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7. La Pefanteur fpécifique de ces Vapeurs, eft plus de moitié moindre que celle de l'Air commun; c'est-à-dire que, lorfqu'elles exercent une certaine Force expanfive, foit feules, foit mêlées à l'Air, leur Maffe eft plus de moitié moindre que celle d'un pareil Volume d'Air qui exerceroit la même Force expanfive dans les mêmes circonstances.

8. La Denfité que peuvent acquérir ces Vapeurs; c'est-à-dire, le degré de proximité auquel peuvent arriver leurs Particules fans fe détruire; a un Maximum, déterminé dans une même Température, mais qui change beaucoup avec elle, étant plus grand quand la Température eft plus chaude; au-delà de ce Maximum de Denfité, ou Minimum de distance des Particules, elles fe décompofent en partie jufqu'à ce qu'elles foient rentrées dans ces limites.

9. La Caufe de cette décompofition particulière des Vapeurs aqueufes, eft la tendance des Particules d'Eau à s'unir entr'elles, lorfqu'elles font arrivées à une certaine distance. Cette tendance mutuelle des Particules appartient à tous les Liquides. C'est elle qui, jointe au peu d'adhérence des Particules au Contact, conftitue la Liquidité. Elle fe manifefte d'une

manière très-marquée dans l'Eau, par les Phénomènes thermométriques de ce Liquide que j'ai décrits dans mes Recherches fur les Modifications de l'Atmosphère; & d'abord, par les Marches comparatives des Thermomètres d'Eau & de Mercure. On voit dans celle du Thermomètre fait d'Eau, que le Feu a d'abord beaucoup de peine à écarter fes Particules quand elle eft près de fe geler, c'est-à-dire quand fes Particules font très-rapprochées; mais qu'à mesure qu'il les a déjà écartées d'une plus grande quantité, il éprouve moins de résistance à les écarter davantage: ce qui eft le caractère distinctif des tendances à diftance. On voit encore, par la comparaifón des Marches de ce Thermomètre & de celui d'Eau faturée de Sel Marin, que lorsque les Particules d'Eau font plus écartées par leur union avec une autre Substance, les dilatations produites par des quantités fucceffives égales de Feu, approchent plus d'être égales entr'elles que lorfque l'Eau eft pure; ce qui eft auffi la Marche des tendances à distance, quand la diftance s'eft accrue. Enfin, un exemple fenfible de la réunion des Particules d'Eau entr'elles (malgré la résistance des Subftances auxquelles elles font unies par affinité ) lorfque leur rapprochement eft fuffifant, eft la Congélation de l'Eau qui a diffout quelque Sel. Sa Congélation

eft retardée, à caufe du plus grand éloignement abfolu de fes Particules; mais elle a lieu enfin, lorfque, par le refroidiffement, elles font arrivées à une proximité fuffifante, pour que leur tendance mutuelle furmonte leur affinité avec le Sel. Dans l'Eau faturée de Sel marin, le retard de fa Congélation eft d'environ 17o de mon Thermomètre; & c'eft auffi le degré de refroidiffement qu'on peut produire en mêlant ce Sel à la Neige, avec les précautions & en proportions convenables. Leur mêlange forme bientôt un Liquide, lorfqu'il y a affez de Feu pour tenir les Particules de l'Eau à une diftance fuffifante; & de même, dès qu'elles font à cette distance, il se fait une première union par affinité des Particules du Feu avec celles de la Glace, d'où procède en même tems le Liquide & fon Refroidiffement; comme je le dirai ciaprès, en parlant du Changement des Solides en Liquides, par l'action feule du Feu.

10. C'est donc par cette tendance mutuelle des Particules de l'Eau, manifefte dans les Phénomènes que je viens d'indiquer, que les Particules des Vapeurs aqueufes fe décompofent, lorfqu'elles arrivent à une telle proximité, que les Particules d'Eau ont plus de tendance à fe réunir qu'à refter unies à celles du Feu; & c'est

le

de cette Cause que réfulte un Maximum senfiblement fixe, de la Denfité de ces Vapeurs dans une même Température; de même que changement de ce Maximum avec la Temperature, comme je vais maintenant l'expliquer.

11. Des Vapeurs aqueufes qui paroiffent dans un état fixe, ne le font néanmoins qu'à l'égard de leur Tout, & nullement quant aux Particules; celles-ci changeant continuellement. Toutes celles qui paffent dans une proximité & une pofition telles que leurs Particules d'Eau puiffent fe réunir, fe décompofent, & l'Eau eft libre pour un inftant; mais bientôt le trouvant dans quelque efpace plus grand, de nouvelles Particules de Feu la vaporifent. Un état fixe de ces Vapeurs n'eft donc que celui où les décompofitions & recompofitions fe compenfent fenfiblement dans une même Maffe; & le degré déterminé de Denfité dans une Température donnée, exprime un Minimum de distance moyenne, auquel cette compenfation a lieu. Or comme plus il y a de Feu dans l'Espace, plus les recompofitions font favorifées, cette diftance moyenne devient plus petite, foit le Maximum de Denfité plus grand, quand la Température est plus chaude.

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12. Ce Maximum des Vapeurs aqueufes eft fenfiblement le même dans tout Espace, plein ou vuide d'Air: c'est ce que dit l'Expérience. Par où l'on voit, que le Minimum de diftance dé leurs Particules, qui détermine le Maximum de leur Denfité, ne concerne qu'elles - mêmes, indépendamment des Fluides aëriformes qui leur font mêlés. Il eft difficile de déterminer précisé ment, tant ce Maximum, que fes variations fuivant la Température; parce que dans les Vafes clos, où peuvent fe faire les Expériences immédiates, nombre de Caufes, connues & inconnues, font varier les résultats, comme on le verra ci-après. Mais du moins on peut s'en former une idée vague; & la voici. Quand la Chaleur est environ au Tempéré, & le Baromètre à 28 pouces de France, les Vapeurs aqueuses, au Maximum, forment entre & de la Force expanfive d'un certain volume d'Air, & moins d' de fa Maffe; & lorfqu'elles fe forment dans un Efpace vuide d'air, elles exercent fenfiblement cette même preffion fur le Manomètre.

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13. Les Vapeurs aqueufes arrivant fenfiblement à un même degré de Force expanfive, dans le Vuide comme dans l'Air, il en réfulte qu'elles ne font point une partie aliquote conftante de celui-ci, quoique toujours à leur Maxi

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