Imágenes de páginas
PDF
EPUB

par exemple il y aura toûjours plus de péril au Poumon qu'au Foye; felon que l'obftruction fera plus ou moins inveterée; felon le caractere de l'humeur qui aura formé l'obftruction, ou celui qu'elle y aura prisAprès les remedes generaux c'est-à-dire ceux des Maladies aigues, qui consistent à defemplir les Vaiffeaux par quelques Saignées, à dégager les premieres Voyes par des Purgatifs ou des Vomitifs, il faut venir aux remedes particuliers des Maladies Chroniques; ce font les Délayants qui attenuent & incifent les humeurs groffieres ou épaiffies. & les Aperitifs, tels que le Mars où la Limaille de fer, qui débouchent, apparemment en dilatant les Vaiffeaux. On fait par le Systême de la filtration des Glandes que l'eau s'unit plus aifément à l'eau, l'huile à l'huile &c. qu'à une autre liqueur heterogene, & delà vient qu'il faut apporter un choix dans les Délayants, qui pour incifer les humeurs engorgées doivent s'y unir. M. Helvetius defaprouve abfolument en ces maladies toute Saignée dérivative, il est aifé d'en voir la raifon; le mouvement du fang qui fe porteroit dans la partie attaquée ne feroit pas affés fort, & l'obstruction, formée ordinairement affés long-temps avant que d'ê tre connue, eft devenue trop rebelle, on 'ne feroit que l'augmenter.

Après cette Idée generale de l'Oeconomie Animale M. Helvetius vient aux Petites Veroles. Entre toutes les maladies Aigues c'eft une de celles qui varient le plus dans leurs fymptomes, qui varient le plus proprement, & avec le plus de peril, où tous

les

les momens font les plus importants, où l'attention du Medecin doit être la plus affidue & la plus éclairée, où fes moindres fautes tireroient le plus à confequence. Cela même nous oblige à renvoyer entierement au Livre de M. Helvetius un détail trèsinftructif, mais infini, & qui cefleroit abfolument d'être inftru&tif s'il étoit abregé. Peutêtre même feroit-il tout-à-fait impoffible de le réduire, tant l'Auteur a été précis & methodique, tant il a fû épargner toute fuperfluité de difcours, fans en être cependant moins clair & moins intelligible. Nous ne détacherons de tout fon Traité qu'un feul point, mais en un mot, c'eft ce qui regarde la Saignée du pied, paradoxe de Medecine qui a paru fi étrange, & le paroît peutêtre encore malgré l'experience.

Ce qu'il y a de plus à craindre dans l'exceffive fermentation où la petite verole met le fang, c'eft une inflammation du Cerveau, & elle eft dans toutes les maladies la plus redoutable de toutes les inflammations. Dès que les Vaiffeaux du Cerveau font trop pleins, trop tendus, le mouvement de la fubftance du Cerveau neceffaire pour la filtration & la generation des Efprits, n'eft plus affés libre, & il peut être gêné à tel point qu'il ne fe forme plus affés d'Efprits pour entretenir le mouvement du Cœur, & la vie. Les Vaiffeaux du Cerveau une fois engorgés font d'autant plus difficiles à déboucher qu'ils ne font point appuyés ni foûtenus par des parties folides, & qu'ils font en quelque forte lâches & flotants. Enfin ils font foibles, & s'ils viennent à crever

le

le moindre épanchement dans la fubftance du Cerveau eft prefque toûjours mortel. Tout cela fait affés l'apologie de la Saignée revulfive du pied, il peut feulement paroître étonnant qu'elle en ait befoin.

N

Ous renvoyons entierement aux Memoi

res

a L'Ecrit de M. Petit le Chirurgien fur une Luxation de la Cuiffe.

L'Ecrit du même fur une rupture du

Tendon d'Achille.

Diverses obfervations de M. Winflow. d Les obfervations de M, Morand fur des Hydatides.

a V. les M. p. 159. b V. les M. p. 68, c V, les M. P. 44L d V, les M. P. 215,

CHIMI E.

SUR LES VEGETATIONS CHIMIQUES.

*LORS que des parties metalliques, ou

falines diffoutes dans une liqueur viennent à fe rencontrer & à fe réunir, foit parce que les parties aqueufes de la liqueur s'évaporent, & les abandonnent, foit parce que le fimple mouvement, de liquidité à force de les faire rencontrer en réünit à la fin un affez grand nombre, c'eft-là une Cryftallifation, ou fimple concretion, Mais fi de plus cette Cryftallifation fe forme en s'élevant avec quelque apparence de figure reguliere foit dans la liqueur même, foit le long des bords du Vafe, & audeffus de la liqueur, alors cela s'appelle une Vegetation, non feulement à caufe de cette élevation, qui a quelqu'air d'une vegetation de Plantes, mais à caufe de la figure qui le plus fouvent tire fur celle de l'Arbre, de l'Arbriffeau, du Buiffon &c. & quand même la figure reprefente quelque chofe de fort different, comme un amas de Rochers,

V. les M. p. 129. & 456,

c'eft

c'eft encore une Vegetation, il fuffit qu'il y ait quelque figure reconnoiffable; ce ne feroit que dans le cas où il n'y en auroit point, & où tout ne feroit qu'un amas trop confus, qu'on l'appelleroit implement une Croûte.

Dans les Memoires que l'Academie publia en 1692. il y en a un de feu M. Humberga fur l'Arbre de Diane, la plus fameufe des vegetations metalliques, qui lui avoit donné occafion de faire de nouvelles déCouvertes fur cette matiere. Depuis en 17066 & 1707 C. nous avons parlé de l'Arbre de Mars de M. Lémary, auffi curieux que celui de Diane, & tout diffe

rent.

Enfuite M. Homberg donna une Theorie generale des Vegetations artificielles ou Chimiques d. Il les divifa en 3. efpeces, celles où il n'entre rien que de metallique, celles qui fe font par des metaux diffous, celles qui ne contiennent rien de metallique, mais fimplement des matieres falines, terreufes, & huileufes Dans la définition que nous avons donnée d'abord des Vegetations Chimiques, la 1ere efpece n'y eft pas comprife, parce qu'elle pourroit bien n'être venue qu'après les deux autres, qui font plus connues, mais elle fe réduit aux mêmes principes, c'eft un mêlange de metaux qui fait l'effet d'une diffolution.

Maintenant M. Petit le Medecin a entrepris un examen particulier de ces Vegetations,

a p. 209. & fuiv.

bp. 48.

c p. 39. & fuiv. d V. les Mem, de 1710, p. 556. & suiv、

« AnteriorContinuar »