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où ce Dieu avoit un Temple fameu les Anciens les ont appellées Cornes mon. Elles étoient d'une figure t gulière pour n'avoir pas quelque ve fiderable, elles donnoient des fonge rieux, ou la faculté de les interpret Elles font fort differentes entr'elles Volute fait plus ou moins de tour quefois elle est toute d'une feule piéco quefois elle paroît être de plufieurs comme articulées & emboîtées en & même il arrive que ces piéces rent aisément en ces endroits-là. peces d'articulations marquées fur 1 ce de ces Pierres reçoivent affés d rences. Hors delà la furface eft a 'feremment canelée ou godronée. A ces Pierres fous des efpeces par ra toutes ces differences, & à raffemb tes celles que l'on connoît, foit Cabinets des Curieux, foit par les tions & les figures des Auteurs d' Naturelle, M. de Juffieu croit qu peut compter jufqu'à cent efpeces.

Souvent ces Pierres font mêlées que fubftance metallique; il y en a roiffent prefque toutes dorées, leu en étoit apparemment plus grande Anciens.

Il n'eft plus queftion des jeux de ture pour expliquer toutes ces forte trifications, la Phyfique eft fortie fance. Les Cornes d'Ammon ont ét lées, refte à favoir où. On a déja nu qu'une ou deux efpeces l'ont é des coquilles de Nautile,

Le Nautile eft un Poiffon teftacée, dont la Coquille est tournée en Volute pareille en general à celles des Cornes d'Ammon. Cet Animal eft appellé Nautile, parce que dans le mouvement progreffif qu'il a fur la mer, il eft le Nautonnier, dont fa Coquille eft le Vaiffeau; il a une induftrie particuliere pour la faire voguer comme il veut, par le moyen de deux efpeces d'Avirons naturels, dont il fe fert fort adroitement. On le trouve dans la Mer Adriatique, & dans quelques autres endroits de la Mediterra née, & par cette raifon il a été connu des Anciens Naturaliftes.

Cet ancien Nautile a fa coquille toute d'une piéce, ou fans articulations, mais les Modernes en connoiffent d'autres dont la coquille eft articulée; on ne les trouve que dans les Mers des Indes. Dans cette fe conde efpece il y a encore cette particularité qu'aux endroits des articulations la capacité interieure de la coquille eft coupée par des cloifons perpendiculaires à la coquille, & percées dans leur milieu par un trou toûjours plus grand à mesure que les cloisons, s'éloignent davantage du centre de la Volute, & font auffi par confequent plus grandes ; & de plus il paffe par tous ces trous un Canal que les cloisons appuyent, & qui regne dans tout le milieu de l'inte rieur de la coquille. Comme les Cellules formées par les cloifons, font toûjours plus grandes, auffi bien que toutes les piéces de l'édifice, il paroît que le Poiffon à mesure qu'il a crû à paffé d'une plus petite Cellule dans une plus grande, par un canal plus A 2

grand,

grand, & qu'il a toûjours laiffé vu inutile une plus grande partie de fo tation.

Les cloifons font articulées avec quille, auffibien que les parties de quille entr'elles, & la mechanique articulations eft differente.

La coquille eft compofée de deux l'exterieure & l'interieure. Les cloi s'articulent qu'avec l'interieure, & c culations la caracterifent. L'exterie ftriée, ou gedronée, ou ondée &c.

On conçoit affés par cette legerea tion que les Nautiles que nous ap de la 2de efpece par rapport à l'ancie tile, doivent faire plufieurs efpeces d tes. M. de Juffieu en ayant eu he ment trois entre les mains, trouva qu efpeces de Cornes d'Ammon s'y toient fi parfaitement qu'il ne douta qu'elles n'euffent été mculées dans d quilles de ces Nautiles.

Ce qui femble mettre la chofe h doute, c'eft une Corne d'Ammon trouvée en baffe Normandie, où fe v core une bonne partie du teft de la d le fortement attachée à la pierre, & porée avec elle.

Aux deux efpeces de Nautiles, o avoit reconnu que pouvoient s'être m des Cornes d'Ammon, M. de Jul ayant fûrement ajoûté trois, il fe maintenant en droit d'en tirer la confe ce generale, que toutes les Cornes mon fe font moulées dans des Na & d'autant plus qu'il voit que tout

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efpeces de ces Pierres connues ou décrites n'ont que des differences qui doivent naturellement fe trouver dans le genre de ces Poiffons.

Selon ce que nous avons dit des deux lames de la coquille des Nautiles de la 2de efpece generale, il fera aifé de reconnoître fi la pierre aura été moulée dans le creux de l'une ou de l'autre lame, car fi elle l'a été dans le creux de l'interieure elle portera l'empreinte des articulations des cloifons avec cette lame; fi elle l'a été dans le creux de la lame exterieure elle portera l'empreinte des articulations des piéces de cette lame entr'elles, des ftries de fa furface, &c.

Si la penfée de M. Juffieu eft vraye, il y a autant d'efpeces de Nautiles que de Cornes d'Ammon, & par confequent le nombre des efpeces de Nautiles encore inconnues eft bien grand par rapport au nom bre des efpeces connues.

De celles-ci nous n'avons dans nos Mers que le Nautile dont la coquille eft d'une piéce. Elle est en même temps fi mince qu'on appelle ce Nautile papyracée. Tous les autres connus ne font que dans les Mers des Indes, & apparemment les inconnus auffi.

Cependant il fe trouve en France, en Angleterre, en Suiffe en Suiffe, en Allemagne un trèsgrand nombre de Cornes d'Ammon qui fe rapportent aux efpeces de Nautiles des Mers éloignées. Après tout ce qui a été dit dans les Volumes précedens fur diverLes petrifications, il eft aifé de fentir la conA 3

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clufion où M. de Juffieu veut venir. Les Mers des Indes ont donc couvert toute l'Europe. Ces grandes revolutions, dont nous n'avons plus d'exemples, fi peu vraifemblables, horfinis pour les Philofophes, font de jour en jour plus atteftées par des monumens authentiques, & par des efpeces d'Hiftoires écrites de la main même de la Nature.

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SUR UN SECRET

Pour éteindre le feu dans les Incendies.

L s'étoit répandu un bruit, confirme même par les Nouvelles publiques,

que l'on avoit trouvé le fecret d'éteindre les Incendies en jettant fur le feu une Poudre qui caufoit une détonation, & que l'experience en avoit été faite en Saxe avec un plein fuccès. Les Phyficiens, qui doivent naturellement être les plus incredules fur ces fortes de merveilles, font cependant ceux qui les rejettent avec le moins de mépris, & qui apportent le plus de difpofition favorable à les examiner, ils favent mieux que le refte des hommes quelle eft la vafte étenduë de ce qui nous eft inconnu dans la Nature. M. Geoffroi le cadet chercha quelle pouvoit être cette Poudre capable d'éteindre le feu.

Les Chimiftes ont éprouvé que le Souf

V, les Mem. p. 94. & 211.

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