NAY. M. J. DE» Racan de contrebande. Il ne faifoie Gou R-" que de fortir, lorfque M. de Racan, » en Original, demanda à parler à » Mademoiselle de Gournay. Si-tôt » qu'elle le fçût, elle perdit patience: » Quoi, encore des Racans, dit-elle ? Ne nmoins on le fit entrer. Mademoifelle de Gournay le prit fur un » ton fort haut, & lui demanda s'il » venoit pour l'infulter. M. de Racan, » qui d'ailleurs n'étoit pas trop ferré » parleur, & qui s'attendoit à une » autre réception, en fut fi étonné qu'il ne put répondre qu'en balbu» tiant. Mademoiselle de Gournay. » qui étoit violente, se perfuada tout » de bon que c'étoit un homme en» voyé pour la joüer, & défaifant fa "pantoufle, elle le chargea à grands "coups de mule, & l'obligea de fe » fauver. J'ay vû, ajoûte Menage » jouer cette Scene par Boifrobert en prefence du Marquis de Racan, & quand on lui demandoit fi cela étoit » vrai ; oui-da, difoit-il, il en eft quelque chofe, Ce qu'on dit ici de l'humeur brufque & emportée de Mademoiselle de Gournay eft veritable; elle avoue elle même dans la Peinture de fes Moeurs, M. J. DE que c'étoit fon défaut. Mais Menage & O U Rs'eft trompé en la faifant Gafcone; NAY. elle étoit Parifienne. Catalogue de fes Ouvrages. 1. Le Promenoir de M. de Montagne, par fa fille d'alliance Mademoiselle de Gournay; avec quelques Poëfies d'ellemême. Paris, l'Angelier, in-12. Cèt Ouvrage eft adressé à Montagne par une Lettre datée de l'an 1589. Elle dit l'avoir intitulé ainfi, parce qu'elle raconta à Montagne en fe promenant avec lui, l'Hiftoire qui y eft contenuë. 2. Le Bouquet de Pinde. C'est un Recueil de Poëfies diverfes, fort mauvaises, qui a été imprimé vers le même temps. Cette Demoifelle n'avoit point de talent pour la Poëfie quoiqu'elle fe fît un divertiffement de s'y appliquer. 3. Verfions de quelques pieces de Virgile, Tacite & Sallufte. Paris 1619. & 1623. in-8°. Il y a à la tête un difcours pour la défense de la Poëfie & du langage des Poëtës. 4.L'Ombre de la Demoiselle de Gournay. Paris 1626. in-4°. C'eft un Re M. J. DE cuëil de fes Oeuvres, où les prêceGOU R-dentes font contenues avec quelques autres. Elle en a donné depuis une édition plus ample fous le titre fui-` NAY. vant. 5. Les Advis, ou les Préfens de la Demoiselle de Gournay. Paris 1634. & 1641. in-4°. 2. vol. Les pieces en Profe contenues dans le premier volume roulent fur la Morale, ou fur la Langue Françoife. Ce qui regarde ce dernier article eft fort peu de chofe, on y voit fon foible & fon entêtement pour les vieux mots, & les an ciennes manieres de s'exprimer en notre Langue; entêtement dont Menage l'a raillée dans fa Requête des Dictionnaires. V.fa Vie, par elle-même, à la fin de fes Oeuvres, les Eloges des Dames Illuftres par Hilarion de Cofte, tom. 2. P. 668. est JEAN JE SECOND. EAN Second ( Secundus) naquit à J. S Ela Haye en Hollande, le 14. No- CON D. vembre 1511. de Nicolas Everard, fameux Jurifconfulte & d'Elife Bladelle. On ne voit pas bien pour quoi il fut nommé Second, foit que ce foit lui qui ait pris ce nom de luimême, foit que ce foit fon pere qui le lui ait donné; car fes Hiftoriens font partagez là-deffus, quoiqu'ils conviennent que ce fut par une efpece de préfage, parce que ce nom marquoit que l'enfant ainfi nommé, ne trouveroit pas aifement fon fecond; ce qui femble une efpece de galimatias. Il commença fes études fous Jacques Volcard, Auteur d'un Difcours : de ufu Eloquentia in obeundis muneribus publicis, imprimé à Anvers en 1526. in-4°. & les continua fous Rumold Stenemola, de Malines. Ses Humanitez finies, il vint en France, & alla à Bourges étudier en Droit fous André Alciat qui lui don J. S- donna le bonnet de Docteur en cette Faculté. COND. Orné de ce titre, il partit de Bourges le 4. Mars 1533. pour retourner dans fa Patrie, comme il paroît par la Relation qu'il nous a donnée de ce Voyage. Sweertius, Valere André, & tous ceux qui les ont fuivis, difent qu'il alla enfuite en Italie; & ces deux Bibliothecaires ajoûtent, qu'étant à Rome il fut Secrétaire de Paul IV. Tout cela eft abfolument faux. 1o.Son voyage d'Italie eft chimérique. II nous a donné la Relation de tous ceux qu'il a faits, fans faire la moindre mention de celui-là. D'ailleurs où pourroit-on le placer? On ne le peut mettre qu'entre celui de Bourges, & celui d'Efpagne, comme ont fait tous ceux qui ont parlé de lui. Mais l'efpace eft trop court entre l'un & l'autre, pour l'y placer commodément. Il eft für qu'il n'arriva de Bourges à Malines, que le 17. Mars 1533. comme il paroît par fon Journal, où l'on a mis mal à propos le 13. If eft fûr de plus qu'il étoit dans cette Ville le 8. May de cette année & |