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de partie dépouillé de la matiere urineufe, fi nous faifons attention au tems que les fluides mettent à paffer de l'estomac dans le fang, & au peu de tems qu'il leur faut enfuite pour être portés aux reins par la rapidité de la circulation, nous trouverons que les paffages ordinaires font bien fuffifans.

Il faut donc confidérer, que quoique les fubftances folides exigent du tems pour que l'eftomac les brife, afin que leurs parties foient rendues affez ménues pour entrer dans les veines lactées; cependant les fluides, étant pris feuls, font na

turellement propres à y paffer à caufe de la petiteffe de leurs particules, & de leur aptitude au mouvement; ces deux qualités les feront céder à la prémiere impulfion, c'est pourquoi ils ne s'arrêteront pas là, mais ils feront bientôt forcés dans les vaiffeaux par l'action de l'eftomac & des inteftins, Que le progrès des fluides qui paffe à travers ces vaisseaux ne demande que très-peu de tems, c'est ce qui eft démontré par la deplétion prefque momentanée des veines lactées dans les animaux vivans, qu'on ouvre quelque tems après qu'ils ont mangé abondamment ;

ainfi fi la partie des liquides qui eft évacuée par l'urine n'eft pas plus long-tems à couler par le cœur aux orifices des conduits urineux des reins > qu'elle ne l'eft à paffer de l'eftomac au cœur, on trouve que les canaux ordinaires à tous égards rempliront ces conditions.

Or, comme le cœur fe décharge d'une once de fang à chaque fyftole, & qu'il bat foixante fyftoles dans une minute, il paffera dans l'aorte 900 onces dans un quart d'heure : fuppofant donc que les dimenfions des arteres émulgentes qui viennent immédiatement

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de fon tronc foient une dixieme partie de celle de l'aorte, à-peu-près, la quantité de fang qui paffera dans ces arte res pendant ce tems-là fera de quatre-vingt dix onces ou cinq livres fix onces poids de marc. Ajoutez à cela que la férofité fait la plus grande partie du fang, & abonde bien davantage dans ce tems - là par le furcroît de la liqueur qui y eft verfée, d'où nous pouvons raifonnablement conclurre que deux ou trois pintes d'urine peuvent être séparées d'une telle quantité de fang dans cet espace de tems, & qu'une grande partie peut l'ê

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tre même plutôt : ce qui répondra à tout ce qui a été obfervé au fujet du prompt paffage des diurétiques, dont les effets à l'égard de cette fecrétion, tant par rapport à fa quantité qu'à fa qualité, exigent au moins plus de la moitié de ce tems,

On croiroit que cette opinion d'un paffage immédiat de l'estomac à la Veffie, fi contraire à l'Anatomie & à la nature de l'œconomie animale auroit dû avoir été réjettée à la premiere diffection d'un corps humain, avec d'autant plus de raison qu'à préfent ces parties font exactement connues; cc

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