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les marques de la vraie église, à laquelle on doit demeurer uni. Enfin, dit-il, fi vous n'êtes pas encore perfuadez, envoyez-nous des perfonnes inftruites à qui nous puiffions faire entendre nos raisons, comme nous l'avons fait demander à l'exarque Smaragde. Ou fi vous craignez d'envoyer ici, à cause de l'éloignement & des circonftances du tems, que les évêques s'affemblent à Ravenne, & nous y envoyerons nos légats, qui vous donneront entiere fatisfaction.

:

la

AN. 589.

P. 948. B.

Tom. 5. conti

c. zi

Cette feconde lettre n'eut pas plus d'effet que premiere, les évêques d'Iftrie répondirent encore, que Îa chose étoit décidée : voulant obliger le pape à venir à leur fentiment. Pour ne rien omettre de ce que la charité pouvoit desirer, il leur écrivit une troisiéme lettre beaucoup plus ample, où il répond à toutes leurs P. 615. objections, & traite à fond la question des trois chapitres. Saint Leon, difoient les évêques d'Istrie, déclare qu'il n'ofe mettre en question ce qui a été défini au concile de Calcedoine. Il est vrai, répond le pape Pelage mais il parle feulement de la définition de foi, & non des caufes particulieres qui y furent examinées. Les évêques d'Istrie difoient : Nous avons appris du S. fiége & des archives de l'église Romaine, à ne point recevoir ce qui s'eft fait fous Juftinien. Car dès le commencement, le pape Vigile & les premiers évêques des provinces latines, réfifterent fortement à la condamnation des trois chapitres. Pelage répond: Ces latins n'entendant pas le Grec, ont connu tard les erreurs dont il étoit question : mais plus ils ont eu de fermeté à résister, jusques à ce qu'ils connussent la verité, plus vous devez avoir de facilité à le croire, quand ils fe font rendus. Vous auriez raifon de méprifer leur acquiefcement, s'ils l'avoient

donné précipitamment, avant que d'être bien éclaircis : AN. 589. mais après avoir tant fouffert & combattu jufques à se faire maltraiter ; vous pouvez croire qu'ils n'auroient pas cedé tout d'un coup, s'ils n'avoient reconnu la verité. Il n'eft pas blâmable de changer d'avis, mais de le faire par inconftance: quand on cherche constamment la verité, sitôt qu'on ceffe de l'ignorer, on doit changer de langage.

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t. 10:

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C. 12. 13.

C. 14.

Pelage prouve enfuite que l'on peut condamner les morts, par l'autorité de S. Auguftin, lorfqu'il parle de Cecilien; & par l'exemple du concile d'Ephefe, qui a condamné le fymbole de Theodore de Mopfuefte. Puis il rapporte quelques paffages du même Theodore, pour montrer fes erreurs. Il ajoute la requête des évêques d'Armenie à Proclus contre lui: les lettres de Jean d'Antioche, de S. Cyrille, de Rabbula, le témoignage du prêtre Hefychius de Jerufa6. 15. 17. lem dans fon hiftoire, la loi de Theodofe le jeune. Il vient enfuite à la lettre d'Ibas, & montre, qu'on ne peut la soutenir fans condamner le concile d'Ephese. Or comme le concile de Calcedoine a approuvé celui d'Ephefe, il fe feroit contredit en approuvant cette lettre. Vous devez donc connoître, ajoute Pelage, où finit le concile de Calcedoine. Nous fçavons tous que dáns un concile on ne fait jamais de canons qu'après Sup. liv. xxvII. les définitions de foi. Prenez garde que la profeflion de foi eft achevée dans la fixiéme action du concile de Calcedoine, puifque dans la feptiéme on dreffe les canons ; & dans les actions fuivantes on ne traite que des affaires particulieres. Et comme vos députez le révoquoient en doute, nous le leur avons fait voir en plufieurs exemplaires. Encore fi on l'examine attentivement, on trouvera que les canons n'appartiennent pas

12. 22.12.31.

à la septiéme action, comme l'on croit, mais à la fixie- AN. 590. me: car on n'y a mis ni la date du jour ou de l'année, ni les noms des présens : ce qui montre que c'est la suite de la même action. On voit que la caufe de la foi étoit finie dans la fixiéme action, par les souscriptions des évêques, & par la priere qu'ils font à l'empereur de les renvoyer. Dans ce qu'ils reglent enfuite fur les affaires particulieres, il n'y a point de foufcriptions. La plupart des exemplaires grecs du concile ne contiennent que fix actions avec les canons ; & dans les lettres circulaires à l'empereur Leon, Alipius de Cefarée en Cappadoce, dit: Je vous déclare que je n'ai point lû ce qui a été fait à Calcedoine, touchant les Sup. liv. xxıx affaires particulieres: car Thalaffius mon prédeceffeur qui affifta au concile, ne nous en rapporta que la défi

nition de foi.

7. 12.

c. 201

Passant au troifiéme chapitre le pape Pelage dit : Nous ne condamnons pas tous les écrits de Theodoret, mais feulement ceux où il combat les douze articles de faint Cyrille : nous recevons fa perfonne, & quant à fes autres écrits, non-feulement nous les recevons, nous nous en fervons même contre nos adver→ faires. Mais, difoient les députez d'Iftrie, Jean d'Antioche a loué Theodore de Mopfuefte. Pelage répond: Quelquefois les méchans ont été louez par les bons: Qu'y a-t'il de pire qu'Origene entre les herefiarques, & de plus celebre qu'Eufebe entre les historiens? & qui ne fçait combien il louë Origene ? Cet éloge d'Eufebe de Cefarée, est remarquable en la bouche du pape Pelage, où plutôt de S. Gregoire. Car ce fut lui Paul. diac, hist. qui écrivit cette lettre au nom du pape, & apparemment les deux précedentes. Elles furent toutes trois fans effet, & le patriarche Elie mourut peu de tems

Longob. lib. 111,

C. 20. 6. 27.

après, ayant tenu le fiege d'Aquilée quinze ans. Son AN. 590. fucceffeur fut Severe, que l'exarque Smaragde chassa de fon église, & l'emmena honteufement à Ravenne avec trois autres évêques d'Iftrie, Jean, un autre Severe, & Vindemius, & un vieillard nommé Antoine, défenfeur de l'église. Il les menaça de l'exil, & leur fit tant de peur qu'il les obligea à entrer dans la communion de Jean, évêque de Ravenne, qui condamnoit les trois chapitres, après avoir été séparé de l'églife Romaine pour ce fujet. Au bout d'un an, Severe & les autres retournerent de Ravenne à Grade: mais le peuple & le refte des évêques schifmatiques les regardant comme des apoftats, ne les voulurent point recevoir.

Pelage.

ini.

LX.

Lib. Pontif.

Le pape Pelage mourut peu de tems après d'une Mort du pape maladie contagieufe, qui commença à Rome au miGreg. Tur.lib. x. lieu du mois de Janvier 590. Il mourut le huitiéme de Février, après avoir tenu le faint fiege douze ans & près de trois mois. Il fit de fa maison un hôpital pour de pauvres vieillards, il rétablit le cimetiere de faint Hermes martyr, & rebâtit entiérement l'église de faint Laurent, dont il orna le fépulchre de tables d'argent, & revêtit de même celui de faint Pierre. Il fit deux ordinations au mois de Decembre, & ordonna quatre - vingt – deux prêtres, huit diacres & quarante-huit évêques en divers lieux & en divers tems: ce qu'il faut toujours entendre ainfi. Car les papes n'ordonnoient des clercs que pour l'églife Romaine; mais ils donnoient des évêques à la plupart des églises d'Italie.

Fin du feptiéme Tome.


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A.

Affranchis fous la protection de

T'églife,

630

Africains foutiennent les trois cha-
pitres, 429.431. Excommunient
en concile le pape Vigile, 441.
Cinq évêques Africains au cin-
quiéme concile, 464. Plufieurs
le rejettent, 436. Réfiftent à
l'erreur des Incorruptibles, 527
Afrique conquife par Juftinien,
355. Comment divifée, 357. Loi
pour l'églife d'Afrique, 359.
Nouvelles églifes en Afrique, 364
Agapit pape, 354. Sa pauvreté, ; 66.
A Conftantinople fait dépofer
Anthime, 367. Mort d'Agapit,

Agaune monaftere,

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