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ger; mais Philippin, redoublant par 1528. des manoeuvres adroites la fupérioriré

n. 9.

Bellay, 1. 3.

de fes forces, triompha enfin de toute cette réfiftance. De huit cens foldats embarqués fur les galeres Efpagnoles, fept cens périrent dans le combat, & la plupart de ceux qui refterent, furent bleffés. Tous les Chefs de la flotte Impériale, Afcagne Colonne, fils de Fabrice, & Camille Colonne, neveu du Cardinal Pompée Colonne, le SeiBelcar. 1. 20. gneur de Ris, un des Vaudrey,le Prince de Salerne, le Marquis du Guaft luiMém. de du même furent faits prifonniers; Céfar Ferramufca ou Fieramofca, qui avoit été pris autrefois (1) avec Profper Colonne dans Villefranche, fut fubmer gé. Moncade qui n'avoit jamais montré tant de valeur que dans cette journée, après avoir long-temps combattu malgré une bleffure confidérable qu'il avoit reçue au bras, mourut accablé fous une grêle d'arquebufades. La fuperftition remarqua que des trois Négociateurs qui avoient traité avec le Pape, les deux qui s'étoient oppofési

(1) Voir le premier Chapitre du premier Livre

à fa délivrance, Migliau & Moncade, périrent à ce fiege de Naples. 1528. L'Empereur perdit dans Moncade, finon un grand Général, du moins un brave foldat, un bon fujet, d'ailleurs 'un méchant homme : le Prince d'Orange lui fuccéda dans la Vice-royauté de Naples.

n. 3.

Ce terrible combat, connu fous le Belcar. 1. 20. nom de Combat de Salerne, parce qu'il fe livra dans le golphe de ce nom, coûta beaucoup aux François. Des quatre cens Arquebufiers envoyés par Lautrec à Philippin Doria, il n'en revint que foixante, mais la victoire fut entiere; on prit deux galeres aux Impériaux, deux avoient été fubmergées, les deux autres regagnerent force de rames le port de Naples ; le Prince d'Orange qui, étant refté dans la ville, pouvoit ignorer combien il avoit été néceffaire de fuir, fit pendre le Patron d'uue de ces galeres pour avoir fui. Cette févérité déplacée fit révolter l'autre galere qui vint fe rendre à Philippin Doria.

à

Cette victoire qui sembloit devoir entraîner la réduction de Naples, ne

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fit qu'accélérer la ruine des François. 1528. Lautrec voulut envoyer en France Guicciard, les importans prifonniers qu'on avoit faits; Philippin Doria eut ordre de les y conduire mais lorsqu'il fut arrivé avec eux à Gênes, André Doria qui ne pouvoit trouver une meilleure occafion, les retint, & protefta qu'il ne les rendroit que quand on l'auroit dédommagé de la rançon du Prince d'Orange, & de celle de Moncade, qu'il avoit faits prifonniers autrefois ; le premier, dans un combat naval (1) vers la côte de Gênes ; le second (2) á Varaggio fur la même côte. Le Roi avoit renvoyé Moncade libre, (3) fans rançon, mais peut-être avoit-il été généreux aux dépens de Doria, du moins Doria le prétendoit ainfi, & foutenoit que, fuivant fon Traité avec le Roi, tous les prifonniers qu'il faifoit, devoient lui appartenir. Pour le Prince d'Orange, c'étoit le Traité de Madrid qui lui avoit procuré la liberté, tou

(1) Voir le Chapitre 9. de ce Livre 2.
(2) Voir le Chapitre 9. de ce Livre 2.
(3) Voir le Chapitre 11. de ce Livre a.

jours aux dépens de Doria, auquel on n'avoit point payé de rançon. Doria 1528. dépêcha un Gentilhomme à la Cour de France pour rendre compte de fa conduite, & pour folliciter le paiement de quelques fommes qui lui étoient dûes. Quand le Confeil de François Premier apprit par ce moyen de quelle maniere hardie Doria s'étoit procuré des ôtages de fon paiement il fut faifi d'indignation. Montmorenci qui s'élevoit infenfiblement au comble de la faveur, & les autres Courtifans qui vouloient s'y élever comme lui, ne virent dans le procédé de Doria qu'un excès d'infolence, qu'un attentat criminel; ils n'examinerent point fi fes demandes étoient juftes, ils n'en virent que la forme, qui en effet paroiffoit violente; on alloit prendre contre lui des réfolutions plus violentes encore: car l'autorité, déposée entre les mains de jeunes Favoris, Car. Sigoni connoît peu cet art des tempéramens, de vit. & reb. fi néceffaire à la politique ; l'étourde- Auria. lib.1. rie, l'orgueil font fes guides & l'éga- Belcar. 1. 26. rent. Un homme qui n'étoit ni Favori, n. 9. ni Courtifan, mais citoyen plein de

geftis Andr.

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1528.

Du Bellay 1. 3. Mém.

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zele & de fidélité, quoiqu'ami de Do ria, du Bellay Langei, fçut des premiers (par les efpions qu'il entretenoit par-tout avec beaucoup de foin & Capit étrang. d'intelligence) que fon ami Doria tenart. André doit à la défection; que le Marquis du

Brantome,

Doria.

Guaft, auffi utile à fon Maître dans la prifon qu'à la tête des armées, négocioit fortement auprès de ce Général pour l'attirer au parti de l'Empereur, qu'il aigriffoit le reffentiment de Doria, qu'il lui exagéroit fes injures, qu'il levoit tous fes fcrupules, & que Doria n'attendoit peut-être pour lever l'étendard de la rébellion, qu'une ré ponse peu favorable de France. II avertit Lautrec de ce qui fe paffoit, & fe fit envoyer à la Cour pour concilier, s'il fe pouvoit, cette affaire plus importante qu'on ne paroiffoit le croire. Avant de paffer en France, il alla voir Doria dans Gênes pour arracher à fon amitié la confidence de fes chagrins & de fes projets. Doria lui ouvrit fon cœur, lui fit fes plaintes, le chargea de fes propofitions: Langei partit pour aller plaider à la Cour la caufe de Doria & des Gênois, avec

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