ge des

perfon

nelles.

deftinent à la Negociation,de bien apprendre les langues vivantes, & de profiter de l'âge auquel les refforts de la mémoire font plus fléxibles, pour en porter la connoiffance à une plus grande perfection. Les graces perfonnelles qu'on n'eft cependant pas maître de fe Avanta- donner, font encore à défirer dans un homme destiné à la Negocia graces tion. Les hommes fe prennent fouvent par l'extérieur, & c'eft par-là qu'ils jugent d'abord, avant que la connoiffance de l'intérieur les mette en état de porter leur jugegement fur les qualités du fonds. On peut donc beaucoup gagner l'extérieur; un visage ouvert, un regard doux, une taille avantageufe,un air de nobleffe & de dignité, des graces dans la maniere de se préfenter, de l'agrément dans le langage, du fçavoir vivre, font des chofes qui préviennent favorable.

par

ment.

malheur des gens

nature.

Ce n'eft pourtant pas une regle Sur le faillible. Il y a des gens qui avec s défauts de conformation ont maltrai e belle ame, & à qui l'on feroit tés par la juftice, fi on les jugeoit par l'exrieur. Ceux-là font malheureux ce que du premier abord ils ne éviennent pas en leur faveur, & le même à la longue ils ne gaent qu'avec les connoiffeurs." r le nombre en eft petit, quoique ut le monde prétende l'être ou euille le paroître.

perfonnes

Dans le cas d'option, il n'est pas fficile de choifir,& il n'y a mê- A merite égal on e pas à balancer; mais, à mérite doit prégal, on doit donner quelque pré- ferer les rence à ceux que la nature a d'un exoüés des avantages extérieurs. A térieur aarler fenfement,& à ne confidérer gréable. a chofe qu'en elle-même, ces aantages ne devroient être compés pour rien, mais il faut quelque ois fe prêter aux caprices & aux oibleffes des hommes, parce qu'on

X

eft obligé de vivre avec eux, & que l'on tenteroit vainement de les corriger. Or l'objet du Négociateur étant de plaire, il faut qu'il tâche de raffembler tout ce qui peut le plus sûrement produire cet effet, & c'eft une des grandes attentions qu'il femble que doivent avoir ceux qui font chargés du foin de choifir les Negociateurs.

Mais pour réuffir parfaitement dans ce choix, il y a encore bien d'autres confidérations à faire.

Si un feul homme pouvoit raffembler toutes les qualités du cœur & de l'efprit, & les avantages extérieurs dont on vient de parler, il feroit propre pour tout Païs,& pour tout genre d'affaires; mais, comme on l'a déja dit, il ne faut point l'efperer, & il n'y a perfonne qui ne differe en quelque chofe du tableau général que l'on a crû devoir peindre. Or il n'y a pas deux genres d'affaires, pour ainfi dire,

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Sur le choix des

ii fereffemblent, comme il n'y a is deux Nations dans le monde. deux Gouvernemens qui n'aient es caracteres abfolument difféns: enforte que le même homme e pouvant convenir ni à tout, ni artout, quoique doué d'excellens qualités, ceux à qui il apparent de choisir les inftrumens de ur politique doivent adapter lités rélaaque homme au genre d'affaires, au caractere de Nation pour lef-la Negoêtre le plus propre. peut Pour fuivre une longue Negoiation, il faut un homme patient z tranquille.

uels il

S'il faut brufquer une affaire, on herchera un homme décidé. S'il faut confeiller des partis harlis, on ne fe fervira pas d'un efprit imide.

S'il faut difcuter une affaire concentieufe, on choifira un homme d'étude, profond, capable de bien difputer le terrein.

Miniftres & les qua

tives au

genre de

ciation.

Une affaire d'arrangement demanderà un homme capable de détails.

S'il ne s'agit que de repréfentation, on choifira un homme magnifique, généreux, aimant perfonnellement le luxe & la dépense. La connoiffance des maximes de chaque Gouvernement, du caractere des Princes & de leurs principaux Miniftres, doit encore entrer pour beaucoup dans le choix que l'on fait des Negociateurs. Selon les notions que l'on en a, on choifira un homme vif ou temperé,plus ou moins fufceptible de confiance ou de défiance; facile en affaires, ou épineux; un homme liant, ou un homme ferme ; un homme souple, ou un homme haut; un travailleur, ou un homme de focieté ; un Magiftrat, ou un Militaire; un homme du monde, ou un homme de cabinet; un homme de grande naissance, ou feulement un hom

me