l'urine eft d'une couleur plus foncée, plus falée & plus piquante qu'en d'autres tems; & pourquoi elle a les mêmes qualités, après qu'on a été quelque tems fans prendre rien de liquide. Car dans ces deux circonftances les parties folides fe trouveront en plus grande pro portion que le menftrue aqueux; cette derniere partie étant éva cuée par les pores de la peau dans le premier cas, & dans l'autre le fang étant pour quel que tems fruftré d'un nouveau renfort, ce qui eft féparé par les reins dans ces circonftances, abondera plus qu'à l'ordi naire de ces principes folides.

La précédente observation fait voir la raison pour laquelle l'urine de gens fains & d'un temperament robuste, a rarement ces nuages & fufpenfions, mais plus souvent le fédiment; parce que les deux premiers étant compofés des parties les plus fines & déliées du contenu folide, font évacués en même tems que les par ties aqueufes par la fueur & la tranfpiration; ce que les particu les plus groffieres & péfantes qui forment le fédiment ne fau roient faire, à caufe de leur volume & de leur forme, & ainfi elles feront filtrées par les reins & fe repoferont par

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leur propre poids. Elle montre auffi la grande affinité qu'il y a entre l'urine & la fueur : & que l'augmentation de cette derniere peut en quelque façon fuppléer au défaut de la fécretion urinaire, c'eft la raifon qui fait que des malades languiffent fi long-tems d'une rétention totale de l'urine caufée par une obftruction des reins, avant qu'ils en meurent, ce qui dans des corps vigoureux n'arrive quelquefois qu'au bout de dix-huit ou vingt jours: on a vu même plufieurs exem. ples de malades dont l'urine a été totalement retenue par la même caufe pendant quinze &

feize jours de fuite, & qui cependant des en font revenus.

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Il eft prefqu'impoffible de déterminer précisement la couleur & la confistance que l'utine doit avoir dans les corps fains, à caufe de la grande, diftinction qu'il faut faire de la différence d'âges, de tempéramens & de nourritures des différentes perfonnes, & des, mêmes perfonnes en différens tems. Mais comme les deux. extrémités d'une urine claire, & d'une urine rouge & trouble, font caufées par la trop grande abondance, ou du menftrue aqueux, ou des parties

Stalpart. Obfervat. Centur. 1.obfervat.574

folides, nous pouvons hafar-
der cette conféquence, que
d'une jufte proportion & mé-
lange des deux, dans un état
de parfaite fanté, doit réful-
ter un milieu entre ces deux
extrémités, qui eft un jaune
clair ou citron. Quant à fa
confiftance, eu égard aux cir-
conftances précédentes, elle
doit être à peu près comme celle
de l'eau commune mais un
peu plus épaiffe & plus pesante,
à caufe des principes folides
qu'elle contient.

Il est plus aifé de rendre compte de la blancheur, de la légereté, & de l'égalité de fon fediment naturel. Car comme