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un ratel, d'y renoncer et de le laisser sur 1776. a place, mort seulement en apparence. M. Janv. de la Caille, raconte d'un blaireau puant,

qu'après avoir été traîné par les chiens jusqu'à son chariot, il étoit encore vivant. Ce qu'il y a de certain, c'est que sur la peau de ratel que j'ai rapportée, on pouvoit à peine voir une seule morsure, quoiqu'il eût été attaqué et pris par des chiens. N'est-il pas probable qu'en faisant du ratel. le destructeur des abeilles, la nature ne lui a donné cette fourrure impénétrable que pour le défendre de l'aiguillon de ces insectes? N'est-il pas possible aussi que ce soit le miel et la cire dont il se nourrit qui lui fassent une peau si dure ét si épaisse?

Les nids d'abeilles qui sont posés dans les arbres n'ont rien à craindre du ratel, qui, de dépit de voir ses recherches et sa découverte inutiles, a coutume d'en mordiller le pied. Ces morsures sont pour les Hottentots un signe certain qu'il y a dans l'arbre un nid d'abeilles. J'aurois douté moimême de toutes ces propriétés attribuées au ratel, si plusieurs habitans, tant Colons que Hottentots de divers cantons ne se fussent unanimément accordés dans ces récits.

N'ayant point eu la bonne fortune de prendre moi-même de ratel, je me conten

terai de donner au lecteur la description que j'ai faite sur une peau de cet animal. 1776. (Voy. pl. III ) ( 1 ).

J'ai vu encore dans la colonie deux autres petits animaux, qui probablement appartiennent aussi au genre des viverra;

(1) Dents de devant: il y en a six à chaque mâchoire, presque de la même grandeur; plates dans le dessus, sans doute usées par le frottement.

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Canines: deux à chaque mâchoire, fortes & grandes, par comparaison avec le corps de l'animal; mais émoussées, aussi sans doute par le frottement.

:

Molaires environ six; jaunâtres, de même que les premières; ce qui provient sans doute du miel que l'animal mange,

La langue : les papilles en sont rudes et recourbées en arrière, comme dans les chats.

Les jambes courtes; cinq doigts à chaque parte, avec des griffes longues d'un pouce et demi aux pieds de devant, et moins longues de la moitié aux pieds de derrière. Ces griffes ont un côté tranchant, qui, à moitié de leur longueur, devient double, ou creusé en sillon profond; ce qui lui donne de la facilité pour faire des trous en terre.

On n'y voit point de bouts d'oreilles, mais seulement un petit trou rond, au fond d'une ouverture plus grande, par lequel il entend.

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Sa couleur partie gris de cendre, partie noir.

:

Gris de cendre le front, le crâne, la nuque, les épaules, le dos et la queue.

Noir: le museau, le tour des yeux, la mâchoire, les oreilles, le dessous du cou, la poitrine, le venBre; les cuisses et les jambes, Le gris et le noir de cette

Janv.

mais je n'ai fait que les entrevoir; l'un des 1776. deux, que j'ai chassé entre les deux VishJanv. rivier, nous échappa en se sauvant dans

un trou sous terre. Il me parut un peu moins gros qu'un chat, et plus long à proportion; il étoit d'un rouge vif. J'ai vu l'autre espèce dans le voisinage de Niezhout-kloof, ils étoient deux ensemble, et ils se sauvèrent promptement dans un buisson. Ils étoient, à ce qui me parut, de la couleur du charbon, et hauts d'un pied. Cependant je ne suis pas certain si ce n'étoient pas des onkjes-jackals.

Le premier, celui dont le poil étoit rouge ou rose, étoit peut-être le zerda ou vulpes minimus sarensis de M. Skioldebrand, Consul de Suède à Alger. Mais au moment où je le chassois, je ne pus examiner les oreilles de cet animal comme je l'aurois voulu. On me dit d'ailleurs qu'il existoit

peau sont séparés par une raie d'un gris plus clair, large d'un pouce, et qui prend depuis les oreilles jusqu'à la queue.

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dans les plaines de Camdebo un fort petit quadrupède à longues oreilles, et vivant 1776. sous terre; mais qu'il étoit très-difficile de Janv. l'attraper, attendu qu'il ne s'écarte guère de son trou. Il répond en cela à la description de M. Skioldebrand. D'un autre côté, M. Bruce prétend que le Zerda vit dans les palmiers, dont il mange le fruit, et qu'on le trouve dans la Libye, au sud du Palus Tritonides (1). Il est très - possible que cet animal se trouve aussi dans la Libye; mais je tiens de M. Skioldebrand luimême, que M. Bruce avoit vu antécédem ment l'animal à Alger, où ils étoient consuls ensemble, et qu'ils s'étoient servis tous les deux du même peintre pour en dessiner la figure. Il ne faut que les regarder pour être convaincu que l'animal de Libye et l'animal d'Alger sont absolument les mêmes, et que l'une de ces deux figures est une copie de l'autre, ou que l'une et l'autre. ont été tracées d'après le même original. Voici la description qu'en a donnée M. Skioldebrand (2).

(1) Voy. l'animal anonyme dont parle M. de Buffon supplément, tome III, page 148; pl. XIX.

(2) Voy. les transact. de Suède pour 1777, page 265, 3. quartier

« Ce petit animal (représenté de grandeur 1776, naturelle d'après M. Skioldebrand, pl. IV, Janv. de ce volume) est appelé zerda par les

Môres, et habite les vastes déserts de Sara
qui s'étendent par toute l'Afrique, de l'autre
côté du mont Atlas. Il est si rare, même
en ce pays, et si prompt dans sa fuite,
que pendant mon séjour à Alger, malgré
les récompenses que je promis et les en-
couragemens que je donnai aux Môres
je n'ai jamais pu en voir plus d'un. Il avoit
été pris dans sa tanière, qui étoit un petit
creux dans le sable, et on l'avoit apporté
à Alger dans une cage, où il vécut quel-
ques semaines de pain et de chair cuite
etc. Dans les déserts il se nourrissoit pro-
bablement de petites proies, comme de
sauterelles et d'autres insectes. Il s'asseyoit
souvent dans la posture où il est représenté;
il aboyoit comme un épagneul, et faisoit
entendre une petite voix assez agréable.
sur tout aux approches de la nuit. Il prenoit
devant tout le monde la viande qu'on lui
donnoit. Je ne l'ai jamais vu se lécher ni
folâtrer , ce qui venoit sans doute de l'in-
quiétude que lui donnoit sa prison. Il étoit
fort attentif, et veilloit toujours. Il étoit sr
souple et si fugitif dans tous ses mouvemens,
que, dans sa cage même, on avoit beau-

coup

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