Dans le canton de Sneeuw.berg, le Lan. drost avoit donné à un fermier le titre de 1776. veld corporal (caporal des campagnes ). Jauva Son office étoit de commander dans ces petites guerres, et d'ordonner alternativement à tous habitans de la contrée, divisés en différentes compagnies, de marcher pour la défense du pays contre ses habitans originaires. Le gouvernement n'est à la vérité complice des cruautés exercées par ses sujets , qu'en négligeant d'en prendre connoissance; mais c'est aussi de sa part un excès de négligence, d'avoir laissé une na tion entière à la merci de chaque paysan individuellement, et même de quiconque juge à propos d'envahir les terres des sauvages. L'on devoit naturellement attendre qu'excités par l'intérêt, animés par un esprit de vindication, et n'étant réprimés par aucun frein , les habitans usurpateurs auroient bientôt oublié la prudence et l'humanité. Je n'accuse pourtant pas tous les colons de participer à ces cruautés, et à tant d'autres qui se commettent trop fréquemment sur ce coin du globe. Tandis que quelques-uns s'enrichissent, à force d'inhumanité, il en est qui gémissent , qui tremblent que tous ces crimes n'attirent à la fin la vengeance céleste sur la tête de leurs enfans, et la 1776. inalédiction sur leurs possessions. Janv. On n'a fait "jusqu'à présent aucune tenta tive pour civiliser les Boshis nés dans les bois, pour les rendre meilleurs et même plus utiles aux Colons ; mais si l'on peut former quelque conjecture, d'après le caractère de ceux qui se sont loués au service des Chrétiens, ou de ceux qui, après avoir été faits esclaves, ne se sont point évadés, ce projet ne me semble nullement impossible. Il est vrai que l'opinion désavantageuse qu'on a conçue et qu'on entretient de cette race d'hommes, la conduite qu'on a tenue jusqu'à présent envers eux , doivent nécessairement mettre des obstacles, au succès d'une entreprise de cette nature. Si ce qu'on m'a assuré est vrai, les Hottentots primitifs , qui résidoient originairement à Agter-bruntjes-hoogte, vivoient paisiblement avec les premiers Chrétiens qui vinrent s'y établir. Ils leur rendoient de bons offices. Un de leurs agneaux s'étoit-il égaré; les Hottentots alloient, souvent sans en être priés, le chercher, et le leur rapportoient. Mais à la fin ils se sont aussi retirés , et ont pris le parti d'aller vivre cachés et errans, comme les Boshis, dans des cavernes er dans des recoins du pays. Cependant, com me ils sont en petit nombre, ils ne sont ni aussi hardis ni aussi entreprenans que les 1776. vrais Boshis.La couleur de leur peau tire Janv. plus sur le jaune : aussi sont-ils regardés comme une nation différente des autres; et on les appelle Chinois ou Hottentots-Chinois, La principale résidence de ces fugitifs est sur le bord des deux Vish-rivier ; j'en ai vu plusieurs qui étoient tous de bons et fidelles esclaves. Tandis que nous rôdions, comme eux, par monts et par vaux , dans le canton qu'ils habitent nous vîmes en différentes places les traces de leurs feux, et plusieurs autres marques évidentes qu'ils n'étoient pas fort loin de nous. Il ne leur eût pas été difficile, ce me semble, de nous harceler et de nous faire beaucoup de mal.' Je ne sais si ce fut la stupidité ou la douceur naturelle de leur caractère, ou la crainte, qui les retint, mais certainement ils ne cherchérent nulle ment à nous nuite. Si la douceur fait le fond du caractère de ces hommes, et qu'ils ne soient pas plus mal- faisans envers les autres qu'ils ne l'ont été envers nous , leur conduite est insensée , et sous ce rapport, on peut dire avec justice , qu'ils commettent contre eux-mêmes un crime inexcusable en souffrant sans résistance que les Colons les poursuivent et les fassent impunément leurs de ces Hottentots à peau jaune est dispersée Les rivières les plus considérables qui à quarante-cinq milles, ou l'espace que des - . L'autre rive de Zomo est habitée par une 1 |