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de nouveaux Deffeins de Tables. Ouvrage très-utile dans les Familles, aux Maîtres-d'Hôtels & Officiers de Cuifine. Deux Volumes in douze, 4 l. 10 f. Nouvelle Inftruction pour les Confitures, les Liqueurs & les Fruits; avec la maniere de bien ordonner un Deffert, & tout le refte qui eft du devoir des Maîtres d'Hôtels, Sommeliers, Confifeurs & autres Officiers de Bouche: Suite du Nouveau Cuifinier Royal & Bourgeois, également utile dans les Familles, pour fçavoir ce qu'on fert de plus à la mode dans les Repas & en d'autres occafions. Nouvelle Edition, revûë, corrigée & augmentée. Indouze, 2 l. 10 f.

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L

E Jardinier François, qui enfeigne à cultiver les Arbres & les Herbes Potageres. In-douze, Parchemin, 41.

Les Délices de la Campagne, où il eft enseigné à préparer pour l'ufage de la Vie, tout ce qui croît fur la Terre & dans les Eaux. Dedié aux Dames Ménageres. Indouze, Parchemin,

1 l.

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Inftruction pour les Arbres Fruitiers. Par le Sieur Vautier. In-douze, Parchemin, 10 f. Le Jardinier Royal, qui enfeigne la maniere de planter, cultiver & dreffer toutes fortes d'Arbres; avec une briéve Methode pour bien greffer tous Fruits à noyau. In- douze, Parchemin, Abregé pour les Arbres Nains & autres, contenant tout ce qui les regarde, tiré en partie des derniers Auteurs qui ont écrit de cette Matiere, joint une experience avec application de vingt ans & plus: Avec un Traité très-particulier pour les bons Melons; & auffi un Traité general & fingulier pour la Culture de toutes fortes de Fleurs & pour les Arbuftes; & auffi pour faire & conduire une groffe Vigne, & beaucoup de chofes pour les autres Vignes: Oeuvre qui n'a encore été traité à fond par aucun, & qui provient auffi en partie de la communication des plus entendus Curieux en ces fortes de chofes. Par J. L. Notaire de Laon. In-douze, Parche

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Traité du Jardinage, qui enfeigne les ouvrages qu'il faut faire pour avoir un Jardin dans fa perfection; avec la maniere de faire des Pepinieres, greffer, enter, cultiver, tondre, tailler, ébrancher les Arbres ; & une Inftrution pour faire des longues Allées de promenade, des Bois ou Taillis, & autres differentes façons: Composé par Monfieur Boyceau de la Berandiere, Intendant des Jardins des Maifons Royales. Indouze, Parchemin, 15 f. L'Abregé des bons Fruits, avec la maniere de les connoître & de cultiver les Arbres; divifé par Chapitres, felon les efpeces; augmenté de plufieurs experiences fur le fait du Jardinage, & de quantité de nouveaux & excellens Fruits. Troisiéme Edition, revue, corrigée & beaucoup augmentée. Par Jean Merlet Ecuyer. In- douze, Parchemin,

Avec Privileges du Roy.

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L'Interieur & la Baffe-cour de la Maifon ·

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CHAPITRE PREMIER..

De l'utilité & des delices de l'Agriculture.

AGRICULTURE, ou l'art de bien faire valoir la Terre, eft l'objet de cet Ouvrage, & c'eft un fujet également utile, neceffaire, vafte, intereffant & agreable: Car l'Agriculture n'eft pas un Art borné aux travaux du labourage, & aux exercices groffiers de la Vie Champêtre ; c'eft proprement l'Art de forcer la Terre à rendre à l'homTome I AS

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me toutes les richeffes & les délices qu'elle lui offroit d'elle-même avant fon peché. Ainfi c'est trop peu d'appeller l'Agriculture la nourrice de tous les hommes; elle nous apprend à jouir de tout l'Univers; n'ayant d'autres bornes que lui, elle met la Terre fous le joug, & par là elle affujetit tous les Etres à l'homme, puifque fans elle on ne peut rien, & que c'est par les fecours qu'elle nous donne que l'on vient à bout de toutes choses; il faut tout tirer d'elle, & elle ne fait que fe diftribuer à nôtre gré en cent manieres differentes. Non contents, des Grains, des Fruits, des Animaux, des Laines & des Bois qu'elle nous offroit d'elle-même pour nous nourrir, nous vêtir & nous meubler; à force de creufer & de rafiner, nous avons inventé mille Arts, mille façons differentes pour dévorer les prefens de la Nature, & multiplier nos befoins: Ainfi l'Architecture, la Bonne-chere, le Fafte, le Commerce, la Guerre, la Medecine, &c. font venus employer à des usages differens, les Beftiaux, les Danrées, l'Or, le Plomb, le Salpêtre, les Bois, les Simples, & generalement tout ce qui fort du fein de la Terre: tous les autres Arts ne font à proprement parler qu'une extenfion de l'Agriculture; elle eft la Mine d'Or inépuifable & ouverte à tout le monde, il n'y a qu'à y tirer, tout ce qu'on fait d'ailleurs n'eft que mettre diversement cet Or en œuvre.

Cette verité feule renferme prefque tout ce qu'on peut dire de l'utilité & des délices de l'Agriculture. Car puifqu'elle eft la bafe, la mere de toutes les Sciences & de tous les Arts; on peut par elle jouir de toutes les Sciences & de tous les Arts, avoir ce qu'elles ont d'utile & d'agreable, & faire fervir la terre à l'une & à l'autre de ces deux fins, fuivant le terrain, le Païs, le goût & l'intelligence du Maître.

Auffi voit-on que l'abondance & les Arts regnent où fleurit l'Agriculture; ainfi la France eft le Roïaume du monde le plus abondant & le plus riant, parce que la belle Agriculture y répand l'abondance, & anime les Arts, tant ceux qui font neceffaires ou utiles, que les voluptuaires. C'eft même toûjours à la Terre qu'ils reviennent par leur circulation & leur fin: le Phyficien, le Geometre, le Conquerant, le Voïageur, n'en veulent tous qu'à une certaine portion de terre; l'Aftronome lui-même ne foüille les Cieux que pour en connoître les influences fur la Terre. C'eft auffi où retournent toutes nos vues & tous nos foins, il n'y a que ce qui eft capable de nous élever au-deffus des fens qui n'y revient point. Les Familles, les Nations entieres fe divifent pour un morceau de Terre; on n'eft puiffant, on n'est riche qu'à proportion de ce qu'on en poffede; & horfmis quelques habitans des Villes que le hazard ou l'infortune a excepté du grand nombre, la fortune & la vie de tout le monde refide directement dans les biens de Campagne.

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C'eft autant par inclination que par neceffité que nous fommes fi terreftres; formé de terre, l'homme fut d'abord deftiné pour l'Agriculture: Dieu ne l'avoit mis dans le jardin des Délices, que pour que fes mains pures & innocentes s'occupaflent à le cultiver ; & cette culture devoit être pleine de charmes & de reflexions profondes & lumineufes fur la grandeur la fageffe & la bonté de fon Createur. Quoique le peché de nôtre premier Pere & les nôtres, nous ayent rendus indignes d'une vie fi

heureuse, nous tenons pourtant toûjours beaucoup de nôtre deftination.

Le goût de l'Agriculture eft de tous les tems, de tous les âges, de tous les Païs & de tous les Eftats, depuis la Houlette jufqu'au Sceptre ; on achete des Terres, on fe donne des Maifons de Campagne, on fe fait des Jardins jufques dans les Cours des Maifons des Villes, fur des Terraffes, & même fur des Balcons & fur des fenêtres; moins ils font dignes d'attention, plus ils font de vifs & forts argumens de l'inclination fecrete qui eft refté dans le fond de nos cœurs pour notre premiere vocation.

Auffi les biens de Campagne font-ils les feuls biens folides & feconds en reffources; la vie que l'Agriculture nous offre, eft peut-être moins brillante que le fafte & le tracas des Villes ; mais elle eft infiniment plus touchante, plus heureufe & plus utile: riche de fon propre fond, on y eft cent fois plus à l'aife que dans les Villes; fans gêne, fans ambition, fans fafte, fans fuperieur, fans envie & fans envieux, variant fes exercices & fes plaifirs à fon gré les jours de l'homme y coulent dans l'indépendance, dans la tranquilité & dans l'innocence. Les façons, les femences, les dépouilles des Vignes, des Terres, des Prez, des Etangs, des Bois; la confommation, la vente & le retour de ces produits; une Chaffe, une Pêche, les foins de Famille, quelques visites d'Amis moins frequentes mais plus libres & plus agreables que dans les Villes; une Republique de Mouches à miel, dont le Philofophe Ariftomaque ne put pas pendant foixante ans fe laffer d'admirer le travail, la police & l'amour mutuel; une Cabane de Vers à foie, qui en deux mois de temps fait voir tant de metamorphofes & des travaux furprenans; le plaifir de planter une fleur, de greffer un arbre, & d'y voir croître & fructifier l'ouvrage de fes mains ; des familles d'animaux, qui pour nous & fous nos yeux naiffent, meurent & fe perpetuent fur la Terre, dans l'air & dans l'eau, un peu de reflexion fur ce petit Gland qui produit le plus grand & le plus plus vivace des Arbres, fur le grain de bled qui pourrit & renaît, & au bout de quelques années donnera des moiffons entieres; la fucceffion continuelle des faifons qui varie les objets, les mets, les plaifirs & les occupations; enfin le charme inexprimable de vivre fur fon fond, & de le voir fertilifé par fes foins: tout cela (l'experience nous l'apprend tous les jours) nous occupant tour à tour à la Campagne, nous y attache fi fort, qu'il ne nous refte plus que de l'infenfibilité pour le luxe, la gêne & les bagatelles dont on

fe fait des idoles à la Cour & à la Ville.

Mais comme on me demande ici plûtôt des Preceptes que des Eloges de l'Agriculture, je ne dirai rien de fes avantages; auffi-bien eft-ce un champ très-vafte & affez battu: il faudroit même regler mon Eloge fur le goût de chaque Lecteur, pour prefenter à chacun ce qui le touchera le plus dans la Vie Champêtre. L'Homme vify voudra une vie active, telle que la demandent la fucceffion perpetuelle des Saifons & la continuité des foins neceffaires au détail de l'Agriculture : le Contemplatif au contraire, le Philofophe, & fur tout le Phyficien n'y feront touchez que de la tranquillité & de l'innocence des plaifirs que la pure Nature leur y donnera ; charmez d'y voir le filence de tant de paffions farouches que le Commerce des Villes réveille, ils riront des mouvemens furieux qui rempliffent la focieté des hommes de troubles & de noirceurs, & ils n'auront de curiofité & d'admiration que pour la

fecondité & la varieté de la Nature également pompeufe & inépuisable dans fes productions, dont les phénomenes furprennent & étourdiffent fi fouvent nôtre orgueilleuse raison.

Le Chrétien ira plus loin; il s'élevera jufqu'à l'Auteur de cette foule de merveilles qui font voilées fous le cours ordinaire de la Nature; né pour la commander, mais déchû de ce pouvoir par fon peché, il fait par penitence ce qu'il auroit fait par délices ; & adorant fon-Createur, que chaque regard, chaque pas qu'il fait lui prefente, il tempere par l'efprit de mortification le plaifir doux & flateur qu'il y a à cultiver foi-même les Plantes & les Arbres qui couronnent fi volontiers nos foins de Fleurs & de Fruits, dont les beautez fuïantes & paffageres nous avertiffent fans ceffe de n'afpirer qu'aux éternelles.

J'ai vu des dévors folitaires encherir fur ces pieufes Reflexions ; & dire à la louange de l'Agriculture, qu'étant née avec la Terre, les Plantes en ont été les premices; que nos premiers Peres ne vivoient des huit & neuf cens ans, que parce qu'ils menoient une Vie Champêtre & fobre, ne fe nourriffant que de Fruits & de Legumes, Homines Frugi; que les Cantiques font pleins des beautez de la Campagne, que tout eft champêtre dans le ftile, dans les comparaifons & dans les paraboles de l'Ecriture Sainte & de l'Eglife: Que l'Arbre de la Croix, dont le Froit nous a rendu la vie, que le Fruit d'un autre Arbre nous avoit ôté, étoit de quatre fortes de bois, le Pied de Cedre,, le Corps.de Cyprez, le Travers de Palmier, & la Table de l'Infcription, d'Olivier, &c.

les

Un Guerrier traitera ces penfées Monacales de pieufes bagatelles ; & quoique rendu à lui-même & revenu de fa fureur martiale, il fe plaira toûjours à voir à la Campagne, la Terre,l'Air & l'Eau lui obéïr; les Garennes, Campagnes, les Baffes-Cours, les Etangs fe peuplent & fe dépeuplent à fon gré, la Terre s'ouvre pour lui fous le foc, les Bois tombent devant lui, les Plaines & les Vallées n'ont de dépouilles que pour lui, les Fleurs & les Fruits qu'il voit croître aux Arbres, lui font deftinez en hommage, les plus vives couleurs des Jardins les mieux cultivez ne font que pour paroître à fes yeux; les Oifeaux s'arment contre les Oifeaux, les Poiffons contre les Poiffons; les Hommes, les Chevaux, les Chiens, les Bêtes les plus feroees, les Cors, les Bois, le Salpêtre, l'Air, tout femble s'animer pour fon plaifir, & les charmes fecrets d'une domination fi pure & fi tranquille changent fou vent les Conquerans les plus redoutables, en Chaffeurs & en Jardiniers les plus contents de leur folitude.

D'autres avides d'exemple, chercheront des illuftres Sectateurs & des grands Panegyriftes de cette Vie Champêtre que nous vantons; ils trouveront que l'âge d'or s'eft paffé dans les Campagnes, ou pour parler plus fûrement, ils trouveront que Dieu ayant attaché l'homme à l'Agriculture en le formant, tous les Patriarches, les Rois, les Prophetes de fon Peuple en ont fait leurs délices & leur occupation; que les Rois d'Orient, ceux de Perfe, ceux de Grece en ont fait gloire, & après eux les Cincinnatus, les Attilius, les Scipions, les Lelius, & tous ces fameux Heros qui formerent la plus puiffante des Monarchies qui fût jamais; jufques-là que leurs plus illuftres Familles, les Pifons, les Fabius, les Lentulus, les Ciceron, les Hortenfius

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