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hoogte, où je résidai quelque tems, je vais 1776. rapporter quelques particularités relatives à Janv. une autre province qui la touche.

Camdebo est un pays aride, plat, tenant du Carrow; il est habité par des Chrétiens qui y élévent des bestiaux. Ce canton s'étend aussi loin que le côté sud des montagnes de neiges (Sneuwbergen). La route au nord à travers Camdebo, mène, m'a t-on dit, à Anthon-veld, Kau-veld et Bokkeveld ; celle au sud descend à Oliphants-rivier, et va rejoindre le grand chemin par où je suis venu moi même, et que j'ai marqué par des points dans ma carte; mais on peut aussi avant d'arriver au grand chemin, se détourner de la route au sud, et prendre par Plattekloof, Hex-rivier, d'où l'on arrive au Cap. Les habitans de Camdebo et de Sneeuwberg ont aussi trouvé un chemin de traverse, mais rude et difficile, le long de Zondags-rivier, pour aller faire leurs provisions de sel près des rivières Zwart-kop, aux salines que nous avons décrites.

Ces deux dernières routes qui traversent Camdebo, sont à la vérité les deux plus courtes pour aller de Bruntjes - hoogte au Cap, et les habitans n'en prennent presque jamais d'autres; mais elles passent à travers des cantons peu habités, fort arides, où l'on

manque souvent de pâturage et plus souvent encore d'eau. On devoit en manquer 1776. sur-tout cette année, la plus sèche qu'on Janv. eût vue de mémoire d'homme; aussi plusieurs des abreuvoirs étoient totalement à sec. Un voyageur nous dit que la plupart de ses boeufs étoient morts de soif sur la route. Nos animaux, en trop petit nombre pour pouvoir se relever alternativement, déja extrêmement fatigués, et nullement habitués à se contenter des arbustes secs du Carrow, étoient encore bien moins capables de faire ce trajet et nous abandonnâmes tout projet de revenir par ce chemin. Il me fallut aussi renoncer à celui d'aller voir Camdebo et Sneeuwberg, où il régnoit alors parmi les chevaux une maladie épidémique, dont la contagion s'étoit presque étendue jusqu'à Bruntjes-hoogte. De plus, je m'étois apperçu qu'en ce dernier endroit il y avoit nombre d'oiseaux, d'insectes et d'animaux que je n'avois vus encore nulle part, et autour desquels je trouverois assez d'occupation; une autre raison encore qui m'engagea à ne pas m'éloigner de Bruntjes-hoogte, fut la manière civile avec laquelle mon hôte m'accueillit. Comme il avoit quelques personnes malades dans sa maison, il me pria instam

ment de rester chez lui; il m'aida de tout 1776. son pouvoir dans mes recherches, et de Jauv. mon côté je me fis un devoir de répondre à ses attentions. Nous fîmes ensemble, lui, şon fils et son gendre, vers le bas de Vish-rivier une partie de chasse, dont je rendrai compte dans la suite.

Je trouvai dans ce lieu tant d'objets d'occu pation, que je fus tenté d'y rester tout l'hiver, pour être à portée de faire un tour l'été suivant aux mines de Tambukis, et de faire en même tems des recherches sur la licorne. Nous avions même tâché, M. Immelman et moi, d'engager plusieurs fermiers à partager avec nous la gloire de cette entreprise, et à faire d'avance les préparatifs nécessaires; ils n'en paroissoient pas éloignés, mais ils ne purent nous donner de réponse positive. Après une plus mûre délibération, je vis moi-même que nous n'avions ni assez d'argent ni assez de poudre pour mettre ce dessein à exécution; sans parler d'autres raisons également déterminantes. Dans la suite je ne fus

pas fâché d'avoir rencontré ces obstacles, bien convaincu qu'une autre année de fatigue n'auroit pas beaucoup avancé le bonheur futur de ma vie.

Après cinq ans d'absence, passés dans des voyages et des excursions aussi dange

reuses

reuses que fatigantes, 'après avoir parcouru — les parties du globe les plus éloignées, on 1776. me pardonnera sans doute d'avoir reporté Wand. ma vue vers le lieu de ma naissance. Heureux si mes foibles efforts pouvoient dans la suite exciter d'autres naturalistes à suivre avec plus de succès le même chemin, et à nous faire connoître les objets curieux et remarquables qui restent sans doute à découvrir, dans ces parties méridionales de l'Afrique.

Agter Bruntjes-hoogte est donc l'endroit le plus au nord que j'aie visité, et suivant moi, c'est aussi le plus agréable de toute la colonie. La terre y demeure couverte dans toutes les saisons d'une verdure de prairie qu'on ne rencontre guère dans toute autre contrée de l'Afrique; verdure qui doit son existence à l'abri que donne au sol le feuillage épais du mimosa nilotica, et qu'embellissent encore les nombreuses fleurs jaunes de cet arbre. Une multitude innombrable de lis printaniers, avec une espèce de plante parasite d'un rouge de sang (1), qui commençoit à pousser sur des lits de gazon plus rians et plus touffus,

́(1) J'ai décrit cette plante dans les trans. de Suède pour 1776, page 307.

Tome III.

C

doivent aussi dans la saison de leurs fleurs 1776. parer d'un nouvel éclat cette agréable conJanv. trée; elle est d'ailleurs coupée par un ruis

seau, la petite Vish-rivier, dont on entend le murmure, et dont l'oeil suit avec plaisir les longs et nombreux détours. Outre les champs de blé dont cette rivière est bordée, on voit çà et là des vergers et des jardins potagers nouvellement arrangés; on remar que dans quelques-uns des saignées pratiquées pour laisser écouler l'eau, des plantations encore naissantes, mais qui promettent d'abondantes. récoltes. Les maisons sont de simples chaumières, mais environnées et embellies de richesses vivantes, de nombreux troupeaux de bétail et de moutons. Elles sont habitées par des hommes heureux et dans l'aisance, qui nous accueillirent, mon compagnon et moi, cordialement et les bras ouverts. Leur conduite franche et amicale parut bien douce à des gens qui sortoient d'un désert.

Ce degré supérieur de fertilité, et la fraî cheur du pays, doivent probablement être attribués à une chaîne de montagnes situées à l'est de la petite Vish-rivier, entrecoupées, par des vallées vertes et par des bois. Ces montagnes rassemblant les nuages, les font tomber en ondées rafraîchissantes sur les

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