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To. 3. p. 917.

Conc. pr. Narb.

Rain. 1262. n. 34.

Le fecond Gui le Gros, autrement Fulcodi où Ful- AN. 1262. queis du nom de fon pere, homme de grande vertu, qui mourut Chartreux. Le fils nâquit à faint Gilles en Languedoc & fut premierement avocat & jurifconfulte fameux, & admis par S. Louis dans fon confeil le plus fecret. Après la mort de fa femme dont il avoit plufieurs enfans, il entra dans l'état pp. p. 161. 168. eccléfiaftique, & fut archidiacre du Pui-en-Velai, puis évêque de la même église en 1257, & archevêque de Narbonne en 1259. Le pape Urbain le fit cardinal évêque de Sabine: mais il ne pouvoit fe réfoudre à quitter fon église : & le roi S. Louis vouloit le retenir en France encore un an, aussibien que l'évêque d'Evreux : il fallut des inftances preffantes du pape, pour les obliger de fe rendre en cour de Rome. Le troifiéme cardinal fut Simon de Montfilicé chanoine de Padoue; recommandable par fa noblesse, sa bonne mine, fa doctrine & fes mœurs. Il fut cardinal prêtre du titre de S. Silvestre. Le quatriéme Simon de Brie, ainsi nommé du pays de fa naiffance, chanoine & tréforier de S. Martin de Tours, fut cardinal prêtre du titre de fainte Cecile. Les trois fuivans furent cardinaux diacres, fçavoir Godefroi d'Alatri du titre de S. George: Jacques Savelli Romain du titre de fainte Marie en Cofmedin: Hubert Lombard du titre de S. Eustache. Tels furent les sept cardinaux de la promotion de Décembre 1261.

Ceux du famedi de la Pentecôte, dernier jour de Mai 1262. furent 1. Henri de Suse, qui fut d'abord archidiacre d'Embrun, puis évêque de Sifteron, puis archevêque d'Embrun, vers l'an 12 50, p. 279.

Gal, chr. to. 1.

AN. 1262.

XIII. Lettre du pape

& enfin cardinal évêque d'Oftie. Il étoit fameux jurifconfulte & canoniite : & compofa par ordre d'Alexandre IV. une fomme ou recueil de l'un & de l'autre droit, célebre dans les écoles, où il ett connu fous le nom du cardinal d'Oftie. 2. Anchier Pantaleon natif de Troyes en Champagne & neveu du pape Urbain, archidiacre de Laon, puis cardinal prêtre du titre de fainte Praxede. 3. Gui abbé de Cifteaux Bourguignon de naissance, qui fe trouvoit en cour de Rome pour quelques affaires de l'ordre, fut fait cardinal prêtre du titre de saint Laurent en Lucine. 4. Guillaume de Brai fur Seine archidiacre de Reims & doyen de Laon, cardinal prêtre de faint Marc. 5. Annibal Annibaldi de Molaria, noble Romain de l'ordre des freres Prêcheurs: il fut profeffeur en theologie à Paris, puis à Rome, maître du facré palais, & enfin cardinal prêtre du titre des douze apôtres. 6. Jourdain Conti né à Terracine, foûdiacre & vice-chancelier de l'Eglife Romaine, puis cardinal diacre du titre de S. Cofme & S. Damien. 7. Matthieu des Urfins Romain cardinal diacre de fainte Marie au portique. Voilà les quatorze cardinaux créés par Urbain IV, dont deux furent papes, Gui le Gros & Simon

de Brie.

Mainfroi s'établiffoit de plus en plus dans le contre Mainfroi. royaume de Sicile; & le pape Urbain ne lui étoit pas moins oppofé que fes prédéceffeurs. Mainfroi Voulant s'appuyer par une puiffante alliance, propofa de donner fa fille Conftance en mariage à Pierre fils aîné de Jacques roi d'Arragon, qu'il pria de le reconcilier avec l'église Romaine, fe plaignant

Rain. 1262, n. 9.

12.5.3.

de la dureté dont on ufoit à son égard, lui ayant AN. 1262. toujours refufé la paix qu'il avoit fouvent demandée. Le roi d'Arragon fe chargea d'en être le médiateur, & envoya au pape Urbain un religieux, par lequel il s'offrit à y travailler en perfonne. Le pape lui répondit en fubftance: Je m'étonne que vous vous laiffiez furprendre aux artifices. de Mainfroi, & je me trouve obligé de vous donner au moins une légere connoiffance de fes crimes. Après la mort de fon frere Conrad il prêta ferment de Sup. liv. LxxxIII. fidélité au pape Innocent, & le laissa entrer paisiblement dans le royaume, l'en reconnoiffant véritable seigneur : le pape Innocent de son côté le reçut charitablement comme fon fils, lui donna par pure libéralité la principauté de Tarente, à laquelle il n'avoit aucun droit, & lui fit de plus de magnifiques préfens. Toutefois incontinent après il fit tuer cruellement prefque à la vûe du pape, Burel comte d'Anglone, ferviteur fidéle de l'église : & se révoltant ouvertement contre elle, il alla trouver les Sarrafins de Nocera, avec lefquels ayant fait alliance, il s'empara du royaume, fous prétexte de la tutelle de fon neveu le fils de Conrad: puis ayant feint que cet enfant étoit mort, il s'est attribué le royaume comme fon héritage; & nonobftant le défaut de sa naissance, il a pris le titre de roi, à la honte de la dignité royale, & de tous ceux qui portent couronne : fans avoir horreur d'une telle trahison contre fon neveu & fon pupille. Enfuite il s'est emparé, comme il fait encore, des églifes vacantes du royaume : il pille celles qui ne le font pas, & leurs prélats, dont il charge quelques-uns

AN. 1262.

Du Tillet. p.169. Sup. liv, LxxxIy. 13.53.

d'exactions, & en retient d'autres dans de cruelles prifons. Il fait célebrer devant lui les divins offices, feulement par mépris des clefs de l'église, & des excommunications prononcées contre lui par notre prédécesseur. Il a fait mourir cruellement quelques barons du royaume, pour s'être attachés au pape & à l'églife, quoique de fon confentement, & il a banni du royaume plufieurs grands, & d'autres, sans épargner ni âge ni sexe.

pape

L'églife n'auroit pas laiffé de le recevoir à bras ouverts, s'il étoit revenu de bonne foi, & nous avons écouté ses envoyés, comme avoit fait le Alexandre mais ils ne nous ont fait : que des propofitions illufoires. C'est pourquoi nous ne croyons pas qu'il foit de votre dignité d'entrer dans une telle négociation ; & encore moins de contracter une alliance fi honteuse, & de vous unir si étroitement à un ennemi de l'église dont vous avez toûjours pris la défense avec tant de valeur & de fuccès. La lettre eft du vingt-fixiéme d'Avril 1262.

Le roi S. Louis avoit auffi traité du mariage de Philippe fon fils aîné, avec Isabelle fille du même roi d'Arragon; & le mariage avoit été accordé de part & d'autre dès l'année 1258, en même tems que les deux rois tranfigerent fur leurs prétentions réciproques. Saint Louis s'étoit même avancé jufques à Clermont en Auvergne cette année 1262 pour l'accompliffement de ce mariage, quand il apprit celui que le roi d'Arragon vouloit faire entre

fon fils & la fille de Mainfroi. Alors le faint roi déclara, qu'il ne vouloit point d'alliance avec qui que ce fût qui eût des engagemens fi étroits avec

un

Invent. des Chr

un prince excommunié & ennemi déclaré de l'églife. AN. 1262. Ce que le pape ayant appris, il en écrivit à saint Ap. Rain. 1262. Louis une lettre pleine de louanges & de remercie- ". 17. mens: mais les deux mariages ne laifferent pas de s'accomplir. Saint Louis fe contenta d'un acte autentique, par lequel le roi d'Arragon déclara, qu'en Arrag. x. p.144. mariant fon fils avec la fille de Mainfroi, il ne prétendoit s'engager à rien contre les intérêts de l'églife Romaine; & cette déclaration fut confirmée par le témoignage de plufieurs évêques & de plufieurs feigneurs.

to. s.

59. Chr. Trivet. to. 8. Spic. Duchefne p. 371.

Philippe de France époufa donc à Clermont Ifa- Indic. Arrag. p. belle d'Arragon le jour de la Pentecôte, vingthuitiéme de Mai 1262: & le quinziéme de Juin Pierre d'Arragon époula Conftance de Sicile à Montpellier, où le roi Jacque s'étoit rendu pour cet effet, préferant aux remontrances du pape l'espérance du royaume de Sicile, qui ne fut pas vaine, comme on verra dans la fuite.

Le pape Urbain offrit ce royaume à S. Louis pour 1d. p. 869. un de fes enfans: mais le faint roi craignit de faire tort à Conradin, qui sembloit en être l'héritier légitime; ou à Edmond d'Angleterre, à qui les papes précédens avoient donné cette couronne. Surquoi le pape Urbain écrivit à Albert de Parme fon Rain. 1262. n. 11 notaire & fon nonce, qu'il avoit chargé de cette négociation. Dans cette lettre le pape loue extrêmement la délicateffe de confcience de S. Louis: mais il charge Albert de le raffurer fur ce fujet, & de lui déclarer que le droit du faint fiége a été bien examiné par le pape & les cardinaux, qui ont auffi leur confcience à garder, & font bien éloignés de Tome XVIII.

D

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