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G. A B

BOT..

GEORGE ABB O T..

EORGE Abbot, frere de Robert,

G dont je viens de parler, naquit,

comme lui, à Guildford vers l'ani 1562.

Il fuivit fon frere dans fes études & fut aggregé au College de Bailleul à Oxford le 29. Novembre 1583.Ayant été reçu Maître-ès-Arts, & étant entré dans les Ordres, il fe di-: ftingua par fon talent pour la prédi

cation.

En 1597. il fe fit recevoir Docteur, en Theologie avec fon frere, & dans le même temps il fut élû Principal du College de l'Univerfité; ce qui Pobligea à renoncer à la place qu'il avoit dans celui de Bailleul.

A la fin de l'année 1599. on lui: donna le Doyenné de Winchester, qu'il garda jufqu'à ce qu'en l'an 1609. il paffa à celui de Glocefter.. Il ne s'étoit élevé jufques-là que peu à peu & lentement; mais dáng: •à la fuite il s'avança aux premiers hon neurs en fort peu de temps..

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If obtint l'Evêché de Lichfield & G. AB Coventry au mois de Decembre 1609. BOT.. Au mois de Fevrier fuivant il fut transferé à celui de Londres, qu'il ne garda pas non plus long-temps, ayant été auffi-tôt après nommé à l'Archevêché de Cantorbery, à la place de Richard Bancroft..

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Son érudition & le talent qu'il avoit pour la prédication contribuerent apparemment moins à cette élevation fi fubite, que la recommandation du Comte de Dumbar Ecoffois, premier favori du Rois Jacques I. dont il avoit été Cha-pelain..

Trois mois après il fut fait membre du Confeil privé, & il y prie feance le 23. Juin de cette année

16.10.

Sa conduite ne plut pas égale ment à tout le monde. Comme il n'avoit jamais paffé par les Benefices fubalternes à charge d'ames, &. qu'il n'avoit point éprouvé les difficultez qui fe rencontrent dans la direction d'une Paroiffe il étoit moins porté à ufer d'indulgence envers les Miniftres, & la féverité

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G. A B-qu'il avoit pour eux, lui attira l'ini-mitié d'un grand nombre de perfonnes.

BOT.

D'ailleurs il fut foupçonné & accufé d'être Puritain, parce qu'il ne voulut pas perfecuter les gens de cette fecte, & qu'il fuffifoit pour être veritablement Chretien dans fon efprit, qu'on fe déclarât contre les Catholiques Romains, comme Edouard Clarendon le dit dans fon Hiftoire des Guerres civiles d'Angle

terre.

Cette qualité le rendit odieux à la Cour; parce que les Puritains, dans les divifions qui agiterent l'Angleterre fous le régne de Jacques I avoient pris le parti du peuple contre le Roi ; & ce fut-là la veritable caufe des chagrins qu'on lui fit, à l'occafion que je vais rapporter.

Abbot chaffant dans le Parc de Brambill, & voulant tirer fur une daim, eut le malheur de tuer le Garde de ce Parc. Sur cela l'Evêque de Lincoln, qui étoit Garde des Sceaux, fit entendre à Mylord Buc-kingham, que l'Archevêque de Cantorbery étoit par ce meurtre déchû

ipfo facto de fa Dignité; il lui alle G. AB gua les Loix d'Angleterre & la fé BOT... verité de l'ancienne difcipline, &. lui fit craindre que les Catholiques. ne priffent avantage fur l'Eglife An glicane, fi on laiffoit exercer les fonctions d'Archevêque & de Primat du Royaume, à un homme qui avoit les mains teintes de fang;: en un mot il fit fi bien, qu'on expedia une commiffion à quelques Evê ques & quelques Seigneurs pour exa* miner le fait. L'iffue n'en fut point agréable aux ennemis d'Abbot car on jugea qu'il n'étoit point devenu irrégulier par ce meurtre involon taire. Cependant par furabondance de droit le Roy lui fit expedier des Lettres de pardon, & donna une commiffion speciale pour le difpenfer des peines Canoniques, qu'il pouvoit avoir encourues. Ces deux Pieces, qui fe: trouvent dans le 17. volume des Actes de Rymer, pp. 337. & 339*. font dattées du 22. Novembre 1621..

Cette affaire fit prendre à Abbot la: réfolution: de ne plus affifter au Confeil, où auffi-bien fes avis n'é taient plus écouteza. Il fe retira mê

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G. A B-me pour quelque temps à Guildford Ville de fa naiffance, où quelques années auparavant il avoit fait bâtir un Hôpital pour les hommes, &d pour les femmes.

Ce fut de ce lieu qu'il écrivit en 1623. au Roy Jacques I. une Lettre fur la tolerance de Religion, que ce Prince avoit propofée à fon Confeil, & fur le voyage que le Prince de Galles fon fils étoit allé faire en Espagne pour époufer l'Infante Lettre qui déplut extrêmement au Roy, qui avoit l'affaire du mariage fort à cœur ; mais qui ne fut pas l'occafion des procedures. qu'on fit contre Abbot, par rapport à fon meurtre, comme Bayle le dit dans fon article, fans faire attention, que la Lettre y eft pofterieure de deux ans.

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Six ans après fa premiere affaire,. c'est-à-dire en 1627. il s'éleva con tre lui une nouvelle tempête, qui: le renverfa. Le Duc de Buckingham, qui étoit alors favori de Jacques I.. lui vouloit du mal, & ne pouvoit digerer, que certaines perfonnes qui lui étoient odieufes fuflent tous less jourss

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