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fembloit du bas fond, & qui s'étendoit à deux tiers de lieuë. Elles paroiffoient vouloir bouillir. Au Nord-Oüeft, qui étoit l'endroit d'où fortoit la fumée, il trouva 15. Braffes d'eau fond de gros fable, il jetta une pierre à la Mer, & il vit à l'endroit où elle étoit tombée l'eau bouillir & fauter en l'air avec impetuofité. Le fond étoit fi chaud qu'il fondit deux fois de fuite le fuif qui étoit au bout du Plomb. Le Pilote obferva encore de ce côté là que la fumée fortoit d'un petit Lac borné d'une Dune de fable, & que la Mer étant agitée y pouvoit entrer. L'lfle eft à peu près ronde, & aflés haute pour être apperçuë de ou 8. lieues d'un temps clair.

On a appris depuis par une Lettre de M. Andrieu Conful de la Nation Françoise dans 'Ile de St. Michel, en date du mois de Mars 1722. que l'lfle neuve avoit confiderablement diminué, & qu'elle étoit presque à fleur d'eau; deforte qu'il n'y avoit pas d'apparence qu'elle fubfiftât encore long

temps.

*

On peut joindre à cela ce qui a été dit en 1707. & 1708 †. fur la nouvelle Ifle de Santorin. Ces changemens violens & fubits arrivés de os jours & dans des temps peu éloignés far le Globe terreftre ne prouvent que trop la poffibilité de quelques changemens plus confiderables, qui auront changé la face du Globe, ou peut-être la changeront encore. V.

Le 24 Octobre au foir M. de Malézieu étant

* P. 13. tp. 28. & fuiv.

feroit une présomption qu'elle en produit le remede, fi l'on vouloit en croire un préjugé affés commun, que l'on auroit à fouhaiter qui fe verifiât fouvent. IV.

M. Delifle a fait favoir à l'Academie plufieurs particularités de la nouvelle ifle entre les Acores, dont nous n'avions dit qu'un mot en 1721 *. il les avoit tirées d'une Lettre de M. de Montagnac Conful à Lisbonne.

Un Vaiffeau où il étoit mouilla le 18. Septembre 1721. devant la fortereffe de la Ville de St. Michel qui eft dans l'ifle du même nom, & voici ce qu'on apprit d'un Pilote du Port.

La nuit du 7. au 8. Decembre 1720. il y eut un grand tremblement de terre dans la Tercere & dans St. Michel, diftantes l'une de l'autre de 28. lieuës, & l'ifle neuve fortit. On remarqua en même-temps que la pointe de l'ifle de Pic qui en étoit à 30. lieuës, & qui auparavant jettoit du feu, s'é toit affaiffée, & n'en jettoit plus. Mais l'Ifle neuve jettoit continuellement une gros Le fumée, & effectivement elle fut vûë du Vaiffeau où étoit M. de Montagnac, tant qu'il en fut à portée Le Pilote affûra qu'il avoit fait dans une Chaloupe le tour de l'lfle en l'approchant le plus qu'il avoit pu. Du côté du Sud il jetta la fonde, & fila 60. Braffes fans trouver fond. Du côté de l'Oüeft, il trouva les eaux fort changées, elles étoient d'un blanc bleu & verd qui fem

* P. 34.

fembloit du bas fond, & qui s'étendoit à deux tiers de lieuë. Elles paroiffoient vouloir bouillir. Au Nord-Oüeft, qui étoit l'endroit d'où fortoit la fumée, il trouva 15. Braffes d'eau fond de gros fable, il jetta une pierre à la Mer, & il vit à l'endroit où elle étoit tombée l'eau bouillir & fauter en l'air avec impetuofité. Le fond étoit fi chaud qu'il fondit deux fois de fuite le fuif qui étoit au bout du Plomb. Le Pilote obferva encore de ce côté là que la fumée fortoit d'un petit Lac borné d'une Dune de fable, & que la Mer étant agitée y pouvoit entrer. L'ile eft à peu près ronde, & aflés haute pour être apperçuë de ou 8. lieuës d'un temps clair.

On a appris depuis par une Lettre de M. Andrieu Conful de la Nation Françoise dans l'Ile de St. Michel, en date du mois de Mars 1722. que l'ifle neuve avoit confiderablement diminué, & qu'elle étoit prefque à fleur d'eau ; deforte qu'il n'y avoit pas d'apparence qu'elle fubfiftât encore longtemps.

On peut joindre à cela ce qui a été dit en 1707. & 1708 f. fur la nouvelle Ile de Santorin. Ces changemens violens & fubits arrivés de nos jours & dans des temps peu éloignés fur le Globe terreftre ne prouvent que trop la poffibilité de quelques changemens plus confiderables, qui auront changé la face du Globe, ou peut-être la changeront encore.

V.

Le 24 Octobre au foir M. de Malézien étant

* P. 13. † P. 28, & suiv.

étant proche de l'Eglife de Sceaux vit trois Soleils très-lumineux & très-bien terminés placés tous trois l'un fur l'autre, précifément dans le même Cercle vertical, & fe touchants exactement; en même temps l'inferieur des trois touchoit l'Horifon par fon bord inferieur. Il eft aifé de juger que celui du milieu étoit le vrai Soleil. Ils fe coucherent tous trois felon leur ordre. Le 3eme quand il refta feul étoit encore fi lumineux, quoique faux, qu'on l'auroit pris pour le vrai, fi l'on n'eût pas vû ce vrai fe coucher auparavant. M. de Malézieu croit ce phenomene très-rare, & en effet il ne peut guere fe rapporter à ceux dont nous avons parlé en 1721 *. Ce jour-là le Vent étoit au Nord, & à l'heure du phenomene il faifoit un peu froid, après que la journée avoit été aflés chaude. Pendant que les Soleils brilloient tout le Village de Sceaux, & la campagne paroiffoient comme en feu. Tous ceux qui étoient dans le Château de Sceaux s'apperçurent de cette grande lumie re, mais fans voir les trois Soleils.

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+ Le Journal des Obfervations de M Maraldi pour l'année 1721.

* P. 4. & fuiv. t. V. les M. p. I.

ANA

ANATOMIE.

SUR DES

SUR DES OS DEVENUS CHAIRS.

Es Volumes précedens ont rapporté plufieurs Obfervations, qui prouvent que les Chairs deviennent Os, c'est-à-dire en prennent la confiftence. On a vû une partie de la Membrane qui envelope la Rate, & une Rate même entiere offifiée. On a vu pareillement offifiées des Tuniques d'Arteres, & dans d'autres Arteres de grands commencemens de pétrification 4. Après cela il n'est plus étonnant que des Cartilages, qui font d'une fubftance moyenne entre les Chairs & les Os s'offifiente, ni qu'il fe trouve des Pierres formées en differens endroits du Corps, & même entre les Meninges du Cerveau f. Ces accidens n'arrivent guere qu'à des Vieillards, du moins à des perfonnes affés avancées en age pour avoir donné le temps à des Chairs de fe changer en os, & c'eft ce qui rend très finguliere l'Obfervation de cet Enfant

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a V. les M. P. 311. b V. l'Hift. de 1700. p. so, V. l'Hift. de 1706. p. 32. d V. l'Hift. de 1707.p. 32. V. P'Hift. de 1706. ibid. & l'Hift. de 1699. p. 60. ƒ V. l'Hift, de 1711. p. 34. & suiv.

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