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très-grande fenfibilité qu'à cet Hygromètre; mais il paffe ainfi le point où il doit fe fixer, & il n'y revient que lentement. Quand je tranfporte cet Hygromètre avec le mien dans un lieu où l'Humidité eft fort différente de celle d'où je les tire, il le devance d'abord beaucoup : mais il va trop loin, & il rétrograde. Toute fa Marche eft alors par élans & reculs; à-peuprès comme on avance en montant une Colline de Sable dont la pente eft fort rapide: & toujours il y a un grand recul final; de forte que lorfqu'il vient à se fixer, le mien est aussi arrivé à fon point. Je vais donner un Exemple de ces Marches correfpondantes, dans une obfervation où j'employai les deux Hygromètres de M. DE SAUSSURE dont j'ai parlé ci-devant.

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82. Ces deux Hygromètres étoient d'abord fous la Cloche humide avec le mien, & je les avois obfervés long-tems. Puis, pour l'Expérience dont il s'agit, après une dernière observation fous la Cloche, je l'enlevai promptement, j'ôtai du Baffin le Support auquel tous les Inftrumens étoient fufpendus, & je le plaçai en cet état dans un autre endroit de la Chambre, où je fis les Obfervations fuivantes.

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On voit encore dans cet Exemple, la Marche de l'Hygromètre de M. DE SAUSSURE; c'est-àdire fon peu de Variation finale à ce degré d'Humidité, comparativement au mien. Et quant à la Senfibilité, pour laquelle principalement j'ai rapporté cette Obfervation, on voit; que quoique le premier Mouvement des deux Hygromètres de M. DE SAUSSURE fût trèsprompt, ils n'arrivèrent pas plus tôt que le mien à l'équilibre avec l'Humidité du lieu.

83. Quoique j'ignore encore la Marche de mon Hygromètre comparativement à des Changemens réels de l'Humidité, je ne faurois douter qu'elle ne leur foit plus proportionnelle que celle de l'Hygromètre de M. DE SAUSSURE.

Les rétrogradations fenfibles qui affectent toute la Marche de cet Inftrument, vont en décroiffant à mesure que l'Humidité diminue; ainsi leur Cause ne modifie pas toujours de la même manière, celle qui affecte la longueur des Fibres du Cheveu: par où, tandis que certaines quantitités abfolues de changement dans l'Humidité font très-peu d'effet total fur cet Hygromètre quand l'Humidité eft grande, opèrent même en fens contraire quand elle eft très-grande; ces mêmes quantités abfolues opèrent de plus en plus, à mesure que l'Humidité diminue. On ne peut donc pas conclurre, des changemens obfervés fur cet Hygromètre, à des changemens proportionnels dans l'Humidité; & fi on le fait, on fe trompe fur la Marche des Phénomènes & fur leurs Caufes; ce dont je vais donner un exemple dans une des Loix que M. DE SAUSSURE a déterminées d'après fes Expériences.

84. Voulant connoître quel étoit fur l'Hygromètre l'effet de la Raréfaction de l'Air, il renferma à plufieurs fois un de fes Hygromètres fous le Récipient d'une Pompe pneumatique, où il introduifit des Vapeurs tandis qu'il étoit encore rempli d'Air; obfervant alors l'état de 'Hygromètre: puis il pompoit des quantités déterminées de cet Air, & obfervoir les change.

mens qui s'opéroient fur l'Hygromètre. Dans celle de ces Expériences fur laquelle il compte le plus, parce que le Thermomètre resta cons-tamment au même degré dans la Chambre, il pompa l'Air par huitièmes de fa quantité au commencement de l'Expérience; l'Hygromètre fe trouvant alors à 97, 37: & les quantités de Degrés qu'il parcourut vers la Séchereffe, par chacune de ces fouftractions fucceffives des mêmes quantités d'Air, furent ainfi: 4,75, 4,98. 5,70. 6,65. 7,37⋅ 9,50. 11,16. 17,69.

85. Ne foupçonnant pas fon Hygromètre d'être la Caufe de cet accroiffement des Nombres qui exprimoient les defsèchemens fucceffifs, M. DE SAUSSURE ne douta point, que ceux-ci n'allaffent en croiffant dans les mêmes rapports; & cherchant la Caufe de ce Phénomène, il crut la trouver dans fa Théorie générale des Affinités hygrométriques (p. 138); Théorie dans laquelle il regarde l'Air comme un Diffolvant de l'Eau. Voici donc comment il explique ce Phénomène apparent,

86. « D'après les Loix générales de l'At"traction (dit-il) l'Air doit attirer les Parti«cules des Vapeurs avec moins de force lorf"qu'il eft rare, lorfque fes Molécules font en

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petit nombre, que quand il eft denfe. Par conféquent le Cheveu, auquel la raréfaction « de l'Air n'ôte rien de fa force attractive, doit avoir une force d'attraction relativement plus grande dans un Air rare que dans un Air denfe; & par cela même il doit alors ab« forber une plus grande quantité de Vapeurs, «& indiquer une humidité plus grande qu'il «< ne feroit, toutes chofes d'ailleurs égales, dans « un Air plus denfe. Ainfi, lorfque l'Air en « fortant du récipient a entraîné avec lui une « moitié des Vapeurs, la moité restante, plus « fortement attirée par le Cheveu que par l'Air

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qui refte, affecte ce Cheveu plus qu'elle « n'auroit fait fi l'Air eût confervé toute fa « denfité; & ainfi l'Hygromètre indique parlà plus de Vapeurs qu'il n'en refte réelle«ment dans le Récipient. Lors donc qu'on épuife un Récipient par gradation, les pre«mières opérations defsèchent le Cheveu dans « une raison moins grande que celle de la «raréfaction de l'Air. Mais les opérations fubféquentes produifent des effets continuel«lement plus grands, parce qu'elles entraînent des parties aliquotes continuellement plus «grandes des Vapeurs actives qui sont restées « dans le Récipient. >>

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