c. 69.

une même enceinte. Défenfe aux maris d'habiAN. 692. ter avec leurs femmes dans l'enceinte des Egli.97. fes ou de profaner ces mêmes lieux en quel6. 88. qu'autre maniere. Défenfe de faire entrer une bête dans une Eglife, fi ce n'eft en voiage, par une abfolue neceffité de mettre la bête à couvert. Défense à aucun laïque d'entrer dans le fanctuaire, c'est-à-dire dans l'enceinte de l'autel, fi ce n'eft à l'Empereur pour faire fon offrande: fuivant une ancienne tradition, dont nous avons Sup. liv. vu un exemple, quand faint Bafile reçut l'ofxvi.n.48. frande de l'Empereur Valens. On chantera dans l'Eglife fans confufion, & fans forcer la nature 6.75. pour crier mais avec beaucoup d'attention &

de dévotion; & on n'y chantera rien que de conc. 81. venable. On n'ajoûtera point au Trifagion: CruSup. liv. cifié pour nous. Défenfe de gâter ou déchirer XXIX. 31. les livres de l'Ecriture fainte ou des Peres, de 6.68. les vendre aux parfumeurs, ou les perdre en

1. un. C.

quelqu'autre maniere: s'ils ne font imparfaits 6.73. ou déja gâtez par l'eau ou par les vers. Pour rendre à la croix l'honneur qui lui eft dû: Il Nemini lic. eft défendu de la marquer dans le pavé que l'on lib. tit. 8. foule aux pieds, fuivant une loi de Theodofe le , 82, jeune. En plufieurs images JESUS-CHRIST étoit reprefenté fous la forme d'un agneau que faint Jean montroit au doigt. Le Concile ordonne, que deformais on peigne JESUS-CHRIST fous fa forme humaine comme plus convenable.

LIII.

c. 40.

Quant aux Moines, quoique faint Bafile ne Moines, permette de les recevoir qu'à dix-fept ans, ce &c. Concile le permet dès l'âge de dix ans, fous pretexte que l'Eglife avance toûjours en perfe.41. tion. On ne permet d'être reclus qu'à ceux qui ont paffé trois ans dans un monaftere ; & on défend de fouffrir dans les villes des vagabons, 6.41. qui fe difoient hermites, portent de longs che

veux & des habits noirs. Aucun crime n'empêche d'être reçu dans les monafteres, puifqu'ils AN. 692, font faits pour les pénitens. Défense de parer c.43. d'habits precieux & de pierreries les filles qui .44. vont prendre l'habit de Religieufes pour ne pas faire croire qu'elles quittent le monde à regret. Défenfe de convertir à des ufages profa- c.49. nes les monaiteres une fois confacrez par l'autorité de l'Evêque; ni de les donner à des feculiers, comme il s'étoit pratiqué.

Quant aux mariages : il eft défendu au pere c. 54. & au fils d'époufer la mere & la fille ou les deux fœurs, ou à deux freres d'époufer les deux foeurs au parein d'épouser la' mere de l'enfant : c. 53. d'époufer la fiancée d'un autre: aux catholiques 699. d'époufer des heretiques. Ceux qui affemblent c. 72 & nourriffent des femmes, débauchées, feront ..86. dépofez s'ils font Clercs, excommuniez s'ils font laïques. Défenfe fous peine d'excommunication e. 100% de faire des peintures deshonêtes. Défense fous c. 96. la même peine de frifer fes cheveux avec artifice. Défense de fe baigner avec des femmes. c.77. Détense même aux laïques de jouer aux dez. . 50. Les farceurs, les danfes fur les théatres, les .51. combats conrte les bêtes font défendus. Ceux .60, qui contrefont les poffedez, feront chargez de travaux rudes, comme s'ils l'étoient effective

ment.

On condamne à fix ans de penitence les de- c. 61 vins & ceux qui les confultent, les meneurs d'ours, les difeurs de bonnes avantures, & ces c. 6a, fortes de charlatans. On condamne auffi plufieurs autres fuperftitions reftées du paganifme, comme d'invoquer Bachus pendant la vendange. Les danfes publiques des femmes, les déguisemens d'hommes en femmes, ou de femmes en hommes l'ufage des mafques comiques, fatyriques, ou tragiques: car ils étoient differens E 4

pour

pour ces trois fortes de ipectacles. On défend AN. 692. auffi d'allumer aux nouvelles lunes des feux de4.65. vant les boutiques ou les maifons, & de fauter 1.79. deffus: de donner des gâteaux à Noël fous pre

texte de couches de la fainte Vierge, qui n'a point 6. 63. été en couche de lire dans l'Eglife les fauffes hiftoires des Martyrs, compofées pour les deshonorer par les ennemis de la verité. On doit au contraire les mettre au feu.

1.95.

Les heretiques dont le baptême eft jugé bon, font reçus en faifant leur abjuration par écrit; & on leur donne le feau du Saint-Esprit avec l'onction du faint Chrême: au front, aux yeux, au nez, à la bouche, & aux oreilles. Ceux dont le baptême n'eft pas jugé valable font traitez comme les païens, on les fait cathecumenes, Sup. liv. puis on les baptife.. Et pour faire cette distinzv. n. 14. ction, on fuit les regles données par faint Bafile à Amphiloque. On les fuit auffi touchant la difpenfation de la penitence, pour la proportionner à la qualité du peché, & aux forces du pénitent; & c'eft le dernier canon de ce concile de Trulle. L'Empereur Juftinien y foufcrivit le premier avec du cinabre: qui étoit un privilege de fa dignité. On laiffa enfuite la place du Pape : puis les quatre Patriarches foufcrivirent, & tous les autres Evêques : laiffant la place de quelques abfens. On ne voit point la foufcription des Anaft. in Legats du Pape; & toutefois Anaftafe dit, que Serg. s'étant laiffez furprendre ils y foufcrivirent.

LIV. L'Empereur Juftinien voulut obliger le Pape Le Pape Sergius à souscrire lui-même à ce concile. Il lui rejette ce concile. en envoia un exemplaire en fix tomes; souscrit Paul. diac. de fa main, des trois patriarches d'Alexandrie, VI. . 11. de C. P. & d'Antioche, & des autres Prélats : Ana. in afin que le Pape foufcrivît à la premiere place. Mais le Pape ne voulut point recevoir ces tomes, ni les ouvrir pour les lire perfuadé que ce con

Ser,

cile étoit nul; & l'Empereur, pour témoigner au Pape fon indignation, envoia à Rome un AN. 694. magistrien nommé Sergius, qui emmena à C. P. Jean Evêque de Porto, & Boniface confeiller du faint Siege.

Enfuite il envoia Zacharie fon protofpataire,. c'est-à-dire comme premier écuyer, avec un ordre pour enlever de même le Pape. Mais la milice de Ravenne, de la Duché de Pentapole & des quartiers voifins entreprit d'empêcher cette violence. Zacharie les voyant venir à Rome de tous côtez en fut épouvanté, & pria le Pape de faire fermer & garder les portes. Il fe refugia tremblant jufques dans la chambre du Pape, le priant avec larmes d'avoir pitié de lui, & de lui fauver la vie. Cependant l'armée de Ravenne entra par la porte de faint Pierre; & vint jufques au palais de Latran, demandant avec empreffement à voir le Pape car le bruit couroit qu'on l'avoit enlevé la nuit. Comme ils trouverent toutes les portes fermées, ils menacerent de les mettre à bas, fi on n'ouvroit promptement. Alors Zacharie fe croiant perdu fe cacha fous le lit du Pápe, tellement hors de lui qu'il n'avoit plus de raifon. Le Pape le raffura, & lui dit de ne rien craindre puis il fortit hors de la bafilique du Pape Theodore, & aiant fait ouvrir les portes, il fe mit dans le fiege nommé Sous les Apôtres, pour fe montrer à tout le monde. Il reçut avec honneur les foldats & le peuple, qui étoient venus en foule pour le voir ; & appaifa leurs efprits par la douceur de fes paroles. Mais ils ne voulurent point fe retirer, ni ceffer de garder le palais patriarcal, jufques à ce qu'ils euffent chaf fé honteufement de Rome le protofpataire Zacharie.

LV.

chaflé.

L'Empereur Juftinien qui l'avoit envoie, fut Juftinien chaffé de C. P. dans le même tems. Il s'étoit

E5

Leonce

rendu Empereur.

rendu très-odieux par fa mauvaise conduite : AN. 694. ayant rompu mal-à-propos la paix avec les BulS. Niceph. gares & les Mufulmans. Ses principaux minibift. p. 15. ftres étoient cruels, entre-autres Etienne EunuTheoph.an. que Perfan fon facellaire ou treforier particulier, 9. P. 306. & Theodore qui de Moine reclus étoit devenu S. Ni.eph, Logothete ou Treforier general. Le patriarche

Ghr.

Paul mourut l'an 693. après avoir tenu le fiege fept ans ; & eut pour fucceffeur Callinique Pretre, & Treforier de l'Eglife de Blaquerne, qui tint le fiege douze ans. L'Empereur voulant faire quelques nouveaux bâtimens, pria ce Patriarche de faire des prieres, afin que l'on pût abatre une Eglife de la Vierge qui étoit près du palais. Theoph. Le Patriarche lui dit: Nous avons des prieres pour la fondation d'une Eglife, mais je n'ai point appris qu'il y en ait pour fa deftruction. Et comme l'Empereur le preffoit : le Patriarche dit: Loué foit Dieu qui fouffre tout maintenant & toûjours, & dans les fiecles des fiecles. Amen. Auffi-tôt on abatit l'Eglife, pour faire place au nouveau bâtiment, & on la rebâtit ailleurs.

9.307.

Peu de tems après Juftinien commanda à Etienne patrice & gouverneur de C. P. de faire de nuit un grand maffacre du peuple de la ville, en commençant par le Patriarche. La même nuit le patrice Leonce s'embarquoit, pour fortir de C. P. Après avoir fait la guerre en Orient avec beaucoup de reputation, il avoit été trois ans en prifon; & venoit d'être declaré gouverneur de Grece, avec ordre de partir le jour même. Etant donc prêt à s'embarquer il prenoit congé de fes amis, entre lefquels étoient Paul Moine & aftronome, & Gregoire de Cappadoce Abbé du monaftere de Florus: qui l'avoient fouvent vifité dans fa prifon, & l'avoient affuré qu'il feroit Empereur. Vous voiez, leur disoitil, combien vos promeffes font vaines : quand

je