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ge qu'exige l'art de negocier, ils lui préferent un état defini, & que la vénalité moderne de toutes les charges met à leur portée : enforte que l'état de negociateur femble être devenu comme la reffource de ceux qui n'aïant point de fortune, embraffent un état au hazard.Eft-il étonnant que fur de femblables principes on neglige toute étude qui pouroit rendre un jeune homme propre à la negociation? Cependant ces prétendus principes n'ont d'autre fondement quel'opinion commune; car s'il eft certain, comme on l'expliquera dans la fuite, que la negociation eft une des

des étu

Etran

gers.

Objet renferme par conféquent plus des des d'objets d'application.La connoiffance de l'Hiftoire & celle du droit entre les hommes en font une partie principale ; & quand les jeunes gens ont pris le goût du Cabinet; ou du moins qu'ils ont fourni la car riere ordinaire des études, on regarde comme un point effentiel de les retirer des préjugés de leur patrie, en les faifant voïager .C'est ainsi qu'ils peuvent apprendre à vivre de leurs avec les hommes, & acquerir cette flexibilité d'efprit néceffaire pour s'approcher du genie des Nationsqui toutes ont leur caractere propre. Ces jeu nes Etrangers

Utilité

& vues

voïages.

en venant

dans notre Païs avec une forte de préference, font leur éloge autant que le nôtre. Mais ces premiers voïages de curiofité ne font, pour ainfi - dire,qu'un dire, qu'une préparation à ceux qu'ils font encore à la fuite des Ambaffadeurs & Miniftres de leur Nation. Ils commencent alors à prendre connoiffance des affaires présentes & devenus acteurs principaux nous les voïons à leur tour fuivis par d'autres qui viennent fe former fous leurs yeux. Les enfans de qualité ne rougiffent pas d'être, ni de paroître fubordonnés à un homme de moindre naissance, & l'on ne voit point regner parmi eux

Quels

dinaire

François

qui voïa

ce dangereux préjugé, que la naissance puiffe ni doive affranchir des épreuves qui font l'unique moïen par lequel fe forment les grands hommes en tout genre.

Parmi nous on ne voit communément voïager que ceux qui fans bien ou fans naiffance vont chercher fortune ou qui chaffés par une

font or- mauvaise réputation, fuïent ment les au loin pour éviter une lumiere qui les importuneroit. Cetgent. te derniere espéce nous fait même tort parmi les Etrangers: accoutumés à nous juger par elle, ils peuvent ne nous pas juger favorablement. Ceux de notre Nation en

Source

chapent à

Mi

treprennent les fonctions du Miniftere public avec la mê, me fécurité que s'ils avoient fait des études qui y fuffent propres; ou comme s'ils a- des fauvoient quelque connoiffance tes qui édes Etrangers,de leurs mœurs, nos jeude leurs principes, de leur gé-niftres. nie. Entraînés par le courant des affaires, ils n'ont pas le tems de faire d'apprentissage; cependant quelque précaution qu'ils puiffent apporter, il eft impoffible qu'ils ne commencent par faire des fautes; non peut-être de ces fautes groffieres où le bon fens ne permet pas de tomber. Mais c'est manquer effentiellement que de ne pas tirer d'une oc

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