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portion de cette partie du rayon qui contient 1776. les œufs et les petits. Ce morceau, le pire Janv. à nos yeux, est probablement pour lui le plus délicat, et les Hottentots même étoient loin de le dédaigner. Lorsqu'un homme m'a-t-on dit, fait métier de chercher des essaims d'abeilles, il ne doit pas d'abord être trop libéral envers l'officieux oiseau, mais seulement lui laisser une part suffisante pour aiguiser son appétit ; l'espérance d'obtenir une plus ample récompense l'excitera à conduire de nouveau pagnon à un autre nid, s'il en connoît quelqu'un dans le voisinage.

son com

Quoiqu'on trouve aux environs du Cap beaucoup d'abeilles sauvages, on n'y connoissoit nullement l'oiseau, ni cette propriété de découvrir le miel. Lorsque j'en entendis parler pour la première fois à Grootvaders-bosch, j'étois très- persuadé qu'on me contoit des fables, surtout après avoir vu dans cet endroit même un Hottentot courir inutilement après un de ces oiseaux. Mais il faut dire que le bois y étoit fort épais et presque impénétrable, et l'oiseau plus farouche et plus réservé que dans les cantons plus reculés. Mes Hottentots de Buffeljagts-rivier et de Zwellendam, me dirent que dans ces deux endroits de leur nais

sance, ils avoient connu l'oiseau; mais qu'il y étoit fort rare, facile à effaroucher, et 1776. qu'il ne les dirigeoit pas vers le miel aussi Jany. promptement, ni aussi distinctement que ceux que nous trouvions dans le désert près de t'Kau-t'kai ou Vish-rivier (1 ),

Les habitans de Bruntjes-hoogte l'appellent honing-wyzer (guide au miel). Quoique je l'eusse vu à Bruntjes-hoogte une fois, et fort souvent dans le désert, je ne pus en tuer un qu'à mon retour. Je le tirai comme il voltigeoit devant moi, et m'invitoit par son petit ramage à le suivre. Mes Boshis furent fort offensés de mon procédé. Quoique j'eusse promis à mes Hottentots de Zwellendam une ample récompense de tabac et de grains de verre, à condition qu'ils m'aideroient à attraper un guide au miel, cet oiseau étoit trop leur ami, ils ne voulurent point le trahir. Ce trait me fit grand plaisir de la part de mes Hottentots;

(1) En comparant cette dernière remarque avec ma relation écrite en anglois, du cuculus indicator ou honey-guide, insérée dans les philosophical transactions, tom. LXVII. p. 38 et 43, on trouvera qu'il s'est glissé en cet endroit une erreur géographique. Elle est provenue sans doute de ce que les rédacteurs ont été obligés de changer ce passage, afin de rapprocher davantage mon style de l'idiome anglois.

il me prouva que ces pauvres gens avoient 1776. généralement des coeurs bons et reconnoisJanv. sans, tandis que l'ingratitude, hélas! est un des crimes les plus communs parmi les hommes civilisés.

Comme j'étois encore dans ces parties intérieures de l'Afrique, on me montra un nid que plusieurs fermiers m'assurèrent être celui du guide au miel. Il ressembloit au nid de certains pinçons qu'on trouve dans cette contrée. Il étoit formé de petits filamens d'écorce entremêlés et tressés ; il avoit la forme d'une bouteille dont l'ouverture ou le cou étoit en bas. Une corde tressée, d'écorce comme le nid, pendoit attachée par les deux bouts en forme de balançoire au bord de cette bouteille, et formoit pour l'oiseau une sorte de juchoir (1).

(1) La description du Cuculus indicator qu'on va lire, a été faite sur deux de ces oiseaux que j'ai tués, et qui étoient, à ce qu'on croyoit, des femelles. On m'a dit que les mâles ont le cou (capistrum) entouré d'un cercle noir.

Rostrum crassiusculum, versùs basin fuscum, apice luteum.

Angulus oris usque infrà oculos extensus.

Nares postremæ ad basin rostri, supremæ vicinæ, ut carinulâ dorsali saltem separarentur, oblongæ, margine prominulo.

Pili aliquot ad basin rostri, præcipuè in mandibulâ

Depuis que ma description du cuculusindicator a été imprimée dans les philoso- 1776. phical transactions, j'ai vu dans les voya- Janv.

inferiore; lingua plana subsagittata; oculorum irides ferrugineo griseæ; palpebra nuda, nigræ.

Pedes nigri scansorii, tibia breves ungues tenues nigri.

Pileus lætè griseus è pennis brevibus latiusculis.
Gula, jugulum, pectus, sordidè alba.

Dorsum et uropygium ferrugineo-grisea.

Abdomen crissumque alba.

Femora tecta pennis albis, maculâ longitudinali nigrå notatis.

Alarum tectrices superiores, omnes griseo-fuscæ, exceptis summis aliquot, quæ flavis apicibus formant maculam flavam in humeris exiguam et à plumis scapularibus sæpè tectam.

Tectrices infrà alam albidæ, harum supreme ex albido nigroque maculatæ.

Remiges primarii 8, R. Secundarii 6, R. omnes suprà fusci, subtùs cinereo-fusci.

Alula griseo-fuscæ; cauda cuneiformis, tectricibus 12: harum duæ intermediæ longiores, angustiores, suprà et infrà æruginoso-fuscæ; proximæ duæ fuliginosa, margine interiore albicantes; duæ utrinque his proxima alba, apice fuscæ et exteriùs ad basin maculâ nigrâ notatæ : extima utrinque reliquis brevior, alba apice fusca, maculâ nigrâ vix ullâ ad basin.

Ala complicatæ, caudæ partem quartam attingunt. Longitudo ab apice rostri ad extremum caudæ, circiter septem uncias pedis anglicani explet.

Rostrum à basi superiore ad apicem semiunciale.

ges de Lobo en Abyssinie (1) la relation

1776. suivante:

Janv. « Le moroc ou l'oiseau à miel a reçu de

la nature une faculté particulière de découvrir les nids d'abeilles. On voit en ce pays beaucoup d'abeilles de diverses espèces, dont quelques unes sont apprivoisées comme les nôtres, et font leur miel dans des ruches; d'autres , sauvages, qui déposent le leur, tantôt dans le creux des arbres, tantôt dans des trous sous terre, qu'elles ont soin d'entretenir très-propres, et qu'elles recouvrent si exactement, qu'il est rarement possible, quoique ces nids soient assez communément sur le grand chemin, de les trouver sans le secours du moroc. Le miel fait sous terre est tout aussi bon que celui de nos ruches; seulement il m'a semblé un peu plus noir, et je suis porté à croire que c'étoit de ce miel même que Saint Jean vivoit dans le désert. Lorsque le moroc a fait la découverte de quelque nid d'abeilles, il se porté sur le chemin, et s'il voit passer quelqu'un, il chante, bat des aîles, et

(1) Voy. voyages de Lobo en Abyssinie, publiés par le Grand, en 1728. Ce fut M. B. Bergius, homme d'un grand savoir, et l'un des directeurs de la banque, qui m'indiqua ce livre.

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