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tenaces. HIPPOCRATE attribue au mauvais lait la cause de la pierre dans les enfans lequel, dit-il, étant terreftre & flegmatique, caufera la reffe de l'eftomac, & étant mêlé avec le depôt de l'urine dans la Veffie, ils s'uniront enfemble & deviendront folides; * à plus forte raison ces effets feront-ils caufés par le fromage, le poiffon, & les autres nourritures groffieres des pauvres; & la meilleure raifon pourquoi ces jeunes sujets ayant une fois été taillés ont rarement befoin d'une feconde opération, eft que lorsqu'ils

*. Lib. de morbis 4. fect. 28.

grandiffent, leur nourriture est changée, les facultés digeftives fe fortifient, & les folides deviennent plus forts, au moyen de quoi les alimens feront plus intimement divifés, & s'il y a quelque matiere vifqueule, ou quelque combinaison des fels, elle fera brifée & fe diffipera à force de travail & d'exercice, HIPPOCRATE obferve encore † qu'une pierre ne se forme pas dans la Veffie entre l'âge de quatorze ans & de foixantetrois; nous fçavons tous qu'alors les facultés digestives font dans leur plus grande vigueur. De bonnes connoiffances tiCoacæ Prænotiones No. 51

rées de l'anatomie nous inftruiront comment une vic fédentaire & fans exercice, qui eft la derniere caufe ptocatar. tique dont nous avons parlé, peut caufer un retréciffement des paffages urinaires du rein. Elle nous apprend que le corps étant fédentaire & dans une fituation courbée, non-feulement tous les vifcères du basventre mais même les plus gros vaiffeaux fanguins feront comprimés, principalement les emulgents & la partie de l'aorte & de la veine cave d'où ils tirent leur principe, comme étant placés dans l'endroit où la courbure eft plus grande.

Mais ce n'eft point là le seul effet que produit cette fituation du corps; les vifceres feront auffi pouffés en arriere & en bas, & par conféquent ils prefferont extérieurement fur ces vaiffeaux, deforte que le poids du foye d'une part, & la ratte de l'autre, ferreront en quelque façon les reins, qui font fitués entr'eux & les mufcles lombaires; pour ces deux raisons il n'eft point étonnant fi les conduits urinaires qui font une continuité des artères emulgentes, dont la fubf tance eft fi facile à prêter, & la contexture fi fine, fouffrent le plus, & s'ils font tellement

refferrés que la lymphe faline eft forcée de s'y arrêter.

De-là vient, que les Marchands & les Artisans qui font beaucoup affis à leur travail, font fujets à des douleurs dans les reins, comme RAMAZZINI l'a remarqué: & que la néphretique est un mal presque héréditaire aux gens d'étude t.

*

& il arrive auffi de-là que les perfonnes fujettes à la goute reffentent à la fin ces mêmes incommodités; car bien que ces fimptômes nephrétiques, (quoiqu'ils viennent d'une même cause) ne fe manifeftent

* De morbis artificum, cap. 33.

† Id. cap. 43.

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