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L'espèce de hennissement que cet animal pousse, est sans doute ce qui lui a fait 1776.

Janv

tenoit des grumeaux de fromage jaunes, et qui avoient plus de consistance que les autres, avec plusieurs feuilles encore entières et fraîches, et un peu de limon. La membrane interne du quatrième estomac étoit fort douce au toucher, quoiqu'elle ne fût pas sans plis. Ce quatrième estomac couvroit en grande partie le reste étant situé sur le côté droit de l'animal, et je trouvai que la partie supérieure de la rate étoit adhérente à son bord supérieur et intérieur. Ce dernier viscère qui avoit un pied de long et trois pouces de large s'en écartoit en descendant sur le côté gauche. Le canal intestinal étoit long de cent neuf pieds. Le foie portoit quatorze pouces de droite à gauche, et sept ou huit de derrière en devant; il avoit à ses bords antérieurs une large entaille, mais dans tout le reste il étoit indivis et entier: il étoit d'une forme oblique, et sa plus grande largeur étoit sur le côté gauche, où je découvris une vésicule du fiel, longue de cinq pouces. Je ne trouvai rien de remarquable dans l'uterus. Les deux mammelons et le cœur étoient environnés d'une plus grande quantité de graisse, à proportion, que n'étoit le cœur de Pélan du Cap, dont j'ai parlé ci-devant page 94 de ce volume; la longueur de ce muscle étoit de cinq pouces, et sa largeur d'environ quatre pouces et demi. La communication entre les oreillettes appelée le foramen ovale, avoit plus d'un pouce de diamètre. Chaque pou mon étoit long d'onze pouces, et indivis; mais à la partie supérieure et extérieure du poumon droit, on voyoit deux petits lobes ou protubérances élevées d'un pouce au-dessus de la surface. A l'autre côté, on voyoit au poumon gauche une petite excroissance qui se terminoit en pointe. Un peu au-dessus, et plus en avant encore, étoit aussi une excroissance d'un demi-pouce

donner le nom d'hippopotame, qui signifie 1776. cheval de rivière; car sous d'autres rapports Janv. il n'a pas la moindre ressemblance avec le cheval; il ressembloit plutôt au cochon.

Il n'a d'autre analogie avec le bœuf que la pluralité des estomacs, et c'est peut-être ce qui l'a fait appeler au Cap vache marine,

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d'élévation. A la partie inférieure de la communication formée entre le poumon droit et le gauche étoit une espèce de crête de la longueur d'un pouce du sommet à la racine.

Un de mes compagnons de chasse me dit avoir une fois observé une sorte d'insecte qui vivoit sur le corps d'un de ces animaux amphibies: mais sur le petit que nous prîmes, je ne trouvai qu'une espèce de sangsues qui se tenoient autour de l'anus, et dont quelques-unes entroient même assez avant dans le rectum, où, en suçant à propos le trop de sang, elles pouvoient être fort utiles à ces animaux; elles pouvoient surtout les préserver des hémorrhoïdes, etes trouvoient ellesmêmes payées comptant, pour ainsi dire, de leur peine. La plupart étoient fort petites, mais fort nombreuses. La seule grande que j'aie vue de cette espèce avoit un peu plus d'un pouce de long. J'en ai donné la description et le dessin (sous le nom de hirudo Capensis, corpore suprà nigricante, medio longitudinaliter sub-brunneo, subtús pallidè fusco), pour être insérées dans le savant traité sur les vers, que M. Adolphe Nodeer se prépare à donner au public. Au lieu de la raie d'une couleur plus claire sur le dos qu'ont les sangsues ordinaires, on découvroit dans celles-ci une et quelquefois deux lignes brunes longitudinales, dont la teinte s'affoiblissoit aux extrémités.

et par les Hottentots 'gar, qui approche de t'kau, nom qu'ils donnent au buffle.

D'après ce que dit Bellonius d'un bippopotame apprivoisé, et qu'il décrit comme un animal d'un naturel fort doux, et d'après les dispositions que nous remarquâmes dans le jeune hippopotame, on peut conclure qu'il seroit aisé d'amener cet animal en Europe, où il a été en effet amené et montré par deux différentes fois dans les spectacles publics de Rome (1). On pourroit les aller prendre à Konaps-rivier, où, suivant le rapport des Caffres, ils sont en grand nombre; il faudroit avoir soin de tenir des vaches prêtes à les allaiter, supposé qu'ils fussent encore à la mamelle. Si on les prenoit un peu plus vieux, j'ai lieu de croire qu'ils ne seroient pas fort délicats en fait de nourriture; notre petit veau, pressé sans doute par la faim, dès que nous l'eûmes mis en liberté près du chariot, mangea l'excrément d'un de nos boeufs; chose qui paroîtra peut-être extraordinaire dans un animal à qui la nature a donné quatre estomacs; mais on a des exemples de ce fait dans le bétail ordinaire, qui, à herjedal, se nourrit en

(1) Voy. Plin. lib. VII; et Dion, Cass, lib. II.

1776.

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grande partie de fiente de cheval (1). L'on 1776. m'a aussi assuré que cette méthode de Janv, nourrir les bestiaux a été employée avec succès dans certaines contrées, dans une disette de fourrage, et qu'ensuite, au sein de l'abondance même, ces animaux recherchoient encore d'eux-mêmes cette bizarre nourriture, et la mangeoient sans qu'il fût nécessaire d'y mêler aucun ingrédient.

A midi, le thermomètre de Fahrenheit étoit à 104 degrés; la chaleur du soleil, auquel j'avois été encore plus exposé ce jourlà que de coutume, m'occasionna un violent mal de tête, que je calmai pourtant en m'humectant de vinaigre tout le haut de la tête. Cette indisposition pouvoit aussi provenir de l'insomnie de plusieurs nuits; nous n'en étions pas moins dans l'intention de reprendre nos postes la nuit suivante; mais une violente pluie d'orage rendit l'entreprise difficile et même dangereuse. Les ondées furent si fortes, qu'elles rendirent nos armes à feu entièrement inutiles; elles éteignirent même les feux que nous tenions allumés sur le bord supérieur de la rivière;

(1) Voy. AA Hulphers's Beskrifning om Norrland. (Des cription de la Norwège par Hulpher) 3 je Saml. om herjedalen, page 27-87.

ensorte que deux vaches marines eurent cette nuit la hardiesse de sortir de l'eau et 1776. de venir courir sur le bas fond. Nous leur tirâmes un coup de fusil dans les ténèbres, mais il fut sans effet.

Le 29, voyant que ce seroit peine perdue que de rester plus long-temps à cet endroit, nous avançâmes vers le sud, et nous mîmes à chasser des buffles et des koedoe, dont un sauta dans la rivière (1). Dans la matinée nous avions à peine déharnaché nos bœufs et dessellé nos chevaux, qu'un gros rhinocéros passa à cinquante pas de notre chariot, probablement sans nous appercevoir; s'il nous eût vus, disoient les Hottentots, il n'auroit pas manqué de venir pour le moins, renverser notre chariot c'en dessus dessous (2). Il fuyoit alors, comme je l'ai su après, deux chasseurs de notre compagnie qui le poursuivoient. Il étoient déja Join de nous avant que nous eussions sorti nos fusils du chariot, ensorte que deux coups de feu que nous lui tirâmes, n'eurent peutêtre aucun effet. Nos chiens, qui d'abord le suivirent de fort près, formoient un contraste assez frappant avec la taille colossale de l'animal. Le rhinocéros, de son côté

() Voy. page 105 de ce volume.
(2) Voy. tome II, page 318.

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