qu'il n'eût d'ailleurs ni maladie, ni GERARD douleurs. Après quelques legères NOODT. attaques d'Apoplexie, dont il se tira par le fecours de M. Boerhave; il en vint une plus violente qui l'enleva le 15. Août 1725. dans fa 78. année.

Son corps fut tranfporté de Leyde à Nimegue, où il avoit ordonné qu'on l'enterrat dans le Tombeau de fon pere & de fa mere, felon la felon la promeffe que fa mere même en avoit exigée de lui.

Noodt étoit bien fait de corps, d'une taille avantageufe, & d'une complexion des plus robuftes. Sa phyfionomie étoit heureufe, & fa converfation agréable & enjoüée. I avoit une droiture & une integrité à toute épreuve. Sans envie, fans fiel fans rancune; il fe faifoit eftimer & aimer de tous ceux qui le connoiffoient. Amateur de la paix au fouverain degré, il fuyoit avec le dernier foin toute occafion de querelles & de difputes. Il y en eut de vives dans les Academies où il vêcut : mais jamais il ne s'y mêla; il trouva même le moyen de vivre en bonne intelligence avec ceux qui étoient de l'un

GERARD ou l'autre patti. Il a furtout évité les NOODT. difputes litteraires, dont les occafions ne lui auroient pas manqué, s'il avoit été d'humeur à en profiter; & lorfqu'il a cru devoir fe défendre contre ceux qui l'attaquoient, il l'a fait avec toute l'honnêteté & toute la modération poffible. Jamais homme ne fut moins entêté de fes fentimens, ni moins fâché de voir que d'autres n'y entroient point. Lorfque fes Etudiants s'en éloignoient dans leurs difputes, il leur indiquoit luimême ce qu'ils pouvoient avoir oublié, de ce qui fembloit favorifer le parti qu'ils avoient pris. Quand il ne trouvoit rien de fatisfaifant fur certaines difficultez qui fe rencontrent dans l'explication ou dans la conciliation des Loix, il ne décidoit rien & avoüoit de bonne foi fon ignorance. Il y a un titre entier du Digefte qu'il n'a point expliqué pour cette raifon, dans fon Commentaire. C'eft le troifiéme du Livre 13. De Condict. Triticiaria. Ce n'est pas ma coûtume, dit-il en cet endroit, d'enfeigner aux autres ce que j'ignore moi-même. D'un autre côté, lorfqu'une fois, en fui

vant les régles de la critique, il étoit GERARD bien convaincu du fens & de la veri-NOODT. table étendue d'une Loy; quoiqu'il y remarquât quelque chofe de contraire ou à l'équité, ou à d'autres Loix auffi claires, il ne s'en mettoit pas en peine, & ne fe tourmentoitpas pour faire violence aux termesdes adouciffemens forcez, ou par des conciliations precaires, comme le font la plupart des Commenta

par

teurs.

Il avoit beaucoup lû les originaux de la Jurifprudence Romaine, & les Auteurs de l'Antiquité, qui fervent à les éclaircir; c'eft ce qu'on voit fans peine à fon ftile pur, mais un peu difficile pour ceux qui ne font pas

bien verfez dans la lecture des anciensAuteurs, furtout de ceux qui ont aimé à s'exprimer d'une maniere concife.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Probabilium Juris liber primus. Lugduni Bat. 1674. in-4°. Ce font des remarques mêlées fur diverfes matieres du Droit Civil, & fur la maniere de lire & d'expliquer diversesLoix. Liber II & III. Lugduni Bat

GERARD 1679. in-8°. Ce fut à la follicitation NOODT. de M. de Beverning, Plenipotentiaire des Etats generaux au Congrès de Nimegue, qu'il publia cette fuite. Ces trois livres reparurent en 1691. fort augmentez, avec un quatriéme tout nouveau, & deux autres Ouvrages, fous ce titre : Probabilium Juris libri IV. quibus accedunt de Jurifdictione & Imperio libri duo, & ad L. Aquiliam liber fingularis. Lugduni Batav. 1691. in-4°. Parmi quelques additions faites par Noodt, aux premiers livres de fes Probabilia Juris, il y en a qu'il employe à fe défendre contre la Critique qu'un Allemand, nommé Chriftfrid Waechtler, Avocat de Drefde, en avoit publiée en 1681. 11 s'eft fait en 1705. à Leyde une nouvelle édition in-4°. des ProbabiliaJuris & des deux Ouvrages qui y font joints dans la précedente, fous le titre d'Opera varia. Il n'y a de nouveau qu'un difcours de Noodt, de Jure fummi Imperii & Lege Regia, qui avoie déja été imprimé en 1699.

2. De Civili Prudentia. Franekera 1679. in-4°. Noodt prononça ce difcours le 6. Octobre 1679. en prenant poffeffion

poffeffion d'une Chaire de Droit à GERARE Franeker. Le but qu'il s'y eft propofé NooDr. eft de faire voir l'utilité & la néceffité de la Jurifprudence, prise dans toute fon étenduë.

3. De Caufis corrupta Jurifprudentia. Ultraj. 1684. in-4°. I prononça ce difcours le 12. Fevrier 1684. à fon installation dans l'Univerfité d'Vtrecht.

4. De Fonore & Ufuris libri tres; quibus multa Juris Civilis, aliorumque Veterum fcriptorum loca aut illuftrantur aut emendantur. Lugd. Bat. 1698.in-4°. Noodt s'eft propofe dans cet Ouvrage de montrer que le prêt à ufure n'eft point par lui-même contraire au droit de la nature & des gens, quoique les Loix Civiles puiffent, fi elles le jugent à propos, ou le défendre entierement, ou régler le pied fur lequel on peut faire un tel contract. y donne une Hiftoire curieufe des progrès de la Jurifprudence Romaine fur ce fujet, & explique prefque toutes les Loix, qui y ont du rapport.

5. De Jure fummi Imperii, & Lege Regia. Lugd. Bat. 1699. in-4°. It. avec Tome XVI.

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