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que ceux qu'il reçut de la Cour. Son J. MAefprit & fa bonne conduite lui attiré-R 0 T. rent la bienveillance d'Anne de Bretagne, depuis Reine de France Princeffe qui aida beaucoup à y faire revivre les Belles - Lettres & les beaux Arts, non feulement par l'estime qu'elle en faifoit, mais encore par les bienfaits dont elle combloit les perfonnes de mérite. Elle qua fon eftime pour Jean Marot par le choix qu'elle fit de lui pour être fon Poëte, & pour en porter le titre ; & par l'ordre qu'elle lui donna d'accompagner Louis XII. dans fon voyage de Genes & de Venife pour en faire une Relation. C'eft peut-être pour cette raifon qu'il a pris dans les titres de fes Ouvrages la qualité de Secrétaire de la Reine Anne de Bretagne, avec celle de fon Poëte.

marqua

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J'ajoûte que ce fut à la recommandation d'une des principales Dames de la Cour que Jean Marot s'introduifit auprès d'Anne de Bretagne comme nous l'apprend Clement Marot fon fils, dans fon Epître 52. adreffée à cette Dame, qui fe nommoiť Michelle de Saubonne, & qui après

AOT.

J. M A-avoir été fille d'honneur d'Anne de Bretagne, époufa en 1507. Jean de Parthenay, Seigneur de Soubife, & fut enfuite Gouvernante de Madame Renée de France, qu'elle fuivit à Ferrare en 1528.

: On voit dans le recit des deux -voyages du Roy Louis XII. qu'Anne de Bretagne ne pouvoit faire un meilleur choix pour un femblable fujet. L'exactitude de Marot, à marquer jufqu'aux dattes & aux plus petits évenemens, fait qu'on peut regarder fon Ouvrage comme une relation veritablement hiftorique.

,

Il fut depuis au fervice du Roy François I. en qualité de valet de Garderobe comme il paroît par l'état de la Maifon de ce Prince, qui` est à la Chambre des Comptes, & non point en celle de valet de chambre, comme le dit la Croix du Maine, & comme on le marque à la tête de fes Poëfies; à moins qu'on ne dife que ces deux Charges étoient alors les mêmes, ce qui paroît affez probable, parce que Clement qui fucceda á celle de fon pere, s'eft qualifié valet de chambre de François I. & a mis

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lui-même fuivant les apparences cer- J. MAte qualité à la tête des Oeuvres de fon R O T.

pere.

Jean Marot ayant trouvé dans fon fils Clement du talent pour la Poëfie, il n'oublia rien le cultiver, & ce pour fut le feul bien qu'il lui laiffa avec la protection du Roy François I.

La datte de fa mort a été mal rapportée par l'Auteur des Mémoires Litteraires, qui la met en 1517. mais il eft certain qu'il vêcut fix années par de-là; puifque fon nom eft encore employé fur les états de la Maifon de François I. dans les années 1522. & 1523. Il eft certain auffi qu'il mourut dans le courant de cette derniere, puifqu'il ne paroît plus dans l'état de l'année fuivante 1524. Un Sixain de fon fils nous apprend qu'il avoit alors 60. ans.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Jan Marot de Caën, fur les deux heureux voyages de Genes & Venife ̧ victorieusement mis à fin, par le trèschrétien Roy Louis douzième de ce nom pere du peuple, & veritablement écrit par icelui Jan Marot, alors Poëte & Efcrivain de la très-Magnanime Royne

ROT.

J. M A-Anne, Ducheffe de Bretaigne, & depuis valet de chambre du très-chrétien Roy François, premier du nom. Paris in-8°. feuillets 101. Aurevers du dernier on lit ces mots : Ce present livre fut achevé d'imprimer le 22. jour de Janvier 1532. pour Pierre Roufet dit le Faulcheur, par maître Godefroy Tory de Bourges, Imprimeur du Roy. Cet Ouvrage eft en vers heroïques, mais on y trouve de temps en temps des Rondeaux, & d'autres efpeces de vers, & même des difcours en profe.

» C'eft, à mon avis, dit l'Auteur » des Mémoires Litteraires, ce que » Marot a fait de plus beau; à l'exac»titude hiftorique il joint une difpo» fition très-Poëtique. Il y a de l'in»vention & de l'ordre; fes defcrip

"

tions font juftes & n'ont rien d'af» fecté, il peint bien & avec choix; » il s'exprime fouvent avec beaucoup de force; mais fouvent auffi il »fe néglige trop, le tour de fa phrafe en devient obfcur, & quelquefois » on trouve des vers où l'arrangement des mots détruit abfolument la ve»ritable verfification. Il fe contente »auffi quelquefois, à l'égard de la

.

» time, que les trois dernieres Lettres J. MAdes deux mots fe reffemblent, quoi-R O T. » que le fon en foit très-different;

رو

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25

22

دو

Pu

,, ainfi il fait rimer Hercules avec
Achilles; défaut commun à tous les
>>> anciens Poëtes, auffi bien que
fage des Hiatus. Un autre défaut
dans
qu'on peut encore remarquer
Marot, eft un trop fréquent ufage
des proverbes populaires ; il en em-
ploye quelquefois de très-bas en
» des fujets graves & relevez. Mais
une chofe où je trouve qu'il a excel
»lé, c'eft dans le choix des differens
»vers qu'il employe felon les fujets
» qu'il traite, & dans l'ordre fimple
» & naturel, où il fçait placer toutes
fes matieres. L'imagination, que
quelques-uns regardent comme la
»premiere partie des grands Poëtes
» & qui doit dominer dans leurs Ou-
»vrages, ne domine point dans les
fiens: elle est toûjours affervie
à la raifon & fans écart ni enthou-
» fiafme; il fe foutient fi bien, qu'il
» n'eft ni froid, ni ennuyant. Il eft
>> auffi exempt d'un défaut ordinaire
aux Poëtes de fon temps; c'eft l'u-
fage des pointes & des jeux de

»

y

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