ECCLÉSIASTIQUE, Pour servir de continuation à celle de Monsieur l'Abbé Fleury. Depuis l'An 1401 jusqu'en 1432. NOUVELLE ÉDITION, corrigée, comprenant en vingt-quatre volumes les trente-six de l'édition de Paris ; à laquelle on a Sur l'Édition de PARIS. A a Matth. Es différends entre les ecclésiastiques & les laïques touchant la TA jurisdiction, ont été fi fréquens depuis le douziéme siécle , que Jurisdiction el j'ai cru les devoir examiner dans un discours particulier. Pour sentielle à l'église. en juger sainement , il faut commencer par bien connoître la jurisdic , tion propre & essentielle à l'église , & la distinguer soigneusement des accessoires qu'elle a reçus de tems en tems , soit par les concessions des princes, soit par des coutumes introduites insensiblement. Il faut aufli convenir de bonne foi, que dans les derniers siécles la puissance eccléfiastique & la féculiére ont souvent entrepris l'une sur l'autre. La jurisdi&ion essentielle à l'église est celle que Jesus-Christ a donnée à ses apôtres , en leur disant après la résurrection : Toute puissance m'a XXVIII, 18. été donnée au ciel & en la terre. Allez donc, instruisez toutes les na. tions & les baptisez; leur enseignant d'observer tout ce que je vous ai ordonné. Vous voyez à quoi il réduit l'exercice de cette toute puissance qu'il a reçue de son Pere , à l'instruction , & l'administration des fa. cremens : la do&trine comprend les mystéres & les règles des moeurs, les sacremens sont tous désignés par le baptême. Dans ce même intervalle entre la résurrection & Pascension , il dit à ses apôtres : Comme mon Jo. XX. 21, Pere m'a envoyé , je vous envoie aussi ; puis il souffla sur eux & leur dit : Recevez le faint-Esprit: ceux dont vous remettrez les péchés, ils leur font remis , & ceux dont vous les retiendrez, ils leur sont retenus ; XVUI, 18. leur donnant ainsi le pouvoir de lier & de délier , qu'il leur avoit déja promis pendant la vie mortelle. Je ne parle ici que des pouvoirs ordinaires & perpétuels , nécessaires pour conserver l'église jusqu'à la fin des siécles : c'est pourquoi je ne dis rien des dons surnaturels, langues, prophéties , guérisons & autres miracles , fi fréquens pendant les trois premiers siécles. Or ces pouvoirs que J. C. a conférés à son église, ne regardent que les biens spirituels , 'la grace, la sanctification des ames, la vie éternelle. Lui-même étant sur la terre n'en a pas exercé d'autres. Il n'a voulu prendre aucune part au gouvernement des choses temporelles: Tome XIV, Matth. |