en cône; peu après il fe fait un trou à fon fommet, d'où il fort un jet de flamme bleue & verte, dont la forme eft une ellipfe de deux pouces & demi à trois pouces de longueur, fur dix lignes dans fon autre diamètre. Après dix ou douze minutes, cette bouche ceffe de produire de la flamme, fon orifice fe ferme, & offre un cylindre blanc d'une ligne & demie de diamètre, fur trois ou quatre de longueur. Ce cylindre creux eft compofé d'une multitude de petits anneaux, ce qui le rend ftrié circulairement; fon extrémité fe trouve fouvent fermée par une fpirale, auffitôt que la flamme ceffe. Cette efpèce de cheminée fe forme verticalement ou horizontalement : il s'en élève souvent de petites fur les côtés de la coupelle.

Tels font les effets de la coupellation du zinc, lorsque le feu n'a pas été très-fort; mais fi la moufle a été chauffée beaucoup plus, la déflagration du zinc fe fait avec plus de rapidité & en plus grande quantité. La flamme qui fort par la cheminée qui s'eft formée, eft d'un blanc éblouiffant; dans ce cas, la cheminée prend trois fois plus d'accrétion, & paroît compofée de plufieurs cônes implantés les uns dans les autres. Le dernier cône eft très-évafé; son intérieur paroît compofé de différentes couches:

cette espèce d'entonnoir refte quelquefois per foré jufqu'au fond de la coupelle.

Ces cheminées font formées de chaux blanche de zinc; le monticule qui eft blanchâtre, grisâtre où jaunâtre, eft un mélange de chaux de zinc & de litharge on peut facilement le détacher de la coupelle; fon intérieur eft mamelonné.

D'après cet expofé, on voit que la déflagra tion & la calcination du zinc par le moyen du plomb, offre en petit l'image d'un volcan. Dans cette expérience, le plomb commence par paffer à l'état de chaux qui fe vitrifie en partie : il en résulte une croûte folide qui eft bientôt foulevée par le zinc fondu & réduit en vapeurs; celles-ci augmentant de volume par la chaleur, entrent en expanfion, & rompent la croûte. Auffitôt que le zinc vaporifé a le conta& de l'air, il s'enflamme, (m) & produit une

(m) J'ai démontré dans le mémoire que j'ai lu cette année à l'Académie, fur la manière de rendre le zinc ductile par le laminage, que fi l'on expofe à la flamme d'une bougie des filets très-déliés de zinc rubanné, ils rougiffent, s'embrasent avec explosion, & produisent une lumière verte, qui eft celle du zinc, & qui n'eft point due au cuivre, comme l'ont voulu infinuer les Auteurs du Mercure du mois de mai dernier.

vive

vive lumière colorée. J'ai reconnu que le plomb donnoit de la vivacité à la flamme du zinc.

Calcination du Zinc & du Bifmuth.

J'ai mis un demi-gros de zinc & une demionce de bismuth dans une coupelle fous la mouAle; une partie du zinc a brûlé en fcintillant à la furface du bifmuth; l'autre s'eft réduite en chaux, & a empêché le bismuth de se coupeller. Ce mélange de chaux & de verre métallique offroit différentes nuances de blanc & de jaune, & des cavités infundibuliformes, comme certaines efpèces de lichen; fur cette surface il s'élevoit auffi de petits cônes ftriés terminés par des fpirales.

Calcination de l'Antimoine par le moyen

du Plomb.

L'antimoine n'empêche point la coupellation du plomb : ce demi-métal eft rejeté circulairement fur les bords de la coupelle, où il forme un cercle élevé & frangé d'un blanc jaunâtre; c'eft un mélange de chaux abfolue d'antimoine & de verre de plomb.

En coupellant ensemble une demi-once de

C

plomb & un demi-gros de régule d'antimoine, on voit qu'auffitôt que le plomb fondu diffout ce démi-métal, il s'excite une forte effervefcence, & qu'il y a une partie de l'œuvre de rejetée çà & là, avec l'argent ou l'or fi ce mélange métallique en contient : ce qui refte de ces métaux paroît fous forme de bouton fur le batfin de la coupelle.

Coupellation de l'Antimoine par le moyen du Bifmuth.

J'ai mis dans une coupelle vingt-quatre grains de régule d'antimoine avec deux gros de bifmuth. Lorsque ce mélange métallique a été fondu, il s'eft excité une effervefcence, & il y a eu des globules de régule d'antimoine qui ont été rejetés; l'autre partie a été réduite à l'état de chaux par le bismuth; celle-ci eft reftée fur la coupelle avec une partie de verre de bifmuth. Ce mélange offroit un émail d'un beau jaune, en rapport avec le giallolino ou jaune de Naples, dont la nuance étoit plus vive.

Coupellation du Cobalt par le Plomb.

Quoique la pefanteur fpécifique du cobalt foit égale à celle de l'argent, ce demi-métal se

comporte bien autrement que l'argent, lorfqu'on cherche à le coupeller avec le plomb. Les altérations que le cobalt éprouve par la coupellation font différentes, fuivant l'état où l'on a mis ce demi-métal dans la coupelle; lorfqu'il eft en poudre, il gagne la furface du plomb fondu, il la couvre, & empêche qu'il ne fe vitrifie le cobalt fe convertit en scories noires, & le baffin de la coupelle eft ceint d'un cercle

vert.

:

Si le cobalt a été mis en morceau, il eft rejeté fur un des bords de la coupelle : le plomb paffe bien, & les parois du baffin de la coupelle où le régule de cobalt s'eft scorifié, prennent une couleur violette, qui eft celle de la chaux de cobalt fondue fans addition; mais fi elle eft mêlée avec un verre quelconque, elle y introduit une belle couleur bleue. Le verre de plomb étant jaune, il n'eft donc point étonnant qu'on trouve un cercle vert sur le bassin de la coupelle: cette couleur réfulte du mélange du bleu & du jaune.

Coupellation du Cobalt par le Bifmuth.

J'ai coupellé un mélange de dix grains de cobalt & de deux gros de bifmuth; celui-ci a