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tances foutenues dans un peu d'eau & d'huile; d'où il s'enfuit qu'en buvant trop fréquemment de ces liqueurs le fang fera furchargé de ces principes. Mais outre cela, fi on fe fait une habitude continuelle d'ufer de ces liqueurs, au bout d'un certain tems, la ferofité qui eft la partie du fang la plus aqueuse, contiendra une grande portion d'un fluide fpiritueux : & nous fçavons par expériences qu'un fel qui tient de l'urine ne fe diffoudra pas dans ce menftrue; & ainfi la quantité des fels amenés dans le fang avec la nourriture, fera augmentée tous les jours.

Or Purine erant principalement & immediatement féparée de la férofité, qui eft trop falée les deux raisons que

par

je viens de donner, fera auffi trop falée par la nature de fa fécretion.

Cela nous fait voir pourquoi les accès de la pierre ne font pas fi cruels aux femmes qu'ils le font aux hommes; parce qu'elles boivent d'ordinaire moins de yin, & fe nourriffent moins de mêts groffiers qui abondent en fels. Et par la même raifon nous pouvons inférer que la caufe pour laquelle les perfonnes qui ne boivent que de la bierre font

exempts de cette maladie, eft dûe en grande partie à ce que cette boiffon a moins de fels que le vin.

20. Comme les liqueurs for tes rendent l'urine trop falée, de même une mauvaise digef tion & une nourriture vifqueufe la rendra glaireuse & filante. Car l'aliment étant trop vifqueux, ou n'étant pas fuffifamment broyé par la digeftion, le chyle fera plus vifqueux qu'à l'ordinaire, & étant continuellement transmis au fang, il le rendra auffi dans quelque tems de la même qualité. Mais outre cela, les fels qui font la partie de notre

nourriture la moins fujette à fe corrompre, n'étant pas bien brifés par rapport à la foibleffe des facultés digestives, se com. bineront plus fortement qu'à l'ordinaire, & feront en même tems renfermés dans un chyle glutineux qui les tiendra ensemble par cette raison le fang fera non-feulement trop vifqueux, mais fes sels ne seront pas fuffifamment diffous ni affés incorporés dans fa férofité; d'où il s'enfuit par le même raisonnement que le précédent, que l'urine fera trop vifqueufe auffi, & que fes fels fe rapprocheront de trop près, ce qui fera qu'ils s'attacheront

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enfemble. Il paroît de-là que GALIEN ne s'eft point abfolu ment trompé, lorsqu'il a attribué la principale cause de la pierre à une matiere épaiffe, vilqueufe, & tenace * quoique fon opinion ait été réjettée de plufieurs écrivains modernes ; car en expliquant cette cause comme une caufe concomitante, l'opinion de GALIEN s'accorde avec la raison, & le fait.

Ainfi nous voyons que les enfans fouffrent plus que les adultes de la pierre dans la Vese; & fur-tout les pauvres, qui abondent de fucs vifqueux &

* De Renum affect,

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