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m'ont paru mériter par rapport aux Etrufques. Ce monument pourroit même fervir à prouver qu'ils ont communiqué aux Romains la pratique de ces fortes d'émaux.

Longueur totale fept pouces cinq lignes.
Hauteur trois pouces une ligne.

CUL-DE-LAMPE DES ETRUSQUES.

PERSONNE n'ignore que Janus & la représentation des deux faces réunies fur la même tête, viennent de l'Etrurie: on ne fera donc pas étonné de voir cette Divinité dans un endroit de cet Ouvrage confacrée à cette nation; mais je ne puis dire par quelle raifon, cette tête eft placée fur une forme circulaire de terre cuite, & qui n'eft pas plus grande qu'une médaille de petit bronze; ce monument feroit regardé à tous égards comme une monnoye. Indépendamment d'une matière qui ne convient point à cet ufage, ce morceau n'a jamais préfenté ni Lettres, ni Légende, ni Revers.

VIGNETTE DES GRECS.

ON fçavoit déja par des preuves de fait, combien les Grecs faifoient de fouhaits particuliers pour tous ceux qu'ils aimoient, & qu'ils exprimoient les vœux non-feulement fur des Cornalines gravées en creux, & dont les Lettres étoient fouvent blanchies par le feu, mais que le plus ordinairement ils donnoient ces témoignages de fentiment fur des agathes-onices de deux couleurs, & fur lesquelles les Lettres étoient exécutées en relief. Le grand ufage de ces gravures m'a donné même lieu d'avancer que les Grecs avoient des Artiftes uniquement occupés à former des caractères non-feulement fur les pierres du genre de celles dont il s'agit, mais fur les Ouvrages des plus grands Maîtres de cet Art, quand ils vouloient y placer leurs noms ; témoignage qu'ils ont prefque tous laiffé à la postérité. Cette Vignette eft remplie par les mots fuivans écrits fur une agathe-onice du même genre & du même travail que celles dont je viens de parler.

ZH CAIC

AKAKIN

Je prie les Lecteurs de me permettre de leur appliquer le même compliment emprunté du Grec: Vivez fans infortune.

Ceux qui fçavent bien le Grec, prétendent qu'AKAKIN paroît ici pour axaxas, & qu'il n'eft pas dans l'ancien Grec: je n'en dif

Tome IV

C

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conviendrai point, mais je dirai que les Lettres de cette pierre font de la plus grande beauté, & que leur travail indique un des bons fiècles de la Grece pour les Arts.

CUL-DE-LAMPE DES GAULOIS.

CE fragment de marbre blanc étoit dans le petit nombre de ceux que M. le Roy Architecte, dont j'ai déja parlé avec éloge, avoit rapportés d'Athènes. L'étoile qui paroît à une des extrémités, indique que la main qui retient le cheval par la bride,. appartenoit à Caftor ou à Pollux. Le travail de ce fragment ne répond point à l'idée que l'on doit avoir de la Sculpture Grecque; c'est-à-dire, que le bas-relief eft le plus médiocre de ceux. que j'ai vus de cette nation. Il eft peut-être Romain; mais il me. fuffit qu'il ait été trouvé dans les ruines d'Athènes, pour le placer: dans ce Cul-de-Lampe..

Hauteur cinq pouces.

Largeur trois pouces huit lignes.

VIGNETTE DES ROMAINS.

Je ne cherche point à expliquer le fujet de cette gravure ent creux; je vais feulement la décrire. Une femme aflife chante (vraisemblablement elle accompagne avec le Cymbalum qu'elle. tient),un Cantique en l'honneur de la Divinité placée dans la Chapelle que l'on voit pofée fur une grande pierre brute : une autre femme debout a l'air de montrer cette repréfentation à une jeune perfonne également en pied, dont l'attitude exprime le respect & la confiance, tandis qu'elle tourne le dos à une petite Statue droite, élevée fur un pié-d'eftal quarré. Seroit-ce un moyen pour faire fentir le changement arrivé dans le cœur ou dans l'efprit de cette jeune perfonne? Les Romains ont pouffé l'allégorie à un fi grand excès, qu'en général on pourroit tout croire; mais dans la vérité, nous ignorons trop les détails du culte des Anciens, & principalement celui de leurs Divinités champêtres, & rendu comme celui-ci dans la campagne, pour ofer préfenter aucune conjecture. Le travail de cette pierre n'eft ni bon ni élégant; la matière fait à mon gré fon plus grand mérite; elle eft exécutée fur une véritable pierre obfidienne. Voyez à ce fujet les Mémoi-res de l'Académie des Belles-Lettres pour l'année 1760.

CUL-DE-LAMPE DES ROMAINS.

Ce petit Aigle eft un monument des plus agréables: en effet

rien n'est aussi intéreffant que la difpofition & l'exécution de ce bronze. Cet oiseau porte une couronne dans fon bec, & les liens des bandelettes de cette Couronne, accompagnent fon col. Cette allégorie, ou fi l'on veut, cette compofition exprime avec fineffe: une reconnoissance, ou bien un éloge pour quelque action de va, leur ou d'efprit.

Hauteur dix-neuf lignes.

VIGNETTE DES GAULOIS.

CE monument de plomb qui repréfente le bufte de Rome victorieuse, a été trouvé à Metz en l'année 1730, au midi de la Ville, dans les fondemens de l'ancien amphithéâtre dont on voit encore les ruines dans le fauxbourg de S. Théobalde. On fçait que cette Ville étoit connue fous le nom de Divodurum du tems des Romains, qu'elle étoit la Capitale des peuples Mediomatrices dans Voyez les Anti-. la Belgique, & que fa fituation la rendoit très-importante pour quités de Metz, la confervation des Gaules. Ce plomb n'étoit point de la forme page 89. Par Cacirculaire qu'on lui voit ici quand il fut découvert ; mais le cer- jot, Bénédictin de S. Arnould, 1. cle dans lequel ce bas-relief eft renfermé, faifoit le milieu d'une vol. in-12. Jofeph plaque quarrée,d'un pied en tout fens, appliquée & fcellée fur une Collignon, Metz, pierre, qui, fans doute étoit la première de la fondation de cet 1759. amphithéâtre. On a coupé ce morceau dans fa forme ronde pour le rendre plus agréable à l'œil & plus facile à porter, & c'est une opération que je n'aurois aflurément pas faite : l'on doit conferver les monumens dans leur ancienne forme; ils éprouvent affez d'altérations fans y contribuer par notre fantaisie. Quoi qu'il en foit, ce monument eft dans le Cabinet de Médailles de M. d'Henneri, témoin de tous les faits que je viens de rapporter, & d'après lequel je les ai écris avec fécurité: il a même bien voulu me confier ce monument pour le dessiner.

Le goût du tems dans lequel on a coulé ce plomb n'étoit pas bon; mais il faut fonger à quelle diftance de Rome la Ville de Metz étoit placée, & quelle diminution éprouvent les arts les mieux pratiqués en s'éloignant de la Capitale. D'ailleurs on n'avoit pas befoin de cette nouvelle preuve pour fçavoir que les Romains étoient dans l'habitude de placer des Médailles ou des Infcriptions dans la fondation de leurs monumens publics. J'ignore dans quel fiécle cet ufage s'eft établi; il paroît conftamment pratiqué par les Romains. Je n'ai point de preuve que les Grecs: l'ayent fuivi, & je ne foupçonne pas les Egyptiens d'en avoir eu la pensée : pouvoient-ils imaginer que le soleil éclairât jamais leurs premieres pierres ? cij

Diamètre de ce Plomb quatre pouces trois lignes.

CUL-DE-LAMPE DES GAULOIS.

CETTE Figure de bronze répond à l'idée que j'ai donnée de cette Nation dans l'Avant-propos qui la regarde, & à celle qu'on doit raisonnablement avoir des Arts dans la Gaule, avant fa communication avec d'autres peuples, & principalement avant leur conquête par les Romains. L'exécution de la fonte & les connoiffances qu'elle exige doivent toujours paroître un problême, quand on la voit exécutée par des hommes fi peu éclairés : ce petit monument a été trouvé auprès d'Autun d'où il m'a été envoyé. Hauteur deux pouces huit lignes.

On trouve chez le même Libraire, le Recueil complet de ces mêmes Antiquités, en 4. vol. in-49. remplis de figures.

Idébite auffi les deux Ouvrages fuivans du même Auteur ( M. le Comte de Caylus ). Tableaux tirés de l'Iliade, de l'Odyflée d'Homère, & de l'Eneïde, de Virgile; avec des Obfervations générales fur le Costume. Paris, 1757. 1. vol. in-8°. gr. papier de 500. p. L'Hiftoire d'Hercule le Thébain, tirée de différens Auteurs ; à laquelle on a joint la Defcription des Tableaux qu'elle peut fournir. Paris, 1758. in-8°. même papier, de 250. p.

RECUEIL

RECUEIL D'ANTIQUITÉS

EGYPTIENNES, ETRUSQUES,

GRECQUES, ROMAINES,

ET GAULOISES.

PREMIERE PARTIE.

DES EGYPTIEN S.

AVANT-PROPOS.

N POURROIT reprocher aux Anciens de n'avoir pas eu une connoiffance exacte de la critique, & de ne s'être point affez attachés à la chronologie. Il eft conftant que s'ils avoient cultivé, avec plus de foin, ces deux parties de la Littérature, nous ferions beaucoup plus inftruits & moins obligés de recourir aux conjectures; mais puisque nous n'a

Tome IV.

A

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