Imágenes de páginas
PDF
EPUB

rez des Colliers des Ordres de S. Michel & du S. Efprit.

Lorsque l'on veut reprefenter l'Ecuf fon des Armoiries du Roy dans tout fon apparat, l'on y met feulement les Armes de France, avec les Colliers des Ordres, & l'on timbre l'Ecu d'un Cafque d'or ouvert, placé de front, afforti de fes Lambrequins d'azur & d'or, furmonté de la Couronne Imperiale Françoise. L'Ecu eft tenu par deux Anges vêtus en Levites, ayant leurs Dalmatiques d'azur à trois Fleurs de lys d'or, tenant chacun en main une Banniere aux mêmes Armes de France. Le tout eft placé fous un grand Pavillon d'azur femé de Fleurs de lys d'or, & doublé d'Hermines fon comble raïonné d'or, eft fommé de la Couronne fermée, furmontée d'une double Fleur de lys d'or pour cimier. Des Banderoles volantes, fur lefquelles eft écrit le Cri de guerre, qui eft Montjoye S. Denis, fortent du comble de ce Pavillon, qui eft furmonté de l'Oriflame ou Banniere du Roïaume furmontée auffi de la Devife, Lilia non laborant, neque nent, laquelle eft tirée de l'éloge que le Fils de Dieu donne aux lys dans l'Ecriture, afin de faire par-là allufion à la Loi Salique, qui exclud les filles de la Reïauté.

[ocr errors]

On ne fçait pas bien l'origine des Tenans de l'Ecuffon de France. Quelquesuns l'ont attribuée, mais par erreur,àCharles-Magne: d'autres à Philipe VI. parce qu'il fic fabriquer une monnoïe nommée des Anges, ou Angelots, fur laquelle étoit reprefenté un Ange, tenant de fa main droite un Ecuffon chargé de trois Fleurs de lys. Voïez le Traité des Monnoyes par M. le Blanc, page 242. Il n'y a làdeffus rien de certain, puifque Charles VI. avoit pour fupports deux Cerfs aîlez: Louis XII. deux Salamandres couronnées. On voit les deux Anges aux lys d'or fabriquez en 1656.

On n'a pas plus de certitude fur l'usage du Pavillon. Les Auteurs de nos Ditionnaires ont écrit que le Pavillon n'appartient qu'aux Empereurs, Rois & Souverains nés tels, & qui ne dépendent que de Dieu; mais que les Rois Electifs ou les Ducs, quoique Souverains, qui relevent d'un Empereur ou d'un Roy, ne peuvent couvrir leurs Ecuffons que des courtines du Pavillon, qui en font comme le manteau; mais jamais du comble, qui en eft comme le chapeau. C'est une erreur, puifque les Ducs de Bretagne, qui relevoient du Roïaume de France, dont ils étoient Pairs, avoient

le Pavillon entier dans leurs Sceaux. Témoins ceux du Duc Jean V. en 14081417. &1435. & même de quelques Seigneurs particuliers, rapportez par Dom Lobineau, à la fin du Tome II. de l'Hift. de Bretagne.

Cet ufage eft donc ancien ; & l'infpection de ces Sceaux fuffit pour defabufer ceux qui ont crû que Philipe Moreau eft le premier qui ait mis le Pavillon Roïal fur les Ecuffons des Souverains; & cela fous le Regne de Louis XIII. I eft certain au contraire que le Roy Philippe de Valois fit battre une monnoïe d'or en 1338. en laquelle il fut reprefenté affis fous un Pavillon femé de Fleurs de lys d'or : & ces pieces de monnoïes furent nommées des Pavillons. L'on en peut voir la reprefentation, page 243. du Traite Hiftorique des Monnoyes de France, par le Sieur le Blanc.

**

§. V.

Abregé des trois Races Royalles de

France.

L'Opinion commune a été jusqu'à nos jours, que Pharamond étoit le Fondateur de la Monarchie Françoife en 419. ou plûtôt en 420. D'autres prétendent aujourd'hui que Pharamond eft un Roy imaginaire, & que l'honneur de cet ouvrage est dû à Clodion, dont le Regne commença, felon eux, en 414. & finit en 451.

Ce n'eft pas ici le lieu de prendre parti. Il fuffit de dire pour le prefent que la France a été gouvernée depuis l'établiffement de fa Monarchie, c'est-à-dire, durant treize fiecles complets en 1720. par foixante-fix Rois, qui fe font fuccedez les uns aux autres dans trois differen tes Races. C'eft-là l'opinion commune.

Ce n'eft pas qu'à compter tous ceux qui ont porté la Couronne, ou enfemble, ou les uns après les autres, on n'y en trouve un plus grand nombre. Le feu P. le Long, de la Congregation de l'Oratoire, Auteur d'une Bibliotheque Hi

[ocr errors]

ftorique de la France, mife au jour ent 1719. compte jufqu'à quatre-vingt sept Rois, dont il y en a eu trente-cinq dans la premiere Race, feize dans la feconde, & trente-fix dans la troifiéme : mais plu fieurs n'aïant regné que dans quelques portions du Roïaume, & les autres n'aïant regné que du vivant de leur pere, qui les avoit fait couronner, & avant lequel ils moururent. Ils ne doivent point être mis au nombre de ceux qui ont été Rois de France.

Le calcul ordinaire qui ne compre que ceux qui ont regné dans la Capitale du Roïaume, ne met donc dans la premiere Race que vingt-quatre Ros, y compris Pharamond & Clodion. Ouze dans la feconde Race, non compris Charles, dit Le Gros, qui gouverna la France durant la Minorité du Roy Charles III. fon neveu, à la mode de Bretagne, ni Eudes Robert & Raoul, qui à la verité furent couronnez, mais qui n'étoient pas de la Race Roïale. Enfin la troifiéme en a fourni trente-un, fans y compter ean fils du Roy Louis X. né pofthume le 15. Novembre 13 16. & mort quatre jours après, ni Charles Cardinal de Bourbon, oncle du Roy Henri IV. que la Ligue proclana Roy après la mort d'Henri III. fous

« AnteriorContinuar »