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parce que je confidérerai toujours ces Fluides comme compofés de Particules difcrètes, capables de fe répandre dans tout Efpace libre lorfqu'elles n'obéiffent sensiblement à aucune autre Caufe que celle de leur expansibilité.

2o. Je fubftituerai à l'Idée de Répulfion mutuelle de ces Particules, donnée comme Caufe de leur expanfibilité par quelques Phyficiens qui les confidèrent auffi comme difcrètes, celle de Mouvement, confervé ou renouvellé dans ces Particules confervé, quand rien ne les arrête; renouvellé, quand elles l'ont perdu, foit par des Chocs, foit en entrant dans la compofition d'autres Substances.

3°. D'après cette Caufe d'expanfibilité, je rangerai la Lumière au nombre des Fluides expanfibles, parce qu'elle répond abfolument à cette dé finition; fes Particules étant difcrètes, & leur diffémination dans tout Efpace libre, provenant de leur Mouvement.

4°. Enfin j'aurai occafion d'énoncer l'idée de Mouvemens de diverfes espèces, en parlant des Particules de différens Fluides expanfibles; par où ой j'entendrai, que leur Mouvement progreffif fe fait felon des routes qui diffèrent de la ligne

droite en diverfes manières; différences qui conftitueront une partie effentielle des Caractères distinctifs des différens Fluides. A quoi j'ajouterai feulement: que ce ne font pas là de fimples Loix gratuites; puifque d'un côté, j'en montrerai les fondemens dans les Phénomènes lorfque j'entrerai dans leurs détails; & que de l'autre, chacun de ces Mouvemens divers trouve fes Caufes méchaniques dans le Systême de M. LE SAGE.

*

PARTIE I.

DE L'ÉVAPORATION DE L'EAU, ET DE SES

PREMIÈRES SUITES.

CHA P.. I.

De la Caufe de l'ÉVAPORATION, & des VAPEURS AQUEUSES.

1. LE Systême auquel les Phyficiens paroiffent s'être fixés depuis quelque tems à l'égard de l'Évaporation, eft; que ce Phénomène est une vraie Diffolution, médiate ou immédiate, de l'Eau par l'Air. Je n'ai jamais adopté ce Systême; parce qu'il m'a paru contraire aux Faits, malgré les Analogies fpécieufes fur lefquelles on l'a établi. La difcuffion de cette Hypothèse occupe affez d'étendue dans mon ouvrage, parce que j'ai trouvé effentiel de la fuivre dans toutes fes applications. Je n'extrairai rien ici de cette Partie, inutile à mon objet préfent, celui d'expofer un autre Syftême, énoncé déjà dans mes Recherches fur les Modifications

de l'Atmosphère, mais non affez complétement pour avoir vaincu les Préjugés.

2. L'Évaporation, dans mon Syftême, est l'effet d'une union particulière du Feu avec l'Eau; & fon produit eft un Fluide expanfible particulier, appartenant à une Claffe diftincte de ces Fluides, que je nommerai les Vapeurs. Mais ici je prends ce Mot dans une acception particulière, que j'expliquerai dans la fuite; me contentant de dire ici, qu'à caufe de cette acception particulière du mot Vapeur, comme défignant une Claffe de Fluides expanfibles, je nommerai toujours Vapeur aqueufe, le premier produit de l'Evaporation de l'Eau.

3. Cette union diftincte du Feu à l'Eau, dans laquelle confifte l'Évaporation, fe fait toujours à quelque Surface, intérieure ou extérieure, de l'Eau: j'entends par Surface intérieure, les Parois de toute Solution de continuité; foit dans l'Eau, par des Bulles d'air ou de Vapeurs; foit entre l'Eau & le Vafe, par une couche d'air, ou par l'abondance du Feu.

4.

Les Particules du Feu, fans ceffe en mouvement dans la Température la plus fixe, pénètrent & abandonnent fimultanément tous les

Corps. Celles de ces Particules qui fortent des Liquides par une Surface libre, en détachent aifément alors quelques Particules; & s'uniffant à elles, elles les entraînent dans leur Mouvement, en fubiffant alors elles-mêmes des Modifications que j'énoncerai.

5. Les Vapeurs aqueufes, qui réfultent de cette union des Particules de Feu à des Particules d'Eau, exercent toutes les Propriétés méchaniques Fluides aëriformes, & les exercent dans une pleine indépendance de ces Fluides. Comme eux, elles font expanfibles & résistent à la Compreffion; & elles exercent ces Facultés, foit mêlées avec eux, foit feules, dans certaines limites que j'affignerai.

6. Je n'entends par Vapeur aqueufe, que le produit immédiat de l'Évaporation, foit un Fluide expanfible tranfparent; le même qui est déjà connu fous le nom de Vapeur de l'Eau bouillante, dans l'Éolipile & dans les Pompes à Vapeurs. Il ne s'agit donc point ici, de ce que je nommois Vapeurs vifibles dans mon premier ouvrage, mais que je nommerai ici Brouillard; qui n'est pas un Fluide expanfible, & n'eft qu'une des Efpèces de Décompofition des Vapeurs aqueufes.

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