Imágenes de páginas
PDF
EPUB

près fuivant le plan d'ici à côté : Veici l'explication des chiffres qui y font

[blocks in formation]

Pour peupler la Faifanderie, il faut prendre des jeunes Faifans de l'année (ils s'apprivoifent bien mieux que les vieux) les choifir gros, bien emplumez & bien éveillez; Un mâle pour deux femelles ; & en tel nombre qu'on voudra les mettre dans la voliere dont on vient de parler, ne les y point laiffer manquer de nourriture & les vifiter fouvent, pour les accoûtumer à être moins farouches.

Quand ils font un peu apprivoifez la nature les fait agir, quoiqu'ils foient bien moins lafcifs que nos Cocqs & Poules. La Faifane ne fait qu'une ponte elle pond jufqu'à vingt œufs & c'eft ordinairement au mois de

par an Mars.

,

[ocr errors]

Si-tôt qu'on s'apperçoit qu'elles veulent pondre, on leur fait leurs nids dans les loges, ou dans la voliere même; mais il ne faut pas permettre qu'elles les quittent.

La ponte faite, il vaut mieux donner les œufs à couver à une Poule ordinaire; elle eft moins fauvage & plus attachée, & les Faifandeaux en font plus familiers: c'eft toûjours dans les loges de la Faifanderie qu'on met les Couveufes, Poules communes ou Faifanes, & il ne les en faut laiffer fortir qu'un moment à l'heure des repas pour faire un petit tour, & fienter. Les Faifandeaux font trente jours à éclore; dès qu'ils le font, on leur donne pour nourriture un certain pain fait de farine d'orge & de celle de froment, qu'on fait cuire & qu'on leur émie: on leur donne auffi jufqu'à fix femaines ou deux mois des œufs de Fourmis, des Sautrelles ou des jaunes d'œufs cuits & mêlez avec du chennevi pilé, ou bien du cœur de Bouf haché bien menu, de la farine d'orge détrempée d'eau, des féves mouluës, de l'orge mondé, du millet, de la navette & dela graine de lin cuite & féchée parmi de la farine d'orge.

On les tient fous une cage ou muë dans la Faifanderie pendant un mois ou fix femaines, ils n'engrafferoient pas fi- bien & ne s'apprivoiferoient pas fi vîte fi on les lâchoit plûtôt, encore faut-il avant de leur donner l'effor, leur arracher deux ou trois des plus groffes plumes pour qu'ils ne s'écartent point; les Faifandeaux élevez dans la Faifanderie, fur-tout ceux qui ont été couvez par des Poules, font moins fauvages que les autres.

Ils font tous fujets à la Pepie, comme toute autre Volaille, fi on ne leur donne fouvent de l'eau nette.

Quant à la nourriture des gros Faifands, on leur jette dans la Faifanderie du froment, parmi lequel on mêle quelquefois de l'orge & du millet; c

Faisandrie

fortes de grains n'y doivent pas manquer; car c'est le plus fûr moyen pour y accoûtumer les Faifands. Ils aiment auffi beaucoup le bled farafin; c'eft pourquoi on en feme dans quelque piece de terre auprès de la Faifanderie, pour qu'ils s'y plaifent & s'y fortifient: c'eft auffi par l'appas de ces champs femez en farafin, qu'on les attire dans les quartiers où on les veut avoir.

Il n'y faut point entrer trop fouvent de peur de les effaroucher, au point qu'ils s'envolent, & ne reviennent plus.

Pour bien engraiffer les Faifands, on les met dans des épinettes comme les Chapons, & là on leur donne pour nourriture, outre l'eau qu'il faut changer fouvent, de la pâte de farine d'orge, ou de féves, & quelquefois de l'orge mondé mêlé de millet; on les tient ainfi enfermez jufqu'à ce qu'ils ayent allez pris graiffe, ce qui dure environ trois semaines.

C'eft par les preceptes enfeignez dans ce Chapitre, qu'on voit des Faifans en vie jufques chez les Rôtifleurs & les Vivandiers; ils demandent du foin & de la dépenfe; mais on s'en dédommage bien, parce que c'est un mêts cher exquis folide & convenable à toutes fortes de temperamens & d'âges, même aux convalefcens, aux épileptiques & à ceux qui font attaquez de convulsions: le Failand eft plus gras en Automne qu'en toute autre saison.

CHAPITRE X.

Des Cignes & des Pelicans.

E Cigne est un Oyfeau amphibie & naturellement fauvage; il le plaît dans les lieux écartez & dans les lacs & étangs : il a le bec petit, courbé, émouflé au bout, rouge & noir auprès de la tête; il eft tout blanc, à le coû fort long, compofé de vingt-huit vertebres, les pieds marquez de diverses couleurs, noires, bleues & rouges : il est haut monté fur jambes, aù refte aflez semblable à l'Oye, & vit fort long temps.

On ne tire du profit que des plumes du Cigne, qui fervent à écrire, & de fa peau dont on fait des fourures & des houppes à poudrer. Au refte, il n'eft recommandable que par fa blancheur, fes grandes jambes, fon coût long, & parce qu'il détruit les grenouilles dont il fe nourrit & dont on n'eft que trop fouvent incommodé à la Campagne.

Il vit d'herbes, de poiffons & de grains; & il haït, dit-on, l'aigle, le tonnerre & les ferpens.

Il eft bon que les Cignes ayent leur toit dans un lieu écarté, & que ce toit ne foit point couvert, car ils aiment à avoir toûjours leur liberté, mais il faut prendre garde qu'ils n'aillent dans les étangs ni dans les bleds verds, à caufe du grand dégât qu'ils y feroient; c'eft pourquoi il faut avoir peu de ces Oyleaux gourmands, trois ou quatre au plus, & de temps en temps, outre ce qu'ils trouvent dans les foffez & marécages, leur donner du grain, des herbes hachées groffierement & des tripailles : quoique fauvages, il y en a affez qui s'accoûtument à la Baffe-Cour. En Hyver que tout eft gelé, il faut leur donner à manger plus fouvent : l'avoine eft un met friand pour les Cignes

Ils font leurs nids eux mêmes, ne pondent qu'une fois l'an, & chaque ponte ne va qu'à trois œufs qu'ils couvent auffi eux-mêmes fort heureufe ment, fans qu'on s'y donne d'autres foins que de les bien nourrir & les tenirproprement dans leur toit, à caufe qu'ils aiment fort la propreté & fientent beaucoup.

Le Pelican eft auffi un Oyfeau aquatique qui a une espece de hupe, & eft affez semblable au Cigne, fi ce n'eft qu'il a le bec bien plus gros, plus large & plus long, & un fac ou poche de cuir fous la gorge. Il fait fon nid au tour des lacs où le ferpent tue fouvent fes petits on dit que le Pelican les aime fi fort, qu'il fe fait mourir pour leur conferver la vie..

CHAPITRE XI

Des Autruches, des Outardes, des Grues & des Cigognes.

'AUTRUCHE paffe pour le plus grand Oyfeau qui vive fur terre L'elle a quelque chofe de l'Oye, & eft fort commune dans les. Campagnes d'Afrique: elle a le bec long & pointu, le coû & les jambes extrêmement longues; fa queue & fes alles ont de grandes plumes noires & blanches, quelquefois grifes, dont elle fe couvre; on dit qu'elle digere le fer pour marquer qu'elle a l'eftomac très bon.. On les nourrit, tant mâles que femelles, d'une pâte qu'on fait de fon & d'avoine..

L'Outarde, le plus gros des Oyfeaux de terre après l'Autruche, a le bec fort & à peu près comme celui d'un Poulet-d'Inde, la tête & le coû de couleur cendrée, & longs quelquefois d'un pied; le plumage tanné & noir fur le dos, & fouvent de fix couleurs, blanc, noir, gris, brun & couleur de rofe, & ordinairement blanche fous le ventre & fous les aîles qui font affez courtes, & dont les extremitez font noires; les jambes groffes d'un poulce, hautes depuis un demi-pied jufqu'à pied & demi, & toutes revêtuës jufqu'a la moitié des cuiffes de petites écailles grifes de figure hexagone, grandes d'une ligne & couvertes d'une petite peau; elle a trois doigts à chaque pied; fes ongles font fort courts, & les trous de fes oreilles font fi grands. & fi ouverts, qu'on y fourre le bout du doigt fans peine.

Il y en a beaucoup en Angleterre, en Hollande & en Flandre où elles arrivent l'Automne par bandes comme des troupeaux; elles paiffent en trou pes, pendant que deux ou trois font la fentinelle

&

Elles vivent dans les Campagnes, ne perchent jamais, n'aiment point l'eau elles font fi timides & fi pefantes, qu'on les prend fouvent à la main, même à la courfe; car leur vol eft de peu de durée. Elles ne les prennent: point qu'elles n'ayent couru une cinquantaine de pas; & elles fe rendent pour peu qu'elles foient, bleffées ou moüillées. On les chaffe ou à cheval, qui ne les effraye pas comme l'aboyement du chien, ou au filet fur le bord des étangs.

Il y a un Oyfeau de Campagne qu'on appelle Canepetiere, qui reffem. ble à une Outarde, fi ce n'eft qu'il eft plus petit; il est délicieux à manger comme le Faifan.

« AnteriorContinuar »