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en une autre feffion leur confeffion de foi par Mars681. écrit en prefence des faints Evangiles.

Enfuite George de C. P. s'approcha de l'Empereur, & dit: Seigneur, ordonnez que l'on mette dans les dyptiques le nom du Pape Vitalien. Car il en a été ôté fur une requête qui vous fut prefentée de la part de mon Eglife, de Macaire d'Antioche, & des Evêques qui fe trouvoient à C. P. à caufe du retardement des Legats envoiez de Rome. Faites-nous auffi rendre la requête; vous verrez auffi-tôt ceux qui communiquent à l'Eglife Catholique, ou qui s'en feparent pour une feule perfonne. L'Empereur l'ordonna ainfi, & le concile s'écria: Longues années au grand Empereur Conftantin. Longues années à l'Empereur catholique, au confervateur de la foi, à l'Empereur pacifique, au nouveau Conftantin, au nouveau Theodose, au nouveau Marcien, au nouveau Juftinien. Longues années au Pape orthodoxe Agathon, au patriarche George, au Senat. P.740. Après ces acclamations, l'Empereur à la priere du Concile, ordonna à Macaire d'Antioche de déclarer fa foi fur la Trinité, l'Incarnation, & les deux volontez, & s'il s'accordoit aux lettres du Pape Agathon. Macaire répondit: Je ne dis point deux volontez, ou deux operations: mais une volonté & une operation Theandrique. Le Concile dit: Puifque Macaire ne s'accorde pas aux lettres du Pape Agathon, que nous avons tous reçues, nous fommes d'avis qu'il fe leve de fon fiege, pour répondre. Alors cinq Evêques dépendans du fiege d'Antioche, favoir Macrobe de Seleucie en Ifaurie, Eulalius de Zenopole, Conftantin de Dalisande, & Theodore d'Olba, fe leverent, & déclarerent qu'ils recevoient les lettres du Pape Agathon, & qu'ils croioient deux volontez & deux operations.

L'Em

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XVII.

Macaire

L'Empereur fit enfuite apporter par Photin fon Secretaire, les trois volumes de paffages pro- Mars681. duits par Macaire & fcellez. Après que Macaire les eut reconnus, l'Empereur lui demanda à quel deffein il avoit extrait ces paffages. C'eft, dit condamné. Macaire, touchant la volonté unique du Pere de Nôtre Seigneur JESUS-CHRIST & du P. 74. Saint-Esprit. Et que croiez-vous, dit l'Empereur, touchant l'Incarnation? Macaire commença à expliquer fa créance: mais comme il fit mention d'une confeffion de foi qu'il avoit donnée à l'Empereur, l'Empereur en ordonna la lecture. Elle étoit longue & catholique dans p.744. le refte mais il y foûtenoit expreffément que JESUS-CHRIST n'avoit que la feule volonté p. 748. B. divine. Il condamnoit entre les heretiques faint p. 749. D. Maxime avec fes disciples, le traitant de Manichéen & de païen, & comptoit entre les DoЄteurs, dont il s'autorifoit, le Pape Honorius, comme Sergius & Cyrus. Quoique fa créance fût manifefte par cet écrit, l'Empereur & le Concile ne laifferent pas de le faire expliquer de p. 752. C. vive voix; & de lui demander, s'il confeffoit deux volontez, & deux operations en JESUSCHRIST. Macaire répondit: Je ne dis point deux volontez ou deux operations, quand on devroit me couper tous les membres l'un après l'autre, & me jetter dans la mer.

L'Empereur & le Concile ordonnerent au Diacre George d'apporter de la bibliotheque patriarcale les livres des Peres, pour verifier les paffages produits par Macaire. Les livres étant apportez, le Conful Pierre confera un volume de faint Athanafe avec le premier volume des extraits de Macaire, reprefenté par Diogene Secretaire de l'Empereur. Le premier paffage étoit to..P 5401 tiré du Concile de faint Athanafe contre Apol-, 1, 7, 6. linaire mais Macaire en avoit retranché la fui

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Mars 681.

P.756.

te,

qui fut luë, & qui faifoit contre lui. L'Empereur lui demanda pourquoi il avoit ôté ces paroles fi importantes? Macaire répondit : J'ai .757. E. fait ces extraits fuivant mon deffein. Il fit la même réponse fur un fecond paffage qui fe trouva tronqué. Sur quoi le Concile s'écria: Il s'eft manifeftement déclaré heretique. Anathême au nouveau Diofcore. Malheur au nouvel Apollip. 760. naire. Il merite d'être privé de l'épifcopat. Qu'il foit dépouillé de fon pallium.

Anaft, in

Agath.

Il en fut dépouillé en effet par Bafile de Crete;. & comme il étoit debout au milieu de l'affemblée avec Etienne fon difciple, Theophane Abbé de Baïes leur demanda: JESUS-CHRIST avoit-il une volonté humaine & impeccable? Ils répondirent: Nous ne connoiffons point en JESUS-CHRIST de volonté humaine, mais bien la divine, fans volontez charnelles ni penfées humaines, fuivant le paffage de faint Athanafe qui vient d'être lu. Theophane répondit: Si vous aviez mis le paffage entier, on auroit trouvé que faint Athanafe appelle volontez charnelles & penfées humaines, celles qui font coupables & voluptueufes, & qui viennent de la fuggeftion du démon. Je ne les attribuë pas non plus à JESUS-CHRIST: Dieu m'en préserve, mais feulement une volonté naturelle, telle que Dieu l'avoit mise en Adam. Or je vous demande: Adam avoit-il une ame raisonnable? Oui, répondirent-ils. Theophane ajoûta: Avoit-il une volonté naturelle ? Etienne répondit : Il avoit une volonté de choix & de libre arbitre. Car avant fon peché il avoit une volonté divine, & vouloit avec Dieu. Domitius Evêque de Prufiade dit: Quel abfurde blafphême! Si Adam vouloit avec Dieu, il étoit donc auffi Créateur? Les Romains ajoûterent: Si Adam avant fon peché avoit une volonté divine, il étoit donc confub

ftantiel

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ftantiel à Dieu, fa volonté étoit invariable & vivifiante. Comment eft-il donc changé, & tom- Mars681. bé dans la mort? Ne favez-vous pas que faint Cyrille dit de JESUS-CHRIST: Comme il eft confubftantiel, il a la même volonté que fon Pere, une même fubftance n'a qu'une même volonté.

Theophane preffa Macaire & Etienne de répondre par oui, ou par non, fur la question: fi Adam avoit une volonté naturelle, offrant de le prouver par les Peres. Ils ne voulurent jamaisen convenir, ni le nier; mais l'Empereur & le Concile ordonnerent à Theophane de rapporter fes preuves; & il cita un paffage de faint Athanafe, & un de faint Augustin. D'où le Concile Athan 11 conclut Si le premier Adam a eu une volonté Cont. Apol. n. 6. p.944. naturelle, comment le fecond Adam ne l'auraAug. V. t-il pas eue dans fa nature humaine? Si donc Cont. Jul, il a pris une volonté impeccable dans fa nature humaine, & qu'avant les fiecles il eût avec le Pere & le Saint-Efprit une volonté divine, il eft clair qu'il faut reconnoître en lui deux volontez.

On continua la verification des paffages produits par Macaire; & on en examina encore trois un de faint Ambroife, un du livre des Lib. 11.ad noms divins attribué à Denis, un de faint Jean grat. c. 3. Chryfoftome, qui est ainfi nommé dans les actes du Concile. On vit que tous trois avoient été tronquez après quoi l'Empereur remit le refte à une autre feffion.

feffion.

Ce fut la neuviéme tenue le lendemain hui- XVIII. tiéme de Mars. Macaire d'Antioche n'y affifta Neuviéme pas; & il ne parut plus au Concile, ni perfonne pour fon fiege, jufques à la quatorziéme feffion. p.773. D. Conftantin Diacre & primicier des Notaires du patriarche de C. P. avertit que quatre Evêques, favoir Pierre de Nicomedie, Salomon de Cla

R 6.

néc,

Incarn.to..

née, Antoine d'Hypepe, & Theodore de MeliMars681. tine, demandoient à entrer, avec fept Clercs, dont le dernier étoit le Moine Etienne difciple de Macaire. C'eft qu'ils avoient été exclus du Concile, comme fufpects d'herefie. On les fit entrer puis on continua l'examen du premier p. 776. volume des paffages produits par Macaire. On Matth. vint à un paffage de faint Athanafe fur ces paXXVI. 39 roles de JESUS-CHRIST: Mon Pere s'il eft Athan.de poffible que ce calice s'éloigne de moi où faint Athanafe dit: Il montre ici deux volontez, p. 887. D. edit. 1698. l'une humaine, qui eft celle de la chair, & l'autre divine. Surquoi Bafile Evêque de Gortyne dit: Voiez, Seigneur, loin de prouver l'unique volonté comme ils promettoient, ils ont prouvé clairement les deux volontez par ce paffage. Orat. 2. Le Moine Etienne répondit: Saint Gregoire le Theologien prouve clairement l'unique volonté de JESUS-CHRIST, en difant: Son vouloir n'étoit point contraire à Dieu; étant tout divinifé. Bafile répondit : Quelle volonté prétendezvous qui ait été divinifée : la divine ou l'humaine? Si vous dites que c'eft la divine, ce qui eft divin n'a point befoin d'être divinisé : fi c'est l'humaine, il y a deux volontez ; & vous le prouverez malgré vous, par ce même paffage. Domitius de Prufiade dit: Je demande que le Moine George condifciple d'Etienne foit interrogé fur la doctrine d'Etienne. On l'interrogea, & il répondit: Il difpute toûjours contre le fentiment des Peres, c'eft leur ennemi.

shcol.

:

On examina encore un paffage de faint Cyrille In Matth. qui fe trouva tronqué; puis le concile dit parferm. 12. lant à Etienne Tant s'en faut que vous & Macaire vôtre maître aiez prouvé l'unique volonté P.777. de JESUS-CHRIST par ce volume que vous avez produit: au contraire, nous y avons trouque faint Athanafe enfeigne clairement deux

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