" dans les hommes cette action. n'est pas néceffaire, parce que P'urine defcend d'elle-même par la pofition droite de ces canaux. D'ailleurs je pense volontiers que le cours de notre urine demande plutôt à être retenu qu'accéléré, afin qu'elle ne defcende pas avec trop de violence dans la Veffie, ce qui cauferoit une fenfation douloureufe, & que pour cette raifon la nature a formé les ureteres d'inégales dimensions en leurs différentes parties, & a d'une façon remarquable refferré leurs orifices dans l'endroit où ils s'ouvrent dans la Veffie, afin qu'ils puffent être autant d'obftacles contre un écoulement fubtil & trop prompt. Mais outre cette raifon, il eft encore plus probable qu'ils n'ont pas cette faculté, parce que, à la différence de toutes les autres parties qui ont des fibres mufculaires, lorfqu'ils ont une fois été forcément diftendus ils ne reprennent jamais leurs premieres dimenfions; ce qu'on remarque dans les grands buveurs & dans des accidens néphrétiques, † & ce qui arriveroit s'ils étoient doués d'un mouvement périftaltique. Mais pour continuer > Purine eft RUISCH. Thefaur. No. 8. p. 13. reçue des ureteres par la Vef fie, & la contraction de leurs orifices, & l'obliquité de leur infertion empêchent qu'elle n'y retourne. Elle refte dans la Veffie, jufqu'à ce que par fa quantité & par fon Acrimonie elle diftende & picote fa tunique interne, ce qui fait que la tunique mufculeufe refferre fes fibres, & agit fortement fur la premiere; les deux corps charnus de Morgagni raccourciffent leurs fibres en même tems, & refferent ainfi les orifices des ureteres afin qu'il ne s'en échappe point par-là. Par cette preffion, & celle des mufcles de l'Abdomen, l'urine eft pouffée en-bas avec une force fuffifante pour furmonter le Sphinc ter de la Veffie, & la porter par l'uretre hors du corps. Mais pour qu'il n'en reste aucune partie lorfque la preffion ceffe & que le Sphincter eft fermé, le muscle accélérateur commence à agir, & chaffe tout ce qui a pu rester. Deux Mathématiciens fpéculatifs ont effayé de déterminer la force avec laquelle la Veffie agit en expulsant l'urine mais leurs calculs font bien différens; l'un égale cette force à un poids extraordinaire tandis que l'autre la réduit à une bagatelle. L'ingénieux Docteur KEIL en a fait la fupputation en excluant les mufcles de l'Abdomen * & il a trouvé que cette force n'égale que le poids de trois onces, ce qui paroît trop peu pour furmonter la réfiftance du Sphincter, & en même tems lancer l'urine à fix piés du corps dans une direction horisontale; car les mufcles de l'Abdomen n'y contribuent que fort peu, excepté lorfque nous retenons l'haleine, & que nous faifons effort; pour lors à la vérité ils forcent extrêmement en bas, & pref * KEIL Effais. p. 9. |