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homagium & ligantiam de omni terra fua regi Anglia ut proprio domi no. Hominium cum ligantia, id eft, folemni cautione ftandi cum eo & pro eo contra omnes homines fecerunt. Guilielmus Neubrigenfis lib. 2. Rerum Anglicarum cap. ult. At ex Conftitutione Friderici quotiens feudali jure recepto vafallus domino fidei juramina præftat, excipiendus erit Romanus nomine Princeps, Guntherus lib. 8. Ligurini. Comme auffi par l'ancienne Coutume de Normandie chap. 6. 14. 28. en faifant homage à fon Seigneur, il convient excepter la feauté au Duc. Ainfi Geofroy de Ville-Hardouin au livre dernier de fon hiftoire, eft fait homme lige de Boniface Marquis, fauf la feauté à l'Empereur de Conftantinople. En l'an 1566. Henry Duc d'Anjou, & François Duc d'Alençon, ont fait au Roy Charles IX. leur frere les foy & homage lige pour leur appanage. Le Roy d'Angleterre à caufe du Duché d'Aquitaine, & de la Comté de Ponthieu & de Monftreüil, étoit tenu faire au Roy de France homage lige. Froiffart au 1. volume chap. 25. Philippes Archi-Duc d'Autriche, le S. jour de Juillet 1499. a fait au Roy Louis XII. és mains de fon Chancellier en la Ville d'Arras, la foy & homage lige, pour raifon des Pairie & Comté de Flandres, & des Comtez d'Artois & de Charolois. L'homme lige eft quafi deditius, quia non tantùm eft in fide domini,fed etiam in ditione ejus & poteftate: Hoc autem vocabulum ori. ginem non habet, à ligando, vel à leodibus, vel à legalitate, ut vulgo nugantur. Quis fanus illos non culpabit, non coarguet? Quis rifum tenebit cùm pueriliter ludunt? Jaçoit que le vaffal de foy lige foit obligé plus étroitement & avec plus grande folemnité de ferment, T'homme de foy fimple.

que

Il y avoit autrefois deux homages liges.

Le premier par lequel le vaffal s'obligeoit de fervir fon Seigneur contre tous, même contre le Souverain, comme l'a remarqué M. Cujas au lieu cité par Ragueau, & comme il paroît par l'article so. des établiffemens de France publiez par M. Chantereau. Voyez le même auteur dans fon traité de l'origine des fiefs, pag. 16. 17.

Et le fecond par lequel le vaffal s'o bligeoit de fervir fon Seigneur contre tous, à l'exception neanmoins des autres Seigneurs dont il étoit auparavant homme lige. On peut voir plufieurs de ces homages dans les preuves des hif II. Partie.

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veigneur n. 2. écrit, qu'il n'a commencé d'être connu qu'aprés la rédaction du droit des fiefs, faite par Gerardus Niger, & Obertus de Orto, vers l'an 1180. c'est-à-dire, que l'homage lige, felon cet auteur, n'a commencé d'être connu qu'au commencement du treizié me fiécle, & plufieurs font en cela de fon avis. Cependant voicy des preuves que le mot lige étoit en ufage dans Ponziéme fiécle..

La premiere, eft une ancienne Chareft une ancienne Chartre, qui a été publiée par M. Malot dans fon Hiftoire de la Métropole de Rheims tom. 2. pag. 115. dont voicy le

commencement,

Notum fit Ecclefia Dei quod anno Domini Incarn. 1055 Comes Manaffes domni Gervafii Archiprafulis homeliges factus eft & ligiam fidelitatem juravit. Domnus verò Archipraful beneficium illud fibi reddidit, quod pater ejus & avunculus ejus, videlicet Manasses Calvus de anterioribus Archiepifcopis tenuerunt, & ipfe tenet de his, Adalberone, Arnulfo, Ebulo, &c.

rumque fidelium nobifcum, & minifterialium confilio, tanta allodia, tanto honore infignita gratanter fufcepit, que quidem ipfi Richildi & ejus filio Balduino in feudo ligio tenenda conceffit.

La quatrième qui eft de l'an 1076. eft tirée de la Chronique de faint Jean de's Vignes de Soiffons, chap, s. pag. 45 dont voicy les termes. In cujus mortifera hereditatis, & metuend: veneficii vinculo impeditus, quidam miles Hugo de Caftello Theodorici, tenebat quadam altaria de beneficio Sueffionenfis Epifcopi; fed ipfe divina miferatio ne compunctus volens pro perituris commutare caleftia, à domino Theobaldo tunc Sueffionenfi Epifcopo, cujus homo ligius erat, fub obtentu impetrationis expetiit, quatenus ipfe altaria pro quibus fibi timebat Epifcopo redderet, & postmodum ex utriufque providentia altari D. Joannis in monte attitularentur clerici, fub regula B. Auguftini in cafto timore fervientes Domino, & viventes de rebus ad illud altare pertinentibus, & alia altaria, fcilicet in Charliacho unum, aliud in monte Livonis, tertium sanƐti Anmani in pago Briacenfi, quartum in Rofero, quintum in Arthefia, molendinum quoque novum, & aliud quod vo→ catur Toxat, qua Hugo ipfe dimifit Epif copo, &c.

La feconde est tirée du chap. 66. du livre 3. de la Chronique de Cambray & d'Arras, compofée par Baudry avant l'an 1049. où il parle en ces termes. Johannes igitur caftellatura quam injuftè occupaverat privatus, nec quicquam mali adversùs Epifcopum proinde prafumens facere, prohibitus enim erat à Comite, ipfum Comitem Balduinum, cujus ligius miles erat, dereliquit, &c. .. La troifiéme qui eft de l'an 1071. eft tirée de l'Hiftoire des Evêques de Liege, compofée par le Moine Gilles chap. 3. tom. 2. pag. 11. Theoduinus autem Epifcopus habito Leodienfis Ecclefia fue HOME DE FOY SIMPLE, OU DE FOY LIGE. ] Loudunois, chap, 38. art. 6. Anjou, art. 129. 130. 137. 138. Ubi forma fidelitatis proponitur. Anjou, art. 187. 188. Le Maine, art. 140. 141. 148. & suivans, Fox fimple ou LIGE. Anjou, art. 218. Le Maine, art. 223.

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La cinquiéme eft tirée du Concile de Clermont, de l'an 1095. rapporté par le Cardinal Baronius dans fes An nales, dont l'article 17. eft ainfi conçû, Ne Epifcopus, vel Sacerdos Regi in manibus Ligiam fidelitatem faciat. L'on ne rapporte icy toutes ces autoritez, que parce que plufieurs font encore aujourd'huy dans l'erreur d'Argentré.

HOMES LIGES. ] En l'ancienne Chronique de Flandres chap

14. 19. 25. 80. Monftreler livre 1. chap. 84.229. Froiffart livre 3. chap. 12. & au livre de l'établiffement pour les Prevôtez de Paris & d'Or leans en l'Histoire de Ville-Hardouin livre 1. 6. 7. 8. 9. Bretagne, art. 333. Ponthieu, art. 66. 117. 157. 158. 159. 183. duquel article il appert qu'ils font les jugemens avec le Bailli au péril de l'emende, comme il a été obfervé des Pairs & hommes de fief en ce livre. Ludovicus junior Rex Francorum Henrico filio Comitis Andegavorum Ducatum Nortmannia reddidit, & eum pro eadem terra in hominem ligium accepit, ut eft in Annalibus qui Aimoino adplicantur libro 5. capite 53. SEIGNEUR LIGE, ET PROCHAIN OU PROCHE. ] Bretagne, art. 52. 330. 331. 334. 343. & fuivans. Plus en l'art. 379. & en l'ancienne Chronique de Flandres chap. 80. & en l'Hiftoire de Ville-Hardouin livre 8. Le Roy s'appelle Seigneur Lige & Souverain au 1. volume de Monftrelet chap. 2.

TENUE LIGE ou A LIGENCE, ] Bretagne, art. 329. 330. 332. qui est quand le vaffal tient prochement & ligement du Seigneur li ge & prochain.

VASSAL LIGE, ET PAR DEFENSE. ] Tel s'eft confeffé le Comte de Flandres par fes Ambaffadeurs envers le Roy de France, au plaidoyé du 12. Decembre 1372. en Parlement à Paris. Ville toute lige fans moyen à l'Evêque d'Utrecht. Froiffart livre 3. chap. 85. pon FIEF TENU LIGEMENT ET SANS MOYEN YEN, A LA DIFFERENCE DE CELUI QUI EST TENU PAR MOYEN. ] Boutillier en fa Somme rurale; duquel livre il appert auffi qu'il y a des fiefs, des hommes & homages liges, & de demi lige, & que les Liges doivent dix livres de relief, & le demi lige cent fols. En plaidant la cause de Juan de Crevan en Parlement à Paris le 21. Janvier 1410. eft narré que les vaffaux liges doivent ligence quand ils en font requis, qui eft de garder le Château du Seigneur certains jours & nuits felon que les fiefs font chargez & y doivent être armez & montez. Et que fi le vaffal en ce ne fait fon devoir, le Seigneur peut faifir le fief, jufques à ce qu'il l'aye fait, & en fait les fruits fiens, comme par des Arrefts du 17. Avril 1453. & 1454. appert que lá terre de la Gifardiere eft tenue à ligence de Chantemerle; & que le vassal est tenu faire garde & ligence par quarante jours l'an, fur peine d'être fon fief faifi. Les vaffaux d'homage fimple ne doivent lefdites ligences. Auffi en l'Arreft de l'Evêque de Langres du 28. Juin 1387. eft fait mention qu'il a à Moiffon plufieurs hommes & femmes liges fes jufticiables; & au ftyl ancien du Parlement à Paris chap, 16, §. 30. & és autres livres de la vieille pratique, il eft fait mention de l'homme lidu Roy, qui eft different de ceux qui tiennent leurs fiefs des Hauts

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Jufticiers, des Barons, Comtes, Ducs, Châtelains, ou d'autres Sei gneurs vaffaux du Roy immédiatement ou fans moyen. Sic res demonftratur potius quàm definitur: ídque antiquis fatis vifum eft, quod genu Greci Τύπους magis & ὑπογραφὰς quam ορισμός vocant. Nes fuperftitiosè legibus rationibúfque omnibus definitionum inferviendum eft. Gellius lib. 1. cap. 25.

105.

TENIR LIGEMENT.] Poitou, art. 167. Froissart livre 1. chap,

LIGENCE.] Anjou, art. 135. 136. In quo Lutetiana editio anni 1567. male excudit LIGNEES. Le Maine, art. 145. 146. 147. Bretagne, art. 329. 330. 332. Froiflart livre 1. chap. 212, Qui eft dûë par les vaffaux perfonnellement au Châtel de leur Seigneur en temps de guer & s'ils n'ont maison au lieu où ils doivent leurs eftages, le Seigneur les en doit fournir, Feudum guardia in libris feudorum.

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Dans la Coutume de Bretagne le tiers que les puifnez ont dans les Fiefs redeve en même temps de deux differens Seigneurs, fçavoir de l'aifné, & du Seigneur lige,

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La premiere tenue de ce même tiers eft en Juveigneurie, ou comme Juveigneur d'aîné; & l'autre qui eft la naturelle eft en ligence. Voyez les articles 330. & 331, de la Coutume de Bretagne, DEVOIR DE LIGNAGE.] Qui fe leve en la Ville de Ren nes en Bretagne, pour la conduite & entrée des bois.

LINAGIER. ] Sur Linagier n'a point de retenue : Car il con vient que la vente de l'heritage foit faite à un étranger de la line, Cognatus adverfus cognatum non utitur jure wegriμhows.

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ARENT LINA GIER.] Il faut ainfi lire au chap. 29. de la Coutume de Hainaut, comme nous difons LINE directe, LINE collaterale: LINE & eftoc, LINAGE, LINE'E, σeipa yis, Gentilitas. LINE, LINAGIER, LINAGE.] Meaux, art. 67. 83. & fuivans Estampes art, 29. Dourdan, art. 116. 117. 131. & fuivans, &, ailleurs és Coutumes, quand il eft traité du retrait linagier, & des fucceffions. Le Linagier c'est le parent qui eft de la line, fouche & eftoc, dont est l'heritage vendu : quand il est traité du retrait de cognation, le lignage fignifie la cognation: Normandie chap. 22. 24, 25.

PAR LINE.] Per ftirpes. Sens, art. 87.

BIENS OU HERITAGES DE LINE'E, ou de LINAGE, ou de LINE.] Bar-le-Duc, art. 98. 144. 146. 149. 153. 163. & en l'ancienne Coutumę du Bailliage de Bar, art. 24. 31. font les heritages propres, anciens, avitins, de papoage. Voyez le mot PROPRES.

LITRE, ou LISTRE. ] Loudunois, tit. 5, art. 2. Tours art,

60. &c.

Sidonius Evêque de Clermont, auteur du cinquiéme fiecle, dans fon Epître à Thaumaftus, qui eft la 7. du livre 5. parle ainfi de certaines gens qui faifoient tout fans raifon & hors de propos: Hifunt qui novis opibus ebrii, ut & minima cognofcas, per utendi intemperantiam, produnt imperitiam poffidendi, nam libenter incedunt armati ad epulas, Albati ad exequias, pelliti ad Ecclefias, pullati ad nuptias, caftorinati ad latanias, &c. D'où il s'enfuit que de fon temps dans les Gaules, ceux qui affistoient aux funerailles étoient vêtus de noir, ce que nous apprenons pareillement de Gregoire de Tours, dans le livre 5. de fon Hiftoire chap. 34. Magnus quoque hic planctus omni populo fuit, nam viri lugentes, mulieresque lugubribus veftimentis indute, ut folet in conjugum obfequiis fieri, ita hoc funus funt profecute. V. Sidon. lib. 4. epift. 24. & ibid. Savaro p. 295. lin. 24. & Ant. Çonftancium ad primum lib. Foftor. p. 6. col. 1. in fin. edit. Francofurt.

Mais cet ancien ufage n'étoit plus, ce femble, pratiqué parmi nous dans le douzième fiécle; car faint Bernard qui vivoit en ce temps, dans fon Epître 229. à Pierre le Venerable, écrit qu'il vit avec admiration en Espagne, les parens & les amis affifter vêtus de noir aux funerailles des défunts, & porter ces habits lugubres pendant une année; ce que ce Pere n'auroit pas admiré fans doute, fi la même coutume avoit eu lieu en France. Vidi nuper ipfe in Hifpaniis conftitutus & admiratus fum antiquum hunc morem ab Hifpanis adhuc omnibus obfervari. Mortua quippe uxore maritus, mortuo marito Conjunx, mortuis filiis patres, mortuis patribus filii, defunctis quibuslibet cognatis cognati, extinctis quolibet cafu amicis amici, ftatim arma deponunt, Sericas veftes peregrinarum pellium tegmina abjiciunt, totumque penitus multicolorem, ac pretiofum habitum abdicantes, Nigris tantum vilibufque indumentis fe contegunt. Sic crinibus propriis, fic jumentorum fuorum candis decurtatis, feque & ipfa atro prorfus colore denigrant. Talibus luctus, dolorifve infignibus fubtractos carissimos deflent, & integri ad minus fpatium anni, in tali mærore publica lege confummant.

Or fi du temps de faint Bernard, on ne portoit point en France des habits de deuil, il y a bien de l'apparence, que quand des perfonnes étoient decedées on ne mettoit pas pour elles des tentures noires dans les Eglifes comme aujourd'huy, & encore moins des Litres, qui font certainement une invention recente, & dont alors on ne s'étoit pas encore avifé, parce que les premiers Peres n'auroient jamais fouffert une telle indécence dans les Eglifes, eux qui toleroient à peine les habits de deuil: Nobis quoque ipfis minimis & externis, quoties releva tum eft, dit faint Cyprien, quam frequenter atque manifefte de Dei dignatione præceptum eft ut conftanter, affidue & publice prædicarem, fratres

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