Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Newton, il ne put être le Promoteur de tant de fublimes merveilles, & les voir pafler fous fes yeux fans entrer dans une espèce d'enthoufiafme qui éclata par une cinquantaine de vers latins où il les décrit. Il poffédoit tous les talens néceffaires pour plaire aux Princes qui veulent s'inftruire, une grande étendue de connoiffances & beaucoup de préfence d'efprit; fes réponses étoient promptes, & cependant mefurées, judicieufes, & toujours fincères. Lorfque le Czar Pierre le Grand vint en Angleterre, il y vit Halley, & il le trouva digne de la réputation qui le lui avoit annoncé. Il l'interrogea fur la flotte qu'il avoit deffein de former, fur les Sciences & les Arts qu'il vouloit introduire dans fes États, & fur mille autres fujets que fa vafte curiofité embraffoit. Il fut fi content de fes réponfes & de fon entretien, qu'il l'admit familièrement à fa table, & qu'il en fit fon ami. Halley raffembloit encore plus de qualités effentielles pour fe faire aimer de fes égaux. La première de toutes, les aimoit; naturellement plein de feu, fon efprit & fon cœur fe montroient animés en leur préfence d'une chaleur que le feul plaifir de les voir fembloit faire naître. I étoit franc & décidé dans fes procédés, équitable dans fes jugemens, égal & réglé dans fes mœurs, doux & affable, toujours prêt à fe communiquer, & furtout défintéreffé. Il a ouvert le chemin des richesses. partout ce qu'il a fait en faveur de la navigation, & il a ajouté à cette gloire celle de n'avoir jamais rien fait pour s'enrichir. Il a vécu & il eft mort dans cette médiocrité fi vantée par les Philofophes, & don! Le choix libre fuppofe en effet tant.

il

de reffource dans l'ame & de fur mières dans l'efprit. Quand le Roi Guillaume ordonna le grand renouvellement des espèces d'Angleterre en 1696, & qu'il fit conftruire cinq monnoies hors de Londres, Halley fut nommé Contrôleur de celle de Chester, foit à titre de grâce, foit parcequ'on le jugeoit capable d'en bien remplir les fonctions. C'est le feul emploi de cette nature qu'il ait jamais eu ou voulu avoir, & qu'il ne conferva que pendant les deux années que dura la refonte. Il étoit généreux, & fa générofité n'étoit point faftueufe; ennemi de l'envie & des préjugés, il ignoroit ces préventions outrées en faveur d'une nation, & injurieufes au refte du genre humain. Ami, compatriote, &fectateur de Newton, il à parléde Defcartes avec refpect; fuccefleur de Vallis, il a fu rendre juftice à nos anciens Géomètres. Des qualités fi rares & fi eftimables étoient affaifonnées d'un fond de gayeté que fes recherches abftraites, ni fa vieilleffe, ni la paralyfie dont il fut attaqué quelques années avant: fa mort, ne purent jamais altérer. HALLIER; fubftantif mafculin. Rubus. Buiflon fort épais. Il y a du gibier dans ces halliers. HALLIER, fe dit auffi d'une forte defilet qu'on tend en manière de haie dans un champ. HALLIER, fe dit encore d'un Marchand qui étale aux halles. HALLIER, fe dit auffi du garde d'une halle, ou de celui qui a foin de la fermer & d'y garder les marchandifes qu'on y laiffe. Par les règlemens, les Marchands forains de toiles font temus à Paris de les venir décharger à la halle, & de les laiffer en garde au hallier jufqu'à ce qu'elles foient vendues, fans pou

voir les retirer pour les emporter.

Le h fe fait fentir.

HALLIFAX; nom propre d'une ville d'Angleterre, dans la province d'Yorck, à cinquante lieues, nordouest, de Londres. Elle est remarquable par fes Manufactures de drap. HALLIFAX, eft auffi le nom d'une ville de l'Acadie, dans l'Amérique, à 28 lieues, fud-eft, d'Agnapolis. HALO; fubftantif mafculin & terme de Phyfique. Couronne lumineufe que l'on voit quelquefois autour des altres, & principalement du foleil & de la lune.

Les Phyficiens regardent le Halo comme un effet de la réfraction des rayons de lumière qui paffent par les véhicules fines & rares d'une petite nue ou vapeur, laquelle fe trouve dans notre atmosphère. Ces rayons arrivent à l'œil du fpectareur, après avoir fouffert fans réHéxion dans les gouttes de la nue deux réfractions, l'une à l'entrée, l'autre à leur fortie, & la différente réfrangibilité des rayons produit les différentes couleurs du Halo.

On confirme cette explicaion en ajoutant qu'une certaine quantité d'eau étant lancée vers le foleil, on la voit dans le moment qu'elle fe brife & fe difperfe en gouttes, former une espèce d'Halo ou d'Arcen Ciel repréfentant les mêmes couleurs que le véritable; avec cette différence que dans l'Arc-en-Ciel ordinaire il y a réflexion avec réfraction, & que dans le Halo il n'y a que réfraction.

Ces fortes de couronnes font quelquefois blanches, & il s'en trouve dans d'autres temps qui ont les mêmes couleurs que l'Arc-enCiel. Tantôt on n'en voit qu'une feule, & tantôt il en paroît un cer

tain nombre qui font concentriques. Snellius dit qu'il en a vu fix autour du foleil. Le diamètre de celles qu'on a obfervées autour de Sirius & de Jupiter, étoit de 2, 3, 4 & 5 degrés; mais jamais plus grand. Celles qui paroiffent autour de la lune font quelquefois auffi petites, leur diamètre étant de 3, 4 & 5 degrés; mais elles font cependant d'ordinaire plus grandes, de même que celles qui entourent le foleil. On en a vu qui avoient un diamètre de 12 degrés, d'autres de 22 degrés, 35 minutes; de 30 degrés, de 42 degrés, de 48 degrés, de 90 degrés, &c. Ces diamètres ne demeurent pas toujours de même grandeur pendant tout le temps que dure le phénomène, & l'on remarque fouvent qu'ils varient. Le

IS de Juillet de l'année 1735, M. Vanaken apperçut à fix heures du matin une couronne autour du fofeil, dont le diamètre, étoit de 42 degrés, à huit heures il n'étoit que de 30 degrés, & à onze heures & demie de 38 degrés. Le 30 de Juillet de la même année il parut à cinq heures & demie du matin une couronne autour du foleil, dont le diamètre étoit de 43 degrés, & à fix heures de 42 degrés. Le diamètre du contour lumineux, ou des cercles varie auffi, foit que ces cercles foient blancs ou colorés; car il y en a dont le diamètre eft de 2, 4 & 7 degrés.

Soit que les couronnes fe trouvent colorées ou blanches, il y a toujours entr'elles & le corps lumi neux un efpace moins éclatant que ne le font les couronnes; cet efpace eft même ordinairement plus fombre que le refte de l'air, furtout fi les couronnes font fort refplendiffantes, & que l'air foit cou

vert de nuages blancs. Cependant, s'il ne fe rencontre que quelques nuages qui flottent çà & là, cet efpace intermédiaire n'eft pas fi fombre, mais alors les couronnes répandent auffi moins d'éclat.

Les couleurs de ces couronnes font plus foibles que celles de l'Arc-enCiel, elles fe fuivent auffi dans un ordre différent,fuivant la différence du diamètredes couronnes. Dans celles que M. Newton a vues en 1691, les couleurs fe fuivoient du centre vers la circonférence de la manière fuivante la couleur de l'anneau interne étoit bleue en -dedans, blanche au milieu, & rouge en-dehors la couleur interne du fecond

anneau étoit pourpre, enfuite bleue, puis verte, jaune, & d'un rouge pâle: la couleur interne du troisième anneau étoit d'un bleu pâle, & l'externe d'un rouge pâle.

M. Huyghens a obfervé dans le contour extérieur un bleu pâle, & dans l'intérieur une couleur rouge. M. Muffchenbroeck a vu plufieurs couronnes dont la couleur interne étoit rouge & l'externe blanche. Dans d'autres temps il a remarqué que les couleurs étoient difpofées de la même manière que M.Newton les avoit vues dans l'anneau intérieur. M. Weidler a vu auffi que le contour intérieur étoit jaune & l'extérieur blanc. M. Vanaken a obfervé que les couleurs fe fuccédoient les unes aux autres de dedans en dehors dans l'ordre fuivant: rouge, pourpre, vert, bleu clair, blanc. Defcartes a cru qu'on n'appercevoit jamais les couronnes lorfque les aftres fe trouvoient proche de T'horizon; mais on en a mais on en a cependant vu lorfque le foleil fe couchoit, & même forfqu'il étoit defcendu jufques fous l'horizon.

Voici les raifons par lesquelles M. Muffchenbroeck prouve que la

caufe des halos eft dans notre atmosphère.

On n'apperçoit pas toujours ces couronnes, mais feulement quelquefois; au lieu que fi elles dépendoient de l'atmosphère des aftres, on devroit toujours les voir ou du moins fort fouvent.

Elles ne peuvent être apperçues que de peu de perfonnes à la fois & rarement à une plus grande diftance que de deux ou trois milles.

Elles difparoiffent auffitôt que quelque vent vient à fouffler, quoiqu'elles continuent quelquefois lorfqu'il ne fait qu'un petit vent frais; mais elles difparoiffent au moment qu'il devient plus fort.

On ne les remarque jamais, à moins que l'air ne foit fort tranquille, car perfonne ne les a obfervées lorfqu'il faifoit quelque

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Une autre manière de repréfenter ce phénomène, c'est de pomper l'air d'une cloche de verre, en regardant à travers le verre la flamme d'une chandelle placée derrière la cloche: car auffitôt que l'air fe fera raréfié jusqu'à un certain point, on ne manquera pas d'appercevoir un anneau autour de la flamme. On peut voir la même chofe en faifant rentrer dans un récipient l'air qui en avoit été pompé; car dès-que cet air fe trouvera avoir la même denfité, on verra paroître cet anneau avec diverfes couleurs. De même lorfqu'on met deux verres objectifs de grands télescopes l'un fur l'autre, la lumière qui tombe deffus paffe à travers en quelques endroits, & fe réfléchit des endroits voifins; ce qui fait paroître divers anneaux colorés; c'eft ce qu'on remarque encore lorfqu'on fait de petites bulles d'air avec l'eau de favon; car on voit deffus & à travers ces bulles de femblables anneaux colorés.

Ce phénomène n'arrive pas tous les jours pour plufieurs raifons; 1o. parcequ'il eft befoin pour cet effet que les particules de vapeur foient raréfiées, car autrement elles forment des nuées qui ne tranfmettent pas la lumière. 2°. Il est néceffaire que toutes les particules de vapeur qui occupent cette portion de l'air où les couronnes paroiffent, foient dans ce temps-là de mêmes volumes, ou de volumes à peu près égaux. 3. Les parties qui font fufpendues dans l'air, doivent former en haut comme une furface égale. 4°. Le temps doit être calme, & il ne doit pas alors régner beaucoup de vent. 59. Les particules de vapeur doivent être à une certaine distance les unes des

autres dans un air d'une denfité déterminée; car c'est pour cela que dans l'expérience que l'on fait avec le récipient qui repofe fur la pompe pneumatique, on ne voit point paroître d'anneau autour de la chandelle lorfque l'air eft dense, & que les particules de vapeur fe trouvent un peu éloignées les unes des autres; mais auffitôt qu'on pompe un peu d'air du récipient, & que les particules de vapeur qui font prêtes à tomber fe rapprochent davantage dans cet air raréfié, on apperçoit alors l'anneau autour de la chandelle; deforte qu'une denfité déterminée de particules de vapeur paroît être néceffaire pour le produire. En effet, lorfque les vapeurs font trop raréfiées on ne voit point d'anneau, de même qu'on n'en remarque point non plus dans un air condenfé: lorfqu'il fe, trouve trop raréfié, il fe charge de nuées, ce qui fait que tout eft alors fombre & fans tranfparence.

Au refte les halos font plus fréquens qu'on ne le croit; on n'y fait pas attention, parceque l'on envifage rarement le foleil pendant le jour. Mais les obfervateurs attentifs affurent que ce phénomène eft fréquent. Depuis le premier de Janvier jufqu'au premier de Juin 1735, M. Muffchenbroeck a vu à Utrecht ces couronnes environ vingt fois autour du foleil; & un autre phyficien a obfervé le même phénomène plus de foixante fois en

un an.

On ne doit pas s'imaginer que ces fortes de couronnes annoncent

la pluie ou l'orage, foit qu'elles paroiffent autour du foleil ou autour de la lune. L'expérience fait voir que ce fentiment n'eft point du tout fondé, puisqu'on a souvent obfervé

qu'il faifoit le lendemain & quelques autres jours après un temps fort ferain & fort calme. Quelquesuns ont remarqué que lorfque ces couronnes fe diffipoient ou fe rompoient d'abord par en haut, on avoit enfuite un vent de nord; & que lorfqu'elles venoient à fe rompre du côté de l'occident, le vent devenoit alors oueft, & ainfi des autres points cardinaux. La chofe eft trèscroyable; car ces couronnes font rompues par quelque vent qui vient à s'élever, & qui dérange les particules de vapeur en les entallant les unes fur les autres: de forte qu'on ne doit pas croire que les couronnes en fe rompant produifent les vents qui furviennent; mais ce font les vents qui étant excités par d'autres caufes, rompent eux-mêmes les couronnes. HALON; fubftantif féminin & terme de Mythologie. Fère que les Athéniens célébroient au mois Pofideonis, en l'honneur de Cérès Haloade: c'étoit le temps où l'on battoit le blé de la récolte. HALOIR; fubftantif masculin. Lieu où l'on sèche le chanvre par le moyen du feu, pour le difpofer à être broyé ou tillé. Un haloir doit étre à l'abri de la bife, & expofé au foleil du midi autant qu'il eft poffible.

La première fyllabe eft brève, & la feconde longue.

Le h fe fait fentir. HALOSACHNÉ; fubftantif mafculin. Nom donné par les anciens naturaliftes à une espèce de fel marin formé par l'évaporation de l'eau de la mer qui avoit été portée par la violence des flots dans les creux des rochers, où la chaleur du foleil lui faifoit prendre de la confiftance: il eft, dit-on, fous la forme d'une poudre, & quelquefois il s'attache

fur des corps marins, fous une forme plus folide. Ce fel ne différe aucunement du fel marin ordinaire. HALOSANTHOS; fubftantif masculin. Nom donné par les anciens naturalistes à une fubftance faline, tenace, vifqueufé, graffe & bitumineufe que l'on trouvoit fur les eaux de quelques fontaines & rivières. On dit qu'elle eft ou jaunâtre ou noirâtre ou verdâtre, ou tirant fur le bleu. Diofcoride raconte que cette fubftance fe trouvoit à la furface des eaux du Nil & de quelques lacs; qu'elle étoit jaune, d'un goût très-piquant, graffe & d'une odeur fétide: il ajoute qu'elle étoit foluble dans l'huile; ce qui prouve que c'étoit un bitume mêlé de particules falines.

HALOT; fubftantif mafculin. Trou dans une garenne où fe retirent les lapins. L'ordonnance veut qu'on puniffe comme voleurs ceux qui auront détruit les halots.

Les deux fyllabes font brèves au fingulier; mais la feconde est longue au pluriel.

Le h fe fait fentir. HALOTECHNIE, ou HALURGIE; fubftantif féminin. Partie de la chimie qui s'occupe de la nature, de la préparation ou de la compo

fition des différens fels.

Le h fe fait fentir. HALPO, ou HALAPO; nom propre d'une ville de la nouvelle Efpagne, en Amérique, dans la Province de Tabafco, à trois lieues au deffus d'Eftapo.

HALQUE; fubftantif mafculin. Grand arbre épineux qui a la feuille du genièvre, & qui porte une gomme fi femblable au maftic, qu'on s'en fert pour l'adultérer il croît en Lybie, en Numidie & au quartier

« AnteriorContinuar »