toutes vos créatures s'uniffent à moi pour vous louer, vous benir & vous glorifier à jamais. Seigneur, daignez établir dans mon cœur une demeure fixe & permanente. Je fais, ô mon divin Sauveur, que vous n'en fortirez jamais fi je ne vous y oblige par quelque infidelité. Mais afin que ce grand malheur ne m'ar. rive point, ôtez de mon coeur tout ce qui peut vous en déplaire, déracinez-en l'orgueil, l'ambition, la vanité, & mettez y votre humilité : étouffez-y l'efprit d'impureté, de colere & de vengeance, & faites-y regner la pureté, la douceur, la patience & la charité chrétienne. Otez de moi l'attachement aux biens prefens, l'amour dereglé de moi même, la négligence dans votre fervice, & donnez-moi l'amour des biens éternels, l'efprit de mortification & de ferveur. Faites, ô mon Dieu, que je n'aime plus que vous, & que fi j'aime quelque autre chofe avec vous, je ne l'aime qu'en vous & pour vous. Laiffez-moi,

fi vous le jugez à propos, dans l'indigence, dans la confufion, dans l'opreffion & dans la maladie : mais ne permettez pas que je me livre au peché. Ecartez les occafions qui m'y expoferoient, ou donnez-moi la force de les furmonter. Enfin, mon Sauveur, faites que dès ce moment & le refte de ma vie je travaille efficacement pour croître dans votre amour & dans toutes les vertus chrétiennes. Que je fois tout à vous comme vous êtes tout à moi : que j'entre tout en vous comme vous entrez tout en moi. Imprimez dans mon cœur votre retraite & votre filence, votre adoration & immolation continuelle qui fe fait en efprit & en verité. Ce que je vous demande, ô divin Jesus je le demande pour tous, je le demande avec tous, je le demande par l'interceffion de la fainte Vierge, de tous les Anges, de tous les Saints qui font dans le Ciel & fur la terre. Jefus, vivez en moi, Jefus, demeurez en moi, maintenant & dans tous les fiécles des fiécles. Ainfi foit-il.

On peut dire auffi après la Communion les prieres pour de mander les vertus theologales qui font à la page 70. & quel ques autres des prieres fuivantes, chacun felon fa devotion, & felon le tems que l'on reftera à l'Eglife après la Communion. Du Sacrement de l'Ordre.

L y a des Chrétiens qui s'engagent dans le Mariage,

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à Dieu pour le fervir, les uns dans l'état Ecclefiaftique, & les autres dans la Religion. La premiere de ces deux confecrations fe fait dans le Sacrement de l'Ordre qui a été inftitué de Jefus-Chrift pour donner des miniftres à fon Eglife, en leur communiquant par le miniftere de l'Evêque le caractere, la grace & le pouvoir de faire certaines fonctions publiques qui regardent le culte de Dieu ou la fanctification des ames.

L'un fe prépare à recevoir le Sacrement de l'Ordre par la Tonfure qui eft un renoncement que l'on fait aumonde, prenant Dieu pour fon partage. Pour faire connoitre ce renoncement, l'Evêque coupe les cheveux au tonfuré qui font le fimbôle des fuperfluités du fiécle, & lui donne un furplis,qui par fa blancheur, marque la pureté dans laquelle doit vivre celui que l'on deftine au fervice de l'Autel. Ceux qui veulent être Ecclefiaftiques doivent 1. ne

point fe propofer d'autre fin que de fervir l'Eglife & non pas de devenir riches, d'être plus confiderés, de mener une vie plus douce & plus commode.

2. Ils doivent avoir les qualités necellaires pour être utiles aux ames, une intention pure, un grand definte. reffement, un zele ardent pour le falut des ames, la réfolution de ne point s'épargner dans le travail, un grand refpect pour les chofes faintes,du courage & de la patience dans les contradictions, de la charité & de la condefcendance pour fuporter les défauts du prochain, de l'aplica tion & de la lumiere pour l'inftruire, l'efprit de retraite & d'éloignement du monde; enfin il faut avoir confervé l'innocence de fon Batême, ou au moins l'avoir recouvré par une converfion fincere & par une folide penitence. Si même on avoit commis quelque crime dont le public cut connoiffance, on devroit plutôt entrer dans un cloitre pour l'expier, que de s'engager dans l'état Ecclefiaftique.

3. Ce n'eft point affez d'avoir une bonne fin & les qua lités dont on vient de parler, il faut être encore appellé de Dieu au miniftere de fon Eglife. Or Dieu nous parle par l'organe de l'Evêque & des fuperieurs du diocefe pleins de fon efprit, par la voix d'un fage directeur qui nous conduit depuis long tems & qui connoit le fonds de notre confcience.

Pendant plufieurs fiécles de l'Eglife la pieté des parens les portoit quelquefois à confacrer leurs enfans à Dieu dès leur bas âge, ou dans les Seminaires eccléfiaftiques ou dans les monafteres des Moines: l'on voit encore au⚫ jourd'hui des parens engager leurs enfans fortjeunes dans I'Eglife, mais ordinairement c'eft par interêt & par cupidité & dans la vue de quelque benefice qui pourra leur être refigné par un parent, & qui par ce moyen ne fortira point de la famille. C'eft fouvent pour décharger une famille d'un enfant, dont on ne fauroit que faire dans le monde. Ainfi fans confulter fon inclination,ni examiner fes difpofitions, l'on en fait un Ecclefiaftique. Quelquefois même l'on prefente à l'Eglife un ainé que l'on deftine au monde, mais ce n'eft qu'en attendant que fon cadet foit en âge pour jouir d'un benefice qu'il poffede. Ces motifs font abominables devant Dieu, &attirent fa malediction fur les familles.

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