DES SAVANS, SUR LES AUTEURS Qui ont traité de la Rhetorique, AVEC UN PRECIS DE LA DOCTRINE DE CES AUTEURS. Par M. GIBERT ancien Recteur de l'Univerfité TOME HUITIEME. PREMIERE PARTIE. A AMSTERDAM, M. D. C C X X V. PRÉFA C E. R IEN n'eft plus neceffaire à l'homme que la raifon; rien aufli ne lui eft plus avantageux après elle que la parole. La premiere, parvenue à un certain point d'excellence, eft ce qu'on appelle Sageffe; la feconde, arrivée à un degré éminent de perfection, eft ce qu'on nomme Eloquence. La liaifon eft grande entre elles. 11 eft rare qu'un homme qui pense bien, ne puiffe pas s'exprimer avec dignité; & que celui qui s'exprime noblement, ne penfe pas en même tems avec jufteffe. Il n'eft pourtant pas impoffible de rencontrer ces deux talens l'un fans l'autre (1). En ce cas, la raifon eft * 2 I Fieri poteft ut rectè quis fentiat, & id quod fentit, politè eloqui non poffit. Cic, .. Tusc. Quaft. n. 6. |