Imágenes de páginas
PDF
EPUB

réservoir du chyle, tandis que d'autres de ces lymphatiques naiffent de la partie convexe, & forment un double tronc, dont l'un fe portant en haut,& l'autre en bas le long de leur face postérieure, & faifant tous deux une courbure vers les vaiffeaux émulgens, vont se terminer de même dans une glande, & se rendre de-là au même réservoir. Ceslymphatiques viennent d'un principe fi délié, qu'il échape à l'œil, quoiqu'aidé du meilleur microscope; ce qui a donné lieu à bien des conjectures touchant leur origine; mais les expériences de NUCK * de qui

* Nucki Adenographia, cap. 6. p. 61.

j'ai tiré ce détail, ( n'étant point en état moi-même de tracer leur principe) nous ont appris , qu'ils viennent des rameaux capillaires des artères émulgentes car en foufflant cette artère, l'air passa facilement dans ces conduits, & les enfla. En même tems que cette expérience, démontre la communication entre ces vaiffeaux, elle nous éclaircit fur l'ufage des lymphatiques de ces parties, qui eft de recevoir la lymphe, & de la féparer d'avec le fang qui eft destiné à la nourriture du rein, de même que les tubes urinaires reçoivent les parties excrémentitielles, ou l'Urine.

Nous en fommes maintenant au corps des reins, dont la fuperficie externe dans les adultes eft uniforme & égale; mais dans les enfans elle eft raboteuse & inégale, étant comme divifée en différens lobes; ce qui a fait croire à plusieurs, que le rein étoit compofé d'un nom bre de glandes conglomerées. Mais fa ftructure interne a donné lieu à une grande diverfité d'opinions accommodées à la Philofophie qui étoit en vogue au tems que les Auteurs ont écrit fur ce fujet : il feroit fort

Vid. ARISTOTEL. GALEN, VISALIUS, FALLOPIUS, HIGHMORE, VESLINGIUS, BARTHOLIN.

inucile de les examiner ici puifque les nouvelles décou

,

vertes en Anatomie nous prouvent évidemment que ces opinions font autant de fictions inventées par des Hommes fçavans. Il eft cependant à remarquer que le Grand HIPPOCRATE obfervant que la matiere contenue dans les glandes eft blanche, & qu'elle ref femble au phlegme ou à la pituite, leur attribuë l'ufage de recevoir toute humidité fuperflue dans le corps, qu'elles attirent par leur fubftance fpongieufe; & en conféquence il

Lib. De Glandulis.

nous dit, que le rein chargé de beaucoup d'humidité eft fourni de glandes, & qu'elles font plus confidérablés qu'en aucune autre partic.. Par cette defcription, il paroît qu'Hippocrate n'a point établi ces glandes fur l'examen de la ftructure interne du rein, mais par réfléxion fur la grande quantité d'Urine qui s'en fépare, laquelle, felon lui, devoit néceffairement avoir des glandes, d'un volume proportionné à fa quantité pour l'attirer & la filtrer. Cependant, ce que la grande pénétration d'Hipocrate lui fait inférer fert de fondement pour por

« AnteriorContinuar »