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Le bubalis des anciens étoit probable1776. ment le même animal que notre hart-beest, Janv. et que la vache de Barbarie, décrite dans

les mémoires pour servir à l'histoire des animaux (Ile. partie p. 24). La figure qu'on y trouve pl. XXXIX, n'a pás, il est vrai, une parfaite ressemblance avec le hartbeest ou antilope dorcas; mais comme sous d'autres rapports elle est assez peu caractérisée, on peut aussi croire, avec quelque vraisemblance, qu'elle représente cet animal. Cependant dans la description on lit ces mots, 'qui n'ont aucun rapport avec la peau du hart-beest: poil roux, plus pále vers la pointe que vers la racine, presque de même grosseur vers la pointe que vers la racine. Il paroît que c'est d'après ce

cher d'assez près le hart-beest qu'il avoit vu vivant; il est possible que ce porus ceriferus ait échappé à sa vue. On voit aussi sur la peau du hart- beest que j'ai rapportée, la petite barbe ou moustache dont parle M. Pallas, et qu'il dit être de chaque côté de la tache noire sous la lèvre inférieure.

Il a décrit cet animal (fasc. 1o. page 12, no. XVI, et fasc. XII, no. XIII, page 16 de ses spicilegia zoologica) sous le nom d'antilope bubalis; mais il en avoit été fait mention dans le systema natura, sous le nom de capra dorcas. J'aime mieux lui garder ce nom spécifique, pour éviter la confusion, sur-tout d'après l'opinion bien fondée de M. Pallas, qui le rapporte aux genres des antilopes ou gazelles.

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passage seul, que M. de Buffon (1), à l'ar- — ticle bubale, confond le hart- beest avec 1776. l'animal que Kolbe a appelé élan; quoiqu'il Janv. donne de ce dernier une description tout-àfait différente, et comme d'un animal ayant des poils gris de cendre, etc.

Le poil du hart-beest est très-fin, long. environ d'un pouce; il ressemble sous d'autres rapports à celui des cerfs et gazelles; les oreilles sont couvertes de poils blancs à l'intérieur. Cet animal n'a des dents incisives qu'à la mâchoire inférieure; elles sont au nombre de huit; celles du milieu sont les plus larges, et elles sont aussi plus larges au sommet qu'à la base; en tout elles sont semblables à celles du gnu: les jambes sont menues, les pâturons et les sabots petits (2).

(1) Voy. Hist. nat. tome XII, page 296.

(2) M. Pennant, dans son synopsis des quadrupèdes, p. 37, et dans son histoire des quadrupèdes, page 90, appelle cet animal cervina antilope, et croit que M. Forskal, par le baker uasch des Arabes, qu'il met au nombre des animaux dont le genre est encore indéterminé, a voulu parler du cervina antilope.

M. Houttuyn, dans la description et la misérable figure qu'il nous a données, tome III, page 213, pl. XXIV, veut aussi probablement parler du hart-beest. On peut aisément voir que cette figure a quelque affinité avec le temamaçama de Seba, tome I, pl. XLIII, à laquelle M. Pallas renvoie aussi avec raison en par

Le hart-beest, avec sa large tête, et par 1776. l'élévation de ses épaules, est une des moins Janv. jolies de toutes les antilopes. Son pas le plus accéleré ressemble à un galop pesant; il court cependant aussi vîte que toute autre grande gazelle. Lorsqu'il s'est éloigné à une certaine distance des chasseurs, il lui est plus ordinaire qu'à la plupart des autres gazelles, de se retourner fréquemment tout en fuyant, de faire halte et de les regarder en face. Il s'agenouille comme

lant du hart-beest; mais je m'apperçois qu'il le con fond avec son antilope du Sénégal. Cependant la description ne semble pas quadrer aussi bien avec le dessin de Seba, qu'avec celui du koba de M. de Buffon, pl. XXXII, fig. 2, à laquelle il renvoie aussi.

Le squelette et la tête donnée par M. de Buffon, tom. XII, pl. XXXVII et XXXVIII, sous le nom, de bubale, appartient au hart - beest, et il paroîtroit par-là que les cornes sont sujettes à varier. D'après cela, ne seroit-il pas possible que les antilopes cervina et du Sénégal de M. Pennant fussent un seul et même animal? A la vérité, quoique j'aie remarqué que les cornes du hart-beest différent souvent entr'elles par leur surface extérieure, il m'a cependant semblé que leur position étoit constamment la même dans le grand nombre de hart-beest que j'ai vus en Afrique.

Nota. Dans quelques éditions de cet ouvrage, qui a été traduit en plusieurs langues, la tête du hart¬ beest a été représentée un peu trop petite; 'erreur qu'on avoit commise en réduisant la figure en petit. Mais dans la présente édition on a corrigé ce défaut

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je l'ai déja observé, ainsi que le gnu, lorsqu'il veut heurter de la tête. La chair en 1776. est d'un grain fin > un peu sèche, mais Janv. cependant d'un haut goût assez agréable: au moins elle n'est pas aussi grossière que celle du buntebok. M. de Buffon (p. 298) veut séparer le hart-beest ou bubale, du genre des gazelles, des chèvres et de tout autre genre; mais il faut convenir, d'après ce qu'on vient de lire, que c'est à celui des gazelles ou antilopes, qu'il doit être rapporté.

Kaapse-eland, l'élan du Cap, ou élan gazelle (voy. pl. VI, tom. II), est le nom que les Colons donnent à un autre animal un peu plus gros, plus lourd et cependant plus joli que le précédent. J'en ai déja fait mention plusieurs fois, et j'en ai donné la description dans les transactions de Suède de 1779. Les Caffres l'appellent empofos. J'ai retrouvé dans mes notes manuscrites qu'ils le nomment aussi poffos, et les Hottentots t'gann. Cet animal n'a été vu par aucun naturaliste, personne conséquemment n'en a jusqu'à présent donné ni description ni dessin satisfaisans.

L'élan du Cap, comme les autres grandes gazelles, habite les plaines et les vallées (1), (1) M. Pennant, dans sa nouvelle édition de son

et non les hautes montagnes où Kolbe l'a 1776. envoyé, et sur lesquelles il est tout-à-fait Janv. probable qu'il ne sauroit grimper, mas

sif et pesant comme il est. M. de Buffon (tom. XII, pl. XLVI, p. 378) en a fort bien dessiné les cornes; mais il les a malà-propos assignées au coudous (en hollandois koedoe), qui est un animal tout-à-fait différent, et dont nous parlerons dans la suite.

La figure qu'on trouve, pl. VI, tom. II, a été dessinée sur un animal vivant, que je vis à mon retour, et qu'on avoit pris comme il étoit encore jeune ; il n'avoit pas encore atteint toute sa croissance. Quoiqu'il ne fût jamais lié ni enfermé, et qu'il eût nuit et jour la liberté de courir, il ne s'évadoit point

excellente histoire des quadrupèdes, tome I, page 70, a fort bien compris mon sens dans les transactions de Suède; mais il a été, aussi bien que M. Pallas dans ses spicilegia zoologica, fasc. XII, page 11, induit en erreur par Kolbe, en fixant la demeure des élans du Cap dans les montagnes. (Voy. fasc. I, pl. XVI.) C'est d'après cette notion erronée que M. Pallas, qui (1. c.) avoit d'abord parlé de cet animal sous le nom d'oryx, l'a changé en celui de dorcas (voy. fasc. XII, pages 5, 11, 17), et a transporté ensuite le nom d'oryx à un autre animal. Il est à desirer qu'on puisse éviter ces variations dans les noms, elles doivent nécessairement jeter de la confusion dans la science de l'histoire naturelle,

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