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deffus le Confeil a déclaré eftre acquis & confifqué au Roy.

Prononcé & executé à Lyon, le famedy vij Octobre mil v. cens xxxvj.

LA COMPLAINCTE
de FRANCE, de la mort de Mon-
feigneur le Daulphin, fur le Pfeaul-
me Celi enarrant, envoyé par ung
Gentilhomme de Picardie, à Maiftre
Jacques Hanon, à Beauvoys.

LE deuil que j'ay préfentement,
Qui mes efcriptz & (a) fans furmonte,
Ne puys efcripre aucunement

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L'an mil cinq cens & trente-fix, A Tournon endura mort dure, Mon beau lis & mon tres cher filz, Le dixiefme Aouft fut, j'en afsure

Dies.

C'eft ung Françoys que je lamente, Par qui ma fiance a pris fin.

C'eftoit une chofe excellente :

Des pareilz à mon doulx Daulphin,

Non font.

Les pleurs & plain&z & les ennuys
Caufans à mes fuppotz remort,
Ne peuvent eftre par elcriptz mis:
Car on eft marry de ta mort,

In omnem terram.

Au Ciel auffi: car aux planetes

(a) corr. Seng

On a cogneu ta departie,

En l'an prefant, c'eft manifefte,
Chafcun veit couleur appalie,

In Sole.

Et moy helas! je fuis toute efplorée,
Et qui ne l'eft, me femble avoir grand tort;
Car tu euffe l'Eglife reftaurée.
Mon advis eft que nul de telle mort,

Exultavit.

Pour gouverner la Republicque,
Meilleur n'euft on pas fceu eflire.
O Chef de tout la gent Galique,
(a)corr.euffes Tu (a) euffent ung jour acquis l'Empire,
Et occurfus.

(b) corr. Lex

En lamentant je mesjoys,
Me trouvant affez confolée
Dequoy les grandz & les petis
Difant que toy eftoit gardée

(b) Les Domini.

Oultre je fçai pour tout certain,
Qui eft la chofe qu'ayme mieulx,
Auffy chafcun le veoit à plain,
Tousjours eftoient devant tes yeulx
Jufticie Domini.

Et cy eftoit en toy doulceur.
Franchife & liberalité,

Faifant à ung chafcun honneur.
En toy tousjours a habité

Timor Domini.

Plufieurs regretz, j'ay faict à ton depart,

Rememorant

Rememorant tes faictz tant amiables;
Veu que pour moy de grand travail pris part,
Parquoy feront tes œuvres charitables,
Defiderabilia,

Tu fus bening, tres fort obeiffant
Au Roy ton pere, en luy rendant honneur.
Quant tu eftoys au monde floriffant,
A luy fembloys,en humaine doulceur,
Etenim fervus.

Jamais nul de toy ne mesdict,
N'euft occafion de mefdire.
Qui mefdira, foit-il maudic.
Onc on ne fceut fur toy eflire

Delicta.

M

Les nations eftranges & loingtaines,
Furent dolens & triftes de ta mort
Qui me caufa griefves doleurs & peignes,
Dont me diroye avoir grand coulpe & tort,
Si mei non fuerint.

Triftes auffi furent les Damoifelles
Oyans courir ung tant defolé bruit,
Plains, pleurs & crys gectoient de bon zelez,
Eftans de toy marrie jour & nuyt,

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Que tu as fait pour tes fervans,
Qui par fervir font tes amys;

Et qu'il ait en l'ame en tout temps,

Gloria.

Sans Daulphin fus quand te perdis,
Mais je fus en brief recouverte
D'une des branches de mon lis,
Parquoi ma puyffance eft apperte,

Sicut erat.

Loyaulté vinc.

Epifire envoyée audit Hanon à Beauvoys.

PUis que je veoys l'emprise descouverte,
Et à chafcun très amplement aperte,
Je veulx efcripre à mon tour, cher Hanon,
(a) fables Quoi,des menfonges ou des(a)flables?ha!non.
Ce ne font pas ici Letrres Patentes

Que on va criant par chemains & par fente,
Que onque leRoy ny grand maiftre n'efcript,
Mais ung lourdault qui n'a scavoir n'esprit.
Changeons propos, & toy prens grand hor-

reur:

Car il eft vrai que ce vil Empereur

(b) corr. ce A fait mourir (a) fe noble fang Françoys. Las quel françoys? de tous humains le cheoys, Lis en dolceur, Liepard en courage,

() corr. for- Tres liberal, bien (c) farmé de corpfaige, Promp à faillir, à luter ou combattre,

Preft en tout temps à grand travail s'ébatre,
Puys à la foys fe metoit à forger:
Forger helas! je ne veuil menfonger:

Car de Leyes en fa vie confpira

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