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M. DE SAUSSURE; mais comme je ne voulois pas en faire l'examen à la légère, je craignois de m'y engager; & l'Expérience a prouvé que ce n'étoit pas fans raifon.

40. J'ai donc répété plufieurs fois le Procédé de M. DE SAUSSURE pour fixer le Point de l'Humidité extrême fous une Cloche mouillée : à chaque fois j'ai continué l'Expérience plufieurs jours, avec le plus grand foin; & j'ai trouvé ce que je prévoyois; favoir, 1o. qu'il y a de très-grandes variations dans l'Humidité fous cette Cloche, produites par les Variations. de la Chaleur, quelque foin qu'on prenne de mouiller fréquemment les Parois de la Cloche; 2o. que l'Humidité n'y revient pas aux mêmes Points par les mêmes Températures, fans que le plus fouvent on apperçoive les Caufes de ces changemens.

41. On feroit étonné d'un tel écart entre les Expériences de M.DESAUSSURE &lesmiennes, fi je ne difois dès ici; que la nature de fon Hygromètre l'a empêché d'appercevoir ces différences, & que c'est par un des miens, placé fous la même Cloche, que je les ai conftatées. La Caufe de la différence de nos Hygromètres tenant à une autre point d'Hygrométrie, je ne

puis en parler ici, & je renvoie même les détails de ces Expériences, jufqu'au lieu où je traiterai cet autre Point; me bernant pour le préfent à l'expofition des Caufes qui produifent les variations de l'Humidité fous la Cloche.

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42. Ayant lu ceci à la page 21 de l'Ouvrage de M. DE SAUSSURE: «On ne doit point craindre que la chaleur plus ou moins grande, «foit de l'Eau, foit des Vapeurs, soit de l'Air ambiant, produife un changement fenfible « fur le terme de l'Humidité extrême; » je fus étonné de le voir contredit à la page 36, où M. DE SAUSSURE dit ceci: «J'aurois défiré « de répéter ces mêmes Expériences (pyrométriques) fur le Cheveu parfaitement faturé d'humidité; mais.... premièrement, en réchauffant le Vase, il est très-difficile, pour ne "pas dire impoffible, de le tenir conftammentfaturé de Vapeurs....." Or qu'est-ce que réchauffer le Vafe, fi ce n'eft donner une plus grande Chaleur, foit à l'Eau, foit aux Vapeurs, foit à l'Air ambiant? ce que M. DE SAUSSURE avoit dit qu'on ne devoit pas craindre. Je retournai donc à la page 21, pour tâcher d'en comprendre le fens, & j'y trouvai ce qui avoit donné lieu à ce contrafte. M. DE SAUSSURE y dit ceci : « Des Cheveux bien fains & leffivés

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«à-propos, ne font nullement contractés par «les Vapeurs de l'Eau, même bouillante; elles «ne produisent pas fur eux plus d'effet que « celles de la froide.» A quoi il revient à la page 22 fous un autre point de vue. Quant « aux Vapeurs (dit-il), elles ne pénètrent, ou « du moins elles n'allongent pas plus le Cheveu lorfqu'elles font chaudes que lorfqu'elles font froides; & c'eft-là une propriété du Cheveu « bien remarquable, & qui le rend bien pré*cieux pour l'Hygrométrie. »

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45. On voit que le point que M. DE SAUSSURE vouloit établir par cette dernière affertion, étoit; que les Vapeurs chaudes n'avoient pas plus de pouvoir que les Vapeurs froides, pour allonger le Cheveu, foit pour faire marcher cet Hygromètre vers l'Humidité. Ce qui au refte, s'il étoit fondé, n'appartiendroit pas plus aux Cheveux, qu'à toute autre Substance hygroscopique; ou bien excluroit les Cheveux de l'Hygromètre. Mais ce qu'il y a d'effentiel à remarquer ici, c'est qu'il faudroit prouver précisément le contraire, favoir; que les Vapeurs chaudes ne font pas marcher l'Hygromètre vers la Sécheresse: or furement on ne peut le prouver; car elles produifent cet effet de plus en plus, à mefure qu'elles font plus chaudes.

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44. Cependant M. DE SAUSSURE vouloit auffi prévenir contre cette crainte, par l'autre affertion; favoir: «Que les Cheveux bien fains & «leffivés à-propos, ne font nullement contrac«tées par les Vapeurs de l'Eau, même bouil«lante; qu'elles ne produifent pas fur eux plus d'effet que celles de la froide. » C'est ici que l'écart de l'affertion avec le Fait, me conduifit à découvrir l'idée de M. DE SAUSSURE, & la nature de l'Expérience dont il vouloit parler. Il avoit probablement fubftitué de l'Eau bouillante à l'Eau froide, dans le Baffin fur lequel fa Cloche étoit renversée ; & l'Hygromètre avoit été enveloppé du Brouillard produit par cette Eau. Alors fans doute il ne devoit pas aller vers la Séchereffe ; & bien loin de là, c'étoit le feul moyen de produire furement l'Humidité extrême fous la Cloche; car les Corps fur lesquels fe dépofe ce Brouillard, en font mouillés, tout comme s'ils étoient plongés dans l'Eau.

45. Ce Fait donc n'a aucun rapport avec le cas dont je parle, où il doit toujours être entendu; que le Milieu où fe trouve l'Hygromètre, eft à la même Température que l'Eau qui s'évapore. Ce qui, à moins d'un arrangement particulier de circonftances, fera le cas de la mé

thode de M. DE SAUSSURE; où il demande fimplement, de placer l'Hygromètre fous une Cloche renversée fur l'Eau, & dont on mouille fréquemment les Parois: ajoutant que l'Humidité fera la même fous cette Cloche à toute Tempé rature. J'ai trouvé le contraire, comme je viens de le dire; mais fans rapporter encore mes propres Expériences, je vais lever l'équivoque de celle à laquelle M. DE SAUSSURE fait probablement allusion.

46. On ne doit pas nommer Vapeur de l'Eau bouillante (à moins que de s'expliquer) le produit de cette Vapeur décompofée, foit le Brouillard qui s'en forme quand elle arrive dans un Milieu moins chaud qu'elle. Il n'eft pas befoin de l'Hygromètre, pour juger de l'Humidité d'un Milieu, devenu opaque par la décompofition des Vapeurs ; car l'Humidité extrême y règne toujours, comme dans le fein même de l'Eau, & à toute Température. Ce n'eft donc que pour un Milieu transparent, que l'Hygromètre eft néceffaire; car c'eft lui feul alors qui peut nous inftruire de l'état hygrofcopique de ce Milieu; l'Eau ne s'y trouvant que par affinité avec le Feu, & ainfi fous la forme de Vapeur tranfparente. Or, quand le Milieu est à la même Température que l'Eau qui s'évapore, les Vapeurs

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