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leur qui accompagne la décompofition de fa Vapeur. Le Feu, joint à l'Eau, ne jouit plus de l'efpèce de Mouvement d'où réfulte la Chaleur, & ne peut même plus pénétrer les Corps: il y est donc vraiment latent; mais quand la Vapeur fe décompofe, il devient libre, & fenfible par la Chaleur. L'Eau non plus ne mouille ni n'humecte; elle ne produit le premier de ces Effets qu'en fe dépofant fur les Corps, & le dernier qu'en s'uniffant à eux; ce qu'elle ne peut faire quand le Feu la possède. Mais fi la Vapeur fe décompose, l'Eau devenue libre, produit l'un ou l'autre de ces Effets.

26. Les Vapeurs aqueufes qui fe décompofent, peuvent donc mouiller ou humecter; mais les décompofitions d'où résultent ces Effets distincts, font différentes. La première eft celle qui détermine les Loix de leur Denfité, & que j'ai expliquée dans le Chapitre précédent. Une partie des Vapeurs exiftantes fe décompofe, fi la diftance moyenne de leurs Particules devient moindre que la Température ne le permet. Si donc le Refroidiffement arrive jufqu'à leur faire paffer le Minimum de distance fixé par la nouvelle Température, quelques Particules d'Eau abandonnent leurs Particules de Feu en fe réuniffant, & il se

précipite de l'Eau concrète, qui alors mouille les Corps.

27. La Seconde Cause de leur décompofition, peut les affecter dans tous leurs états; & c'est elle qui produit l'Humidité proprement dite. L'Eau a de l'affinité avec diverses Substances, de la même manière qu'elle en a avec le Feu; & ce font là les Subftances hygrofcopiques, au nombre defquelles par conféquent le Feu peut être rangé. La feule Loi de cette Affinité est; que l'Eau fe diftribue toujours à toutes celles de ces Substances qui font dans un même lieu, à chacune fuivant fon pouvoir fpécifique d'en retenir; lequel peut être déterminé par la quantité néceffaire à la Saturation de la Subftance. Je nommerai ce Pouvoir Capacité, pour la facilité de l'expreffion. Voici donc comment cette Loi s'exerce dans les Phénomènes hygrofcopiques.

28. Si l'on introduit de nouveau Feu dans un Espace qui ne renferme point d'Eau furabondante, il en enlève aux Substances hygroscopiques qui fe trouvent dans cet Espace, & parlà il y diminue l'Humidité; foit la quantité proportionnelle d'Eau hygrofcopiquement combinée: & la même diminution a lieu, fi l'on

introduit dans cet Efpace tout autre Substance hygroscopique qui possède une quantité proportionnelle d'Eau, moindre que celle des Subftances qui s'y trouvoient déjà. Si au contraire on apporte de nouvelle Eau dans l'Espace, ou des Substances hygrofcopiques qui en possèdent proportionnellement plus que celles qui s'y trouvoient, l'Humidité y augmentera; car toutes les Substances préfentes fe partageront cette nouvelle Eau. L'Humidité augmentera par la même raifon dans l'espace, fi l'on en foutire du Feu; car l'Eau qu'il abandonnera, fera diftribuée aux autres Subftances.

29. L'Affinité de l'Eau avec les Substances hygroscopiques ne s'exerce qu'au contact. Lors donc qu'il n'y a pas de l'Eau concrète en contact avec ces Substances, c'est par le Feu que

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fe fait fa diftribution. Les Particules du Feu, fans ceffe en Mouvement, enlèvent de l'Eau aux Subftances qui en ont le plus & en abandonnent à celles qui en ont le moins : par s'établit l'équilibre d'Humidité dans un même lieu, s'il n'y a point de Caufe particulière d'une inégale diftribution de l'Eau.

30. C'est donc par-là auffi que les Hygrofcopes indiquent l'Humidité locale; c'est-à-dire,

parce qu'ils font compofés de ces Subftances auxquelles le Feu tranfmet une partie proportionnelle de l'Eau hy grofcopiquement répandue dans le lieu: & ces Subftances fourniffent des Hygrofcopes proprement dits, lorfqu'elles font dans une pofition telle, qu'elles indiquent les changemens qu'éprouve leur Humidité propre. Tel eft le premier Pas de l'Hygrométrie, à laquelle je viens maintenant.

CHA P. III.

De l'HY GROMÉTRIE.

31.LES viciffitudes de defsèchement & d'humectation des Subftances hy grofcopiques, produi fant chez elles des changemens plus ou moins grands de Poids & de Volume, on a fongé dès long-tems à en tirer quelque moyen de mesurer l'Humidité. Je ne parlerai ici que des changemens de Volume, ceux de Poids n'étant pas fufceptibles de mefure dans tous les cas.

32. L'Hygromètre doit être fait d'une Subftance, de telle nature, & tellement disposée, qu'elle nous fourniffe des rapports comparables, conftans, & vrais, entre les quantités d'Humidité qu'elle renferme en divers tems. En traitant de cet objet, je nommerai état hygroscopique, le rapport de l'état actuel, avec l'un ou l'autre des deux Extrêmes, de Séchereffe ou d'Humidité.

33. D'après cette définition de l'Hygromètre, il n'indique point immédiatement des quantités

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