Haine mortelle qui la France empira, Quant il ouyt les vertuculx esbas, Difant que noifes & merveilleux debatz Tel Forgeron leur pourroit bien forger. Dont de fon camp feit foudain desloger Le mortiffer que puis mort a feru: Comment feru, à il mort par fer eu? Non pour certain, mais par trop legiers maulx,
Car feullement fut tiré à chevaulx; Qui nous eft tourment, ny fallaire condigne A me&re affin ung tel puant indigne ; Mais ce mefchant devant petit de temps Mit tout fon fens, eftude & pafletemps A me&re à mort la (1) race des Troyens, Je parle à tous Chreftiens & Payens : Car pour ce temps commençoit aux Françoys S'il euft duré certainement je croys Que fa poifon fuft aultrement allée, Et droit au lieu ou l'aigle fa volée Euft voulu prendre, pour meêre tous Roys bas,
Il est beaucoup de plus plaifans esbas, Que de mourir avant que eftre efcrié Tu veoirras bien c'eft aigle descrié Quant fes vices feront en évidence Que effe de luy? raifon ou prudence, Hanon, pour Dieu efcripz en quelque traict. Il feit mourir le fieur de Lautrait,
Le Pape après, fans d'autres ung million. Marot efcript à ton amy Lyon
Sy Gerion eft mort ou fufcité, Et l'ennemy que l'aigle a fufcité Pour confommer du bon Daulphin la vie Eft-ce vengence, avarice ou envye.
(1) Les Francoys defcendus des Troyens fuivant l'opinion qui regnoit alors..
Fais de ce faict vers nous louffler ta muse, Sans te amufer aux chofes donc tu use ; Et toy Sagon qui feis ton coup d'effay, Efcript par vers en brief ce que tu fcay De cefte mort tant plainte & lamentée, Et fi Cefar, Scipion ou Pompée Firent leurs guerres par telle traison Et fi Jafon conquit point la toifon Par telz moyens que Pon nous veult fupren,
Efcript auffy tous les faictz de Alexandre, Brief de tout Prince qui regna triumphant, Jamais nul d'eux ne feit mourir enfant; Mais fi ceft Aigle vouloit fuivre Jason, Luy metant fus que il ufe de poifon Ou de drogues dictes ertificielles, Efcriptz au long affçavoir-mon fi elles Furent gettées fur aucun humains, Ou fi telz faictz semblent pas inhumains Juge au certain felon la verité : Si ne le fais comme tout despité, Je concluray que ne fais que ploier. A tout bon œuvre fe faict bon employer;
Autre Efpitre de la mort demondit fieur le Daulphin.
VEu que par mort fault que chafcun ter
Et qu'il convient que noz corps terre mine; Non noz corps feulz, mais des Princes & Roys,
Ne tombons point en mefchans defarroys, Voulans caufer un mefcontentement. Mefcontenter ne fert aucunement
Celuy qui a fon malheur advisé J'ay tout ces motz pour raifon divisé : Car fi la mort euft voulu fe atarger, Et ne livrer au Daulphin tel danger, Oy pour efcutz plus de cent million Il'euft efté des Princes l'union, Le Concordat & la tranquilité; Mais de ce bien chafcun eft debouté; Car Atropos plain de malvueillance, Ayant fubmis de Cloto l'aliance. Par Lachefis ce faict determină,
Las quel femblent : quel fens quelle mine a? S'il qui le feit tumber en fon lyen, Certe ce feuft ung vil Ytalien,
D'ung vil vouloir & mefchante nature Qui a deffaict de Mars fa pourtrai&ture, En Belliqueux affaire a donné
Helas? ce fait ne fut onque ordonné Que par mechans ayans fur luy envye, Aymans fa mort & trop craignans sa vie. A malheureux qui te dis Empereur, Fais toy nommer du monde l'empireur, Neroniffime doibtz tu eftre nommé, Non de chacun Augufte furnommé, Toy qui confçutz traïfon eftre faicte, Las par ton fait la perfonne eft defaicte, Qui onque ne feit defplaifir à vivant, Tupuys bien dire qu'il eft ung Dieu vivant Devant lequel fon fang crira vengence. Eft il poffible que tu ayes efperance En confantant la mort d'un innocent? Mefme donner des efcutz plus de cènt, Et ton mechant de Leves contrefaict, Qui oncque ne fut à lymage Dieu faict, De fes deniers les promift-il payer. Maiftre & Vallet en auront leur loyer, Et les vices & autres faictz que fais Suppellatifz à tous autres meffaictz,
Criront-il point au Createur vengence? Ha! qui aura en toy ferme fiance, Quant belles feurs entretiens villement, (Ou commun bruit de toute ville, ment); Ce faid eft-il pas par trop vil & ort: Refpondz icy Sardanapallior
(4) nom Qui ufurpe le (a) non de Catholique, Nommer te doibtz trop pluftoft hereticque,
(6) Herode En la fequelle (b) d'Erode vicieulx : Car de tel crime envers Dieu y eus, Sauf que ne feis faire Jehan defcapiter, Mais tu as fait pour Dieu precepiter, Se euffe peu autre cas ort & ville, Quant tu pillas du Saint Siege la ville: Auffi Saint Jehan jamais ne te reprit. Or dis moy donc fi veoys mon escript, Moy qui fuis dit feullement Adrian, Et que tumbaffe à ton las ou lien, Me donroys tu argent ou grant pecune, En ce faifant n'auroys macule aucunne, Ou fi feroys d'Herode le femblable, Je croy que en riens ne feroys variable, Et que enfuivroys par ta lubricité : Car pour le moins feroye defcapité, Et le feroys pluftoft toy mefme exprès. Mais je ne fuis a une tefte près Pour fi petit ne tiendroye point compte De ton falaire la fin fera le compte.
Autre Epiftre generalle.
Voyez mes vers tous Princes Chreftiens Et concepvez les pointz & les moyens Que l'Aigle fait en tout vice adonné Et comme il ha fon moyen ordonné
Pour fubjuguer à lui tous les vivans, Par tours villains & actes très meschans, Non par proueffe ou vouloir magnanime Mais par acte d'homme pufillanime, En fe mellant de gens empoifonner.. Vrais Electeurs deveriez-vous donner Force ou confort à l'homme de tel eftre, Qui veult l'honneur de voftre' Empire acroif-
Non par vertu, (qu'avés tousjours aymé): Las s'il nous euft (comme il debvoit) fommé Qu'il nous vouloit noftre (a) Daulpin tollir, (corr.Daul. L'emprise euffions foudain faict abollir, En y metant par fans meus bon remede: Notez, notez, fi Dieu n'y mect remede, S'il nous fubmet, après ferez vaincus. Eftes-vous pas vrays enfans de Francus, Comme les Francz fur tous nommez Fran- coys.
Lifez, lifez nobles Princes & Roys, Que fait l'Empire quant fur aulcun prof-
A tous aultres veult faire vitupere Par avarice dont il eft abufé; Et quant cliafcun aura fi bien mufé', Son Compaignon vouldra foudain ayder. Penfez-y bien, il ne fait que fonder. RONDEA U.
SAns avoir gain, mais deshonneur & perte, L'Aigle efpenné penfant faire conquefte, A fur les lys jette ville poifon
Qui mouvera le peuple une faifon, De luy livrer de brief quelque tempefte: Dont vient cela que tout hault feptre apette Auquel n'a rien de parens ny daquefte, A tous livrant couverte traifon
Sans avoir (b) guain.
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