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fance du faint Efprit dans l'eau du ba- a tême, doit être condamné à l'enfer ; « qui n'eft point marqué du figne falu- « taire de la croix, & de la paffion de « Jefus-Chrift,qui paffera de cette pre- < miere mort à la feconde : qui au for- « tir de cette vie ne doit rencontrer que « des feux & des fupplices éternels ; & c qui trouve cet avantage dans le retardement de fa mort, que les hor- " ribles tourmens qui l'attendent font" cependant differez. Lorfque nous " voyons mourir plufieurs de nos fre-" res, nous devons dire que plufieurs de nos freres font délivrez de ce monde au lieu que ces maladies mortelles font pernicieuses aux infi- " deles & aux ennemis de Jefus- " Christ, ce font d'heureufes forties " de la terre pour les ferviteurs de "

Dieu.c

X.

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Ils en tirent auffi ce fruit, qu'elles les portent à défirer plus volon-" tiers la mort, en les accoûtumant à “ ne la point craindre. Ce font donc “ pour nous,non des accidens funeftes " & mortels, mais des exercices falutai- " res& favorables qui nous procurentla", gloire d'une conftance genereufe, & £

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la couronne du triomphe par le mépris de la mort.

Quelqu'un oppofera peut-être à ceci, que ce qui l'afflige dans les mala» dies prefentes,c'eft que s'étant préparé de tout fon cœur & avec une pleine réfolution à fouffrir toute forte de maux pour la confeffion du nom de Dieu, la mort qui le previent le prive des avantages d'un fi glorieux martyre. Mais premierement la grace du martyre dépend entiereOn peu, ment de la difpofition de Dieu, qui en quer à la favorife ceux qu'il lui plaît, & comme peniten il n'eft pas au pouvoir des hommes de que ce fe la procurer quand ils voudront, ils Saint dit ne peuvent pas dire qu'ils l'ont perdue, du mar ne fachant pas s'ils meritoient de la re

ce, ce

que

tyre.

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cevoir. En fecond lieu, notre Seigneur qui pénetre le fond des cœurs, qui connoît nos plus fecrettes penfées & qui voit la difpofition où nous » fommes, ne manquera pas de récompenfer celle qu'il verra en nous de faire le bien, auquel notre mort aura mis obftacle;car ce font deux chofes très-differentes,que notre volonté manque au martyre, ou que martyre manque à notre volonté : & » Dieu nous juge tels qu'il nous trou» ve, quand il nous appelle.

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le

X I.

Il faut toujours nous fouvenir que « nous ne devons pas faire notre volon- < té,mais celle de Dieu;ainfi qu'il nous < a ordonné de l'en prier tous les jours. a N'est-ce donc pas un grand renverfe- a ment & un grand defordre que ceux a qui demandent fans ceffe à Dieu l'aç- « compliffement de fa volonté, ne s'y a foumettent pas, auffi-tôt qu'il lui « plaît de les appeller & de les retirer « du monde ? Cependant nous y refif-» tons, nous nous y oppofons; nous ne a fouffrons qu'avec trifteffe & avec « douleur, comme des ferviteurs re- a belles, qu'on nous conduise en la prefence de notre maître; & quoique « nous fortions de cette vie, non par « une obéiffance volontaire, mais « par la contrainte d'une neceffité & inévitable, nous prétendons recevoir les honneurs & les récompenfes ce- « leftes, de celui vers qui nous n'al- « lons que malgré nous. Pourquoi lui de-x mandons-nous le royaume des cieux œ fi la captivité de la terre nous plaît encore? Pourquoi le preffons-nous & des prieres fouvent réiterées, d'a- a vancer & de hâter l'avenement heu- «

par

reux de fon regne, fi nous aimons beaucoup mieux demeurer esclave du diable en ce monde, que de regner avec Jefus-Christ dans le ciel ?

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XII.

Un Evêque abbatu par la violence de la maladie, & agité par la crainte & » l'approche de la mort, ayant prié » Dieu qu'il lui plût de le laisser enco» re en vie ; un jeune homme plein de majefté lui apparut, & lui dit avec indignation: Vous craignez de fouf»frir les douleurs du martyre, & vous » ne pouvez vous réfoudre à fortir de » ce monde; que voulez-vous que je » vous faffe? Cette parole eft tout en

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femble un jufte reproche & un aver» tiffement falutaire de notre Dieu, qui nous voyant en peine à caufe de « la perfecution (comme nous fom» mestoujours en danger durant cette vie) n'exauce pas nos defirs préfens, afin d'affurer le falut de notre ame » pour l'avenir.

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XIII.

C'eft à celui que le fiècle flate, & qui attiré par les douceurs empoifon

nées

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2. 15.

nées & par les charmes trompeurs a des plaifirs terreftres, fe plaît dans « le monde, d'y vouloir demeurer & long-temps: mais le monde haissant & fi fort les veritables chrétiens, pour- « quoi, mon frere, aimez-vous un en- «< nemi fi cruel? Pourquoi ne fuivez, « vous pas plûtôt Jefus Chrift qui vous « a racheté, & qui vous aime? L'apôtre faint Jean nous exhorte dans fon « épître à ne nous pas laiffer aller aux a defirs charnels, ni à l'amour du mon- « de. N'aimez point le monde, dit-il, a 1. Joan, ni les chofes qui font dans le monde: « celui qui aime le monde n'a point l'amour de Dieu, & le monde paffe avec fes cupiditez; mais celui qui & accomplit la volonté de Dieu demeu rera éternellement. Ainfi, mes chers-<< freres, tenons-nous préparez à tou- « tes les volontez de Dieu, avec un « cœur pur & entierement foumis à fa divine majesté, avec une foi fer- « me & conftante, avec une vertu for- « te & courageufe; & banniffant toute crainte de la mort, ne penfons qu'à l'immortalité qui la fuit. «

XIV.

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16.

Il faut confiderer & repaffer fouvent & dans fon efprit que nous avons re- « Tome il.

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