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nant une vie fainte & chrétienne pour le réunir à J.C. notre Chef. Il ne ceffe pas d'offrir à Dieu fes mérites pour nous, & d'affifter fon Eglise jusqu'à ce qu'il des cende du Ciel encore une fois pour venir juger les vivans & les morts..

De la Defcente du S. Efprit fur les Apôtres.

E cinquantiéme jour aprés la Pâque tous les Juifs faifoient une grande fête appellée Pentecôte, en me moire de ce que la Loi leur avoit été donnée en ce jour là. Ce même jour qui étoit le cinquantiéme aprés la Refur rection de J. C. comme tous les Difciples étoient dans un même lieu, tout d'un coup il vint du Ciel un grand bruit, comme d'un vent impetueux, qui remplit toute la maifon où les Difciples étoient affemblés, & il leur parut comme des langues de feu qui s'arrêterent fur chacun d'eux. Alors ils furent tous remplis du S. Efprit & commencerent à parler diverfes langues: ce qui montroit qu'ils devoient prêcher l'Evangile à toutes les Nations. Les Juifs en furent fort furpris,& faint Pierre à la têredes Apôtres leur rendit raifon de cette merveille, leur expliquant les Prophetes, & leur déclarant que Jefus qu'ils avoient crucifié, étoit reffufcité, & avoit envoyé le S. Efprit, fuivant fa promeffe: qu'il étoit le Seigneur & le Chrift, & que l'on ne pouvoit être fauvé qu'en fon nom & en faifant penitence. Il y en eut trois mille qui fe convertirent à ce difcours & qui furent bâtilez. Les Apôtres & les autres qui reçurent le faint Efprit, le trouverent tout changez. Ils furent éclairez pour entendre les écritures: ils comprirent que tous les hommes font pecheurs, & ont befoin de la grace de Dieu, qui ne s'obtient que pat la foi de Jefus-Chrift, & que fon regne eft tout fpirituel. En même tems ils furent embrafez de l'amour de Dieu, qui les porta à accomplir avec ardeur fes commandemens, & à rendre avec une force invincible témoignage à la verité.

De la Vocation des Gentils.

Ly eut un grand nombre de Juifs qui fe convertirent,

ne des Apôtres, & même qui les perfecuterent cruelle. ment. Ils firent mourir faint Etienne, l'un des fept

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les Apôtres avoient établi pour

diftribuer

Diacres que les aumônes aux fideles à proportion de leurs befoins. Ce fut le premier Martir, c'eft à dire, le premier qui fouffrit la mort pour le témoignage de la doctrine de J. C. Alors les Samaritains fchifmatiques reçurent la parole de Dieu, plufieurs fe convertirent & furent bâtifez. Les Apôtres vinrent leur impofer les mains, afin qu'ils reçuffent le faint Efprit, leur donnant ainfi la confirmation. L'abus que les Juifs avoient fait des graces que J. C. leur avoit faites, les ayant rendus indignes de croire à l'Evangile, il fut annoncé aux Gentils qui commencerent peu de tems aprés à entrer dans l'Eglife. Le premier fut un Capitaine Romain, appellé Corneille, qui ayant été averti par un Ange, envoya chercher S. Pierre qui le bâtifa, il reçut le S. Efprit, lui & ceux qui étoient prefens, & le don des langues. Alors commença à s'accomplir le myftere de la vocation des Gentils, qui confifte en ce que Dieu par fa pure bonté a appellé les Payens à la foi & à la grace de Jefus Chrift, auffi bien que les Juifs, & qui ont pris la place des Juifs rebelles. J. C. apella exprès un treizieme Apôtre après fon Afcenfion pour travailler à la converfion des Gentils, & c'eft l'Apôtre S. Paul.

De la fondation des Eglifes.

Es Apôtres fe difperferent par tout le monde pour inf

reçu de J. C. L'on croit communément qu'avant de fe feparer, ils compoferent le Symbôle, qui eft un abregé de toute la Doctrine Chrétienne.

Les Apôtres en fondant des Eglifes, établiffoient dans chaque ville, lorfqu'il en étoit befoin, un Evêque, des Prêtres & des Diacres pour gouverner le peuple fidele, Ce fut S. Pierre qui fonda les trois principales Eglife, & il transfera fon fiége de la ville d'Antioche, où les Fideles ont été d'abord appellez Chrétiens, à celle de Rome qui étoit la capitale de l'Empire, & qui devint auffi le Siege Apoftolique, & la premiere de toutes les Eglifes. S. Paul y vint auffi, & ils y fouffrirent tous deux le martire fous l'Empereur Neron. Comme S. Pierre étoit établi par J. C. le chef des Apôtres & fon 'Vicaire fur la terre, J'Evêque de Rome, que nous appellons le Pape, com

me fucceffeur de S. Pierre, a toujours été regardé com. me le premier de tous les Evêques, ayant par inftitution de Dieu la primauté dans l'Eglife, dont il eft le Chef vifible.

De la Tradition de l'Ecriture Sainte.

Efus Chrift n'avoit enseigné que de vive voix fans rien

Jefus Chrift n'avoit en que deve au cofamerica

ment, & plufieurs d'entr'eux n'ont rien écrit du tout; mais ils eurent toujours grand foin d'inftruire des Difciples, & de les rendre capables d'en inftruire, d'autres. Ainfi leur doctrine a paflé aux premiers Evêques, de ceux-la à leurs fucceffeurs & aux autres Prêtres, jufqu'à ceux qui enfeignent aujourd'hui : & c'eft cette fuite de doctrine qui s'appelle Tradition. La parole de Dieu eft donc de deux fortes, favoir la patole non écrite, & la parole écrite. La parole non écrite eft la Tradition qui feule a confervé la vraie Religion depuis le commence ment du monde jufqu'à Moyfe, & qui a confervé encore depuis plufieurs verités qui n'étoient pas écrites. La parole écrite font les livres de l'ancien & du nouveau Teftament, qui tous ensemble s'appelle la Bible ou l'Ecriture fainte. L'ancien Teftament comprend les écrits de Moyfe & des Prophetes, & de plufieurs autres Ecrivains qui ont été infpirés de Dieu. Le nouveau comprend les écrits des Apôtres & Evangeliftes. C'est par une bonté finguliere de Dieu pour nous, que ces faints Livres ont été confervés & tranfmis jufqu'à nous : mais nous n'en deviendrons que plus coupables, fi nous ne regions nos penfées, nos affections, nos paroles & nos actions fur les faintes verités qu'ils contiennent: un Chrétien en lifant cette divine parole, doit la mediter avec respect & une attention finguliere, & demander à Dieu par notre Seigneur J. C. la grace de pratiquer les faintes maximes qu'elle contient, d'imiter les exemples de vertu qu'elle nous propofe comme les modeles fur lesquelles nous devons regler notre conduite. Ces livres de l'ancien & du nouveau Teftament contiennent la parole de Dieu. L'Eglife eft l'interprete de ces livres faints; c'est elle qui les a reconnus, comme ayant été dictés par l'inspiration du S. Efprit. Tout fidele eft donc obligé de croire toutes les

verités que cette même Eglife nous propofe comme les ayant tirées de ces faints livres ou de la Tradition reçue par le confentement unanime ou presque unanime du corps des Pafteurs, qui les ont enfeignées aux fideles par tout & en tout tems. C'est dans ces deux fortes de verités, favoir l'Ecriture Sainte & la Tradition que l'Eglife puife fes décisions.

De la ruine de Jerufalem.

A ville de Jerufalem & la Republique des Juifs. fubfifta encore quelque tems aprés la publication de l'Evangile, jufqu'à ce que la nouvelle Eglife des Gentils fuc formée. Enfin le tems vint où Jerufalem devoit être rui née fuivant les Propheties de J. C. Les Juifs fe revolterent contre les Romains: il y eut une guerre trés cruelle. Jerufalem fut affligée & affiegée, & la famine y fut fi ho rible,qu'il y eut des meres qui mangerent leurs propres enfans. Dans ce fiege feul il perit onze cens mille perfonnes. La ville fut prife & ruinée par Titus fils de l'empereur Vefpafien, & le Temple fut brulé.Dieu punit ainfi cette malheureufe ville, où avoit été repandu le fang de tant de Prophetes,fur tout celui de J. C. fon fauveur. Les Juifs qui ne l'avoient point voulu reconnoitre pour leur liberateur, devinrent efclaves des Romains, furent chaffez de leur pays, & reduits au miferable état où ils font depuis plus de dix-fept cens ans. Les ceremonies de l'ancienne Loi furent pour lors entierement abolies: car il avoit été libre jufques-là aux fideles de les pratiquer,

Des Perfecutions.

PRefque tous les Apôtres & tous les Difciples fouffri

rent le martire, comme auffi les premiers Papes & les premiers Evêques donnerent leur vie pour le témoi gnage de l'Evangile. L'Eglife continua d'être perfecutée pendant trois cens ans, & il y eut une multitude innom. brable de Martirs de tout fexe & de tout âge. Quoique les Chrétiens ne fiflent que du bien à tout le monde, ils furent en butte à tout le monde, parce qu'ils de teftoient l'idolatrie, & tous les autres vices qui regnoient parmi les Payens. Les Empereurs & les Magiftrats prirent à tâche plufieurs fois de les exter. miner. On les banniffoit, on leur ôtoit leurs biens, on

les mettoit en prifon, on employoit contr'eux les fuplices les plus cruels. Ceux qui fouffroient conftamment jufqu'à la mort, étoient nommez Martirs, comme S. Etienne, S. Laurent, S. Sebaftien, Sainte Agnés, Sainte Catherine, & une infinité d'autres. Les Fideles s'aflem. bloient à leurs Tombeaux pour louer Dieu & fe recommander à leurs prieres.

De la liberté de l'Eglife,& de l'établissement des Moines, autres Religieux & Religieufes.

Pbre fe multiplioit toutefois ils n'entreprirent jamais

Lus on faifoit mourir de Chrétiens, plus leur nom

:

de fe deffendre par la force contre les Princes qui leur fai foient tant de mal. Enfin aprés trois cens ans de fouffran. ces, Dieu donna la paix à fon Eglife fous l'Empereur Conftantin, qui embrafla la Religion Chrétienne. On vit alors l'accompliffement des anciennes Propheties, que les Rois de la terre deviendroient les enfans & les protecteurs de l'Eglife. On commença donc pour lors à fervir Dieu avec une entiere liberté mais en même tems la vertu du commun des Chrétiens commença à fe relâ. cher. Plufieurs faifoient profeffion du Chriftianifme fans être bien touchez du mépris des plaifirs & des richesses, & de l'efperance du Ciel. Ainfi ceux qui vouloient pra tiquer l'Evangile plus fidellement, trouverent plus sûr de fe feparer du monde : on les appella Moines, c'eft-à dire, feuls ou Solitaires. Les plus parfaits furent en Egypte, où ils furent inftituez par S. Antoine. Ils vi voient fort pauvrement!, jeûnant au pain & à l'eau, travaillant de leurs mains, gardant un grand filence, dor. mant peu, priant Dieu trés fouvent & méditant l'Eciture fainte. Cette maniere de vivre s'étendit par toute la chretienté, & S. Benoit fit une Regle qui fut la plus fuivie en Occident: S. Auguftin, S. François & plufieurs autres ont auffi fait des Regles pour differentes Congre gations d'hommes & de filles, qui fe nomment Religieux & Religieufes.

Des Hereftes & de l'etat de l'Eglife jufqu'à la fin du monde. L'Eglife n'a jamais été fans ennemis. Dés le commen cement elle en a eu qui font fortis de fon sein, & se font feparez pour enfeigner des doctrines nouvelles &

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