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que toujours que les bonnes ou les mauvaifes qualités des hommes publics en ont été le mobile, & que quelquefois des années entieres n'ont pas fuffi pour réparer une faute, ou une faufse démarche. Qu'il foit donc permis à un bon citoïen de fentir quelque follicitude fur le choix de ceux qui font chargés de quelque portion du miniftere étranger. Un negociateur, pour être fupérieur, doit être préparé le negodès l'enfance à cette profef-la fupéfion importante. Ses études, riorité de comme ses amusemens, doivent être relatifs à ce point de vue; il doit travailler fans

effe à se former le jugement,

ce qui

conduit

ciateur à

talens.

à s'accoutumer de bonne heure à prendre fur chaque chofe des idées nettes, & à fe remplir l'efprit de principes, qui le dirigent aussi infailliblement qu'il eft poffible, dans toutes les conjonctures. Or pour être en état de fe former fur les exemples vivans, il faut néceffairement avoir travaillé fur les modéles anciens; & comme tous les Païs ont produit de grands politiques, une des premieres études que l'on doive faire, pendant que le cerveau a plus de flexibilité, c'eft l'étude des d'apren- Langues étrangeres. Cette étu dre les de, commencée de très-bonvivantes. ne heure pour les Langues fa

Néceffité

Langues

de cette

étude.

ciles, donnera de l'aptitude pour celles qui par leur difficulté demandent plus de méditation, & une application plus fuivie. Nous voïons cette méthode pratiquée avec fuccès dans prefque tous les Païs. La connoiffance des Lan- Utilité gues fait trouver auffi de grands agrémens dans les voïages, & facilite beaucoup les liaisons avec les Etrangers. • Quoique notre Langue foit devenue en quelque façon celle de toute l'Europe, il y a - cependant encore beaucoup de gens qui ne la parlent pas, ou du moins qui la parlent difficilement. D'ailleurs, il n'y a point de Peuples qui ne

fçachent gré à un Etranger d'avoir appris leur Langue. C'est donc un moïen de leur plaire. Or le premier pas pour réuffir avec les hommes, eft de fçavoir fe rendre agréable à leurs yeux. On acquiert aifément la confiance de ceux dont on a faifi le goût; & cette espèce de conquête eft toujours folide lorfqu'on ne cherche pas à abuser du progrès que l'on a fait fur le

cœur.

L'étude des Langues ne doit être qu'un amufement dans le cours de l'éducation ; il faut Méthode même fe former une méthoConnoif de commode pour n'être pas rebuté par les épines qu'of

pour la

fance des

Langues.

fre une étude affés féche dans fes commencemens. Ainsi on ne fçauroit trop fe fixer à ce qui conduit à la simple intelligence, parce qu'au moins la lecture que l'on fait de bons Livres écrits en langues étrangeres donnant du plaifir, elle dédommage bien des difficultés par lesquelles il faut paffer, & dont on ne peut trop adoucir le paffage.

l'Hiftoi

re.

Un autre objet plus férieux s'offre ici à l'inftruction de la jeuneffe, c'est la lecture de Etude de l'Hiftoire; mais comme l'Hif toire, par les différens fujets qu'elle renferme, est une inftruction univerfelle, & commune pour tous les hommes,

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