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AN, 1261.

Papebr.

n. 5.LXXXIV. n.12.

tablement lefée; & étant devenu pape, il caffa la donation. Il fut élû le jour de la décolation de S. Jean, vingt-neuviéme d'Août, & couronné le dimanche quatriéme de Septembre. Il prit le nom d'Urbain IV, & tint le faint fiége trois ans. Sup. liv.LXXXIII. étoit né, comme j'ai dit, à Troyes en ChamAp. Kain. n. 10. pagne, & avoit été archidiacre de Liege, puis évêque de Verdun, après avoir exercé dignement plufieurs légations dans le Nord. Incontinent après fa promotion, il écrivit aux évêques, pour leur en donner part, & demander leurs prieres: comme on voit par la lettre adreffée à l'archevêque de Reims, en datte du mois de Septembre 1261. Il écrivit en particulier au roi S. Louis, dont il étoit né fujet, & à Philippe son fils aîné, & leur donna des indulgences.

#. 18. 19, &c.

lan.

VIII. Otton Visconti

Uhel. to.4.p.281.

lib. 20. init. Cor. P. 272.273.

Le fiége de Milan vaquoit depuis quatre ans, archevêque de Mi- par le décès de Leon de Perego, arrivé le quatorze de Décembre 1252. Il fe trouva deux préSigon. reg. Ital. tendans, Raimond de la Torre, famille très-puisfante à Milan, & François Settalla, qui avoit plus de mérite, mais moins de crédit. Le pape Urbain rejetta les deux élections, & fit Raimond évêque de Come: mais Settalla céda volontairement. Enfuite le pape donna l'archevêché de Milan à Otton Visconti, prevôt du chapitre de Defio, & né d'une famille qui difputoit du crédit avec celle de la Torre. Le pape lui donna ce grand fiége à la follicitation du cardinal Octavien Ubaldini, qui en paffant à Milan avoit été infulté par Martin de la Torre frere de Raimond ; & Otton étoit effectivement homme capable & courageux.

Martin

AN. 1261.

Martin de la Torre qui avoit alors toute l'autorité
à Milan, ayant appris ce choix du pape, fit saisir
les revenus, non-feulement de l'archevêché, mais
de tous ceux qui favorifoient Otton : ce qui fut
cause que le pape interdit la ville de Milan; & en
1263 Otton étant parti de Rome avec le fecours p. 269.
du pape & des Milannois bannis par lè parti con-
traire, s'avança vers Milan, & le jour de Pâques
premier Avril, entra dans le château d'Aronne. Mais
il ne fit pas pour lors plus de progrès, & demeura
banni de Milan encore quatorze ans.

IX.
Mort du

pat

iar

Pachym. 11.c.22.

Cependant Nicephore patriarche Grec de CP. étoit venu en diligence à Nymphée avec l'empe- che Nicephore. reur Michel Paleologue, qui ayant manqué fon entreprise fur CP. étoit retourné en Natolie. Nicephore avoit fait bannir Andronic de Sardes, & Manuel de Theffalonique, qui defapprouvoient sa translation d'Ephèse à CP. & il mit deux autres évêques à leur place, à Theffalonique Joannice Cydone abbé du monaftere des Sofandres, & Jacques Chalaza à Sardes. Incontinent après, Nicephore tomba malade, & comme on le vit à l'extrémité, on lui propofa de le revêtir de l'habit monaftique : mais il fut indigné même de la proposition, voulant mourir patriarche. Son corps fut porté à Ephese, & enterré dans l'églife métropolitaine. C'étoit un homme fevere, intrépide, principalement à l'égard des princes, accoûtumé à la vertu dès fa jeunefle: Greg W. 6. 1. G mais le peuple le jugeoit intrus, non tant pour fa tranflation, que pour avoir été transferé du vivant du patriarche légitime. Il ne l'avoit été qu'un an.

Tome XVIII.

C

Acrop, n. 84.

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X.

reprife par les

Grecs.

Du Cang. hift. de

Greg. IV. c. 2.

Acrop. n. 85.

AN. 1261. L'empereur Michel envoya le Cefar Alexis Strategopule, avec quelques troupes contre Michel Conftantinople defpote d'Epire; & comme Alexis devoit paffer près de CP. l'empereur le chargea‐de la menacer & Conftant. v. n.22. donner quelque allarme aux Latins, fans toutefois Pach. 1. c.26. rien entreprende. Alexis confera avec les chefs de certains volontaires qui tenoient la campagne pour piller indifferemment les François & les Grecs; & il apprit d'eux que les François enfermés dans la ville étoient réduits à la derniere extrémité, manquant d'argent & de toutes chofes ; & qu'ils venoient d'envoyer le peu qu'ils avoient de troupes, affiéger Daphnusie place fur le Pont-Euxin en Thrace, à mille ftades ou cinquante lieues de Constantinople. Les volontaires, qui étoient Grecs, firent Pach. c. 27. entendre au Céfar Alexis qu'il étoit facile de furprendre la ville en cet état, lui offrirent d'y faire entrer les troupes, & le fervirent si bien, qu'il s'en Monath. Pad. rendit en effet le maître la nuit du vingt-cinquiéme de Juillet, l'an du monde 6769, de Jefus-Chrift 1261. L'empereur Baudouin fut réduit à se sauver dans une barque, & passa dans l'isle de Negrepont, Sup. li. LXXVI. & de-là en Italie. Juftinien patriarche Latin s'enfuit de même. C'est ainsi que les François perdirent Conftantinople, après l'avoir poffedée cinquantefept ans. L'empereur Michel Paleologue ayant appris en Afie cette nouvelle fi furprenante, passa promtement en Europe & vint à Conftantinople, où il fit fon entrée le quatorziéme jour d'Août. II marchoit à pied fans ornemens impériaux, & faifoit porter devant lui l'image de la Vierge nommée la conductrice, prétendue peinte par S. Luc,

P. 615.

1. 2.

Acrop. n. 88.
Pach. c., 1.

qu'il laiffa au monaftere de Studius :
puis étant
montéà cheval,il alla à fainte Sophie, rendre graces
à Dieu, & de-là au grand palais, où il prit fon
logement.

Un de fes premiers foins fut de remplir le fiége patriarcal vacant par le decès de Nicephore. Pour cet effet il affembla les évêques, dont les uns furent d'avis de rappeller Arfene, comme. n'étant point dépofé canoniquement : les autres s'attachoient à fa renonciation & à fon refus opiniâtre de revenir. L'empereur demeura quelque tems irréfolu, craignant d'un côté qu'Arfene ne s'opposât à fes deffeins, & de l'autre le fcandale que cauferoit l'élection d'un nouveau patriarche. Enfin il se détermina à rappeller Arfene, qui fe sentoit aussi partagé entre la crainte de retomber dans les inconveniens passés, & le désir de voir CP. avec la joie de rentrer dans son fiége.

AN. 1261

XI. Arfene rappellé c. 34.

III.C. I.2.

Greg. p. S.

Il vint donc à la priere de l'empereur & du concile : l'empereur lui fit des excufes de ce qui s'étoit paffé, lui rendit de grands honneurs : le mena à fainte Sophie accompagné des grands & de tout le peuple; & le prenant par la main il lui dit : Voilà votre chaire, seigneur; jouiffez-en Acropolp. 103′ maintenant après en avoir été privé fi long-tems. Il le mit en poffeffion des revenus du patriarcat; & fit rétablir l'église de fainte Sophie dans fon premier état, réparant à fes dépens l'autel, le fanctuaire & les ambons, les rideaux & les vafes facrés car les Latins avoient accommodé cette église à leur ufage, & détourné de ces ornemens. Enfin il pourvût à la subsistance des chantres & des

ministres facrés, & à tout ce qui contribuoit à la AN. 1262. décence du fervice divin. Le patriarche en fçut fi bon gré à l'empereur, qu'il fe rendit plus facile à le couronner une feconde fois. Car ce prince le désira, regardant le recouvrement de Conftantinople comme un renouvellement de fon regne & de l'empire même.

Pachym. 111. c.

10. n.Greg. IV.6.4.

XII.

Nouveaux cardi

naux.

Rain. 1261. n. 23.

1262. n. 52.

Aubery hift. card.

to. 1. p. 286. &c.

Gall. chr. to. 2. fol. 574. Ibid. to. 1. p.85.

En cette céremonie il ne fut point fait mention du jeune empereur Jean Lafcaris au contraire Michel Paleologue exécuta peu après ce qu'il méditoit contre lui depuis long-tems, de le mettre hors d'état de regner, nonobftant les fermens qu'il avoit faits quand il fut associé à l'empire. Il le fit donc aveugler le propre jour de Noel, en lui préfentant un fer rouge près des yeux puis il le fit enfermer dans un château sur le bord de la mer, lui donnant fuffisamment de quoi fubfifter: le jeune prince avoit environ dixfept ans. Ainfi Michel demeura feul maître de l'empire.

:

Aux quatre-tems du même mois de Décembre, le pape Urbain fit sept cardinaux. AlexanMon. Pad. p. 14. dre IV. n'en avoit point fait, & ils étoient réduits à un petit nombre : c'est pourquoi Urbain IV en créa quatorze : sept au mois de Décembre 1261, fept au mois de Mai 1262, aux quatre-tems de la Pentecôte. Ces cardinaux furent les fuivans : Raoul de Grosparmi d'une famille noble en Normandie, auparavant tréforier de S. Frambaud de Senlis, & garde des sceaux du roi S. Louis, puis facré évêque d'Evreux le dix-neuviéme d'Octobre 1259, & enfin cardinal évêque d'Albane.

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