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de tous les quadrupèdes, si on le mesure à la partie antérieure. Il en est de même 1776. du gnu. Les anciens nous avoient aussi Janv. transmis quelques notions sur le camelopardalis; mais qui de nous n'avoit jusqu'à présent regardé ce grand animal comme une fiction, comme un monstre, ou au moins comme un mélange monstrueux ? Si l'on considère encore que l'hippopotame, un des plus grands animaux, quoiqu'un peu moins haut que l'éléphant, et même le rhinocéros bicornis, ont été jusqu'à présent fort peu connus, pourquoi nous défendroit-on d'espérer qu'un jour à venir, la licorne et beaucoup d'autres ouvrages du Créateur seront tirés de leurs cavernes et produits au jour ?

Un extrait d'une lettre de M. Pallas, datée du 14 décembre 1778, servira à nous confirmer dans l'idée, que la licorne est un ani mal réel. Cette lettre est judicieuse et instructive, et le lecteur me saura gré de l'insérer ici.

<< Quant au monoceros (1), et aux raisons

(1) Quod monocerotem in interioribus Africæ partibus etiamnum latere suspicionem moves, id quidem mihi haud inexspectatum; certòque jam dudum persua cus sum, non ex nihilo apud veteres illam fuisse fa→

qui vous portent à croire qu'il existe de ces 1776. animaux cachés dans les parties intérieures Janv. de l'Afrique, je n'en suis nullement étonné :

je suis depuis long-tems très - persuadé que les récits des anciens, concernant le monoceros, n'étoient pas dénués de tout fondement; mais que peut-être les antilopes unicornes dont j'ai parlé Fasc. XII Spicilegiorum y avoient donné lieu ou que jadis, lorsque l'intérieur de l'Afrique étoit plus fréquenté par les voyageurs Européens, ils connoissoient quelqu'autre espèce parti¬ culière d'animaux unicornes, qui nous sont à présent inconnus. Si par hasard vous n'avez point lu un passage d'une relation de Louis Barthema, où il décrit deux monoceros qu'il a vus dans un Theriotrophao au temple de la Mecque, lisez-la, je vous prie : je ne sais quelle raison auroit pu engager un homme

mam; sed vel casu unicornes antilopas de quibus in XII Fasciculo Spicilegiorum dixi, ansam dedisse, vel peculiarem fortè speciem unicornem nobis hucusque ignotam, antiquitùs innotuisse, quandò interiora Africæ itineratoribus Europæis erant frequentiora. Si non Incidisti forsan in locum relationis Ludovici Barthema, ubi monocerotes duos Meccæ ad templum, in theriotrophao visos, describit; vide illam, quæso, in vol. I. Ramusii, p. 151. Nescio quid hominem excitare potuisset ad fingenda quæ ibi retulit, quæque non ità malè cohærent.

à inventer les choses qu'il rapporte, et qui ne me semblent point du tout incohérentes. 1776. (1) De l'autre côté du temple, dit Bar- Janv thema, est une cour murée dans laquelle nous vîmes deux licornes vivantes, qu'on nous montra comme une grande rareté qui étoient en effet deux êtres fort extraordinaires. Je vais en faire la description. La plus grande ressembloit à un poulain de deux ans et demi, et avoit au milieu du front une

et

(1) Da un altra banda del detto tempio è una murata nella quale stà dentro dui unicorni vivi et li se mostrano per cosa grandissima come è certo. Li quali dirò come sono fatti. El maggior fatto come un polledro di trenta mesi, ed ha uno corno nella fronte, il qual corno ha circa tre braccia di Longhezza, l'altro unicorno ha è come seria un polledro de un anno, ed ha un corno longo circa quatro palmi. Il colore del detto animale si è come un cavallo saginato scuro; ed ha la testa come un cervo, ed il collo non molto longo, con ciasuna crina rara e curta che pendono ad una banda : et ha la gam. ba sottile ed asciuta come un capriolo : il pede suo è un poco fesso davanti e l'onghia è caprina: ha certi peli dalla banda di dietro: veramente questa mostra di essere un ferocissimo et deserto animale. Questi due animali furono presentati allo Soldano della Mecha, per la più bella cosa ch'oggi si trovi al mondo e per il più ricco thesoro; li quali furono mandati da uno re di Ethiopia, cioè, da un Re Moro, il quale li fece questo regalo per fare parentator col detto soldano della Mecha ( Itinerario di Ludovico de Barthema Bolognese, etc. Ve nezia, 1517, 8°.).

Tome III,

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corne d'environ trois coudées de long. L'au 1776. tre étoit moins grande, à-peu- près de la Janv. grosseur d'un poulain d'un an, et avoit une

corne longue environ de quatre travers de main. La couleur de cet animal est celle d'un cheval bai-brun. Il a la tête comme un cerf, le cou médiocrement long, garni d'une crimière peu serrée, éparse, courte et pendante d'un côté. Ses jambes sont longues et grêles comme celles d'un chevreuil; ses pieds sont un peu fendus à la partie antérieure, et le sabot ressemble à celui d'une chèvre. Il a, à la partie postérieure des jambes, des touffes de poil qui lui donnent un air féroce et sauvage. Ces deux animaux furent présentés au Sultan de la Mecque, comme la plus belle chose et le plus précieux trésor qui fût au monde, par un Roi d'Ethiopie, qui recherchoit son amitié ».

Voici les autres particularités que je tiens des Colons de Bruntjes hoogte. Le pays situé entr'eux et la rivière Zomo, ou le pays des Tambukis, consiste principalement en plaines vastes et arides; plus on avance au nord, et moins on y trouve de végé-. taux. Il y croît une sorte d'arbre sanguinolent si l'on va vers le sud-est en partant du haut de Vish rivier, c'est-à-dire, en suivant le côté de la Caffierie, on trouve

une rivière appelée Konap, qui, à ce qu'on
croit va se 'joindre à Vish-rivier; mais à 1776.
deux journées de chemin plus loin, en al- Janv.
lant de Konap-rivier au nord est, on en
trouve une autre appelée Kaisi – kamma,
qui prend sa source dans une montagne
connue des Colons sous le nom de Bambus-
berg (montagne des Bambous), ainsi nom-
mée de ce qu'elle produit une sorte de ro-
seaux ou bambous dont ils font grand
cas pour faire des manches à leurs longs
fouets.

Groot-rivier (la grande rivière) passe pour la plus large de toute l'Afrique. On ne la connoît que d'après les récits des Hottentots. Elle contient, dit-on, grand nom◄ bre de vaches marines, qui sont très hardies et très-dangereuses ensorte qu'il n'est guère possible de la passer pour aller examiner le pays qui est au-delà. On suppose qu'elle est située directement au nord, à la distance de huit ou dix journées de Sneeuwbergen, qu'elle prend sa source à l'est, et court droit au nord; mais il est probable qu'elle retourne bientôt à l'est et au sud et que c'est la même que j'ai insérée dans ma carte, sur l'autorité de M. Henri Hop, d'après son Journal d'un voyage fait au pays des Amaquas, publié dans une com

!

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