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mettre en œuvre; on en fait des canots. Ses feuilles ref femblent à celles du laurier; mais elles font beaucoup plus grandes. Ses fleurs font petites, blanches, difpoféeš par bouquets au haut des rameaux; fon fruit eft groś comme une olive, prefque triangulaire, verdâtre d'abord, & enfuite brunâtre: fe chair eft tendre & remplie d'une matiere gluante & blanchâtre.

Le gommier rouge, qui croît aux lieux fecs & arides dans la Guadeloupe, porte un bois également blanchâ tre, mais tendre, de peu de durée, & qui fe pourrit promptement. Il eft revêtu d'une écorce épaiffe & verdâtre, & d'une peau mince & roufsâtre qui fe fépare ai fément ; fes branches font fort étendues, & portent en haut des feuilles difpofées par touffes, reffemblant à cel→ les du frêne, fans dentelures & d'un verd foncé : fes fleurs font, comme les précédentes, par bouquets & blanches: il leur fuccede un fruit charnu, femblable à la pistache, réfineux, & contenant un noyau dur.

Le P. Plumier prétend que ces gommiers ne different de nos thérébintes , que par la structure de leurs fleurs, qui ne font pas à étamines.

Une obfervation très-importante à faire, eft que les gommiers du Sénégal ne donnent effectivement pendant l'été qu'une gomme, que l'on vend dans le commerce fous le nom de gomme du Sénégal; voyez ce mot: tandis que les gommiers de l'Amérique ne diftillent qu'une réfine. Peut-être ces arbres gommiers n'ont-ils qu'une reffemblance apparente, & que ceux de l'Amérique devroient être plutôt nommés Réfiniers. En effet, le prétenda gommier d'Amérique donne, avec ou fans incifion, depuis trente jufqu'à cinquante livres d'une réfine blan châtre & gluante comme la thérébentine, qu'on nous apporte quelquefois dans des barils, enveloppée dans d'e grandes & larges feuilles qui naiffent fur un grand arbre nommé Cachibou, lequel croît dans le pays: c'eft d'où eft venu le nom de gomme chibou, ou réfiné cachibou. Les Amériquains & les Sauvages emploient ces feuilles à plu fieurs ouvrages, & principalement à garnir les paniers d'aromates, afin d'empêcher que l'air n'y pénetre: it's brûlent quelquefois cette réfine au lieu d'huile. On prétend que quelques Négociants mêlent cette réfine, dorft

rodeur eft pénétrante, dans la réfine élémi, même avec la réfine animé & la tacamaque. Si la refine du gommier d'Amérique étoit une gomme, ce mêlange frauduleux feroit impoffible.

La réfine du gommier d'Amérique eft bonne pour la dyffenterie & la néphrétique : on là prend intérieurement tomme la térébenthine, en bolus, & au poids d'un demigros: appliquée extérieurement, elle eft nervale. Les feuilles du gommier de l'Amérique font eftimées vul

néraires.

GONDOLE. On donne ce nom à plufieurs efpeces de coquillages du genre des Tonnes & de la claffe des Uni valves: voyez ces mots. M. Adanfon fait un genre particulier de ce coquillage, & le place à la tête des unival→ ves, à caufe de la fimplicité de fa ftructure.

GORDIUS. C'est un ver aquatique qui fe trouve dans les lacs & dans les fontaines. Si on le coupe par morceaux alors chaque morceau coupé conferve fon mouvement, reprend, de même que le polype, une tête, un corps & une queue, quand on le remet dans l'eau : voyez POLYPE.

M. Linnæus, qui parle de ce ver fous le nom de Gordius pallidus, cauda capiteque nigris, dit que les Naturaliftes ont regardé ce qu'on difoit de ce ver cómme une fable fi ridicule & fi contraire à la Nature, qu'ils n'ont pas même fait une feule expérience pour le vérifier. Gefner, Aldrovande & Jonston ont parlé de ce ver fous le nom de Seta ou de Vitulus marinus. Les Smolandois l'appellent Onda-Betel.

GORGE ou GOZIER, Gula plumbea. C'eft un petit oifeau de la figure & de la groffeur de la Gorge-rouge: voyez ce mot. Cet oifeau a une tache jaune près des yeux, la poitrine couleur de plomb. Son col, fon dos & fa queue font bruns, fon bec eft noir & fes pieds font roux: on lui donne auffi le nom de Véron.

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GORGE BLANCHE, Albecula. C'est un oifeau qui vient en Angleterre au printemps, & qui quitte ce pays en hiver : fon bec eft noir en partie, fon plumage eft prefque tout blanc, particulièrement à la gorge : il fréquente les haies & les jardins, fe nourrit de cerfs-volants, de mouches & d'autres infectes; il fe tapit & faute de

côté & d'autre dans les buiffons, où il fait fon nid fort près de terre : le dehors en eft conftruit de petites tiges d'herbes & de brins de paille feche, le milieu de joncs fins & d'herbes molles, & le dedans de crins & de poils fins: il pond cinq œufs de couleur brune-noire, mêlangée de blanc & de verd.

GORGE BLEUE, Rubecula cærulea. Cet oiseau a la gorge bleue & le ventre rouge.

GORGE ROUGE ou RÕUGE-GORGE, Erithacus aut Rubecula. C'eft un petit oiseau facile à diftinguer, à caufe de fa poitrine d'un rouge-orangé. Il a le dos d'un cendré-obfcur, comme les grives. Pendant l'hiver il cherche fa nourriture dans les maifons, fans avoir peur des perfonnes qu'il y rencontre. Get oifeau ne paroît que l'hiver : il fe retire dans les bois pendant l'été. En feptembre il commence à se montrer dans les villes & dans les villages, où il chante fi mélodieufement qu'on eftime fon ramage prefqu'autant que celui du roffignol. Sa corpulence eft un peu inférieure; fon bec eft grêle, délié & noir; fa langue eft fourchue : il a le ventre blanc, les jambes & les pieds rougeâtres ; tout le refte tire fur le cendré un peu verdâtre. On obferve une ligne d'un bleupâle, qui fépare la couleur rouge de la cendrée fur la tête. Sa queue a deux pouces & demi de longueur : il las tient élevée & la remue continuellement ; l'iris de fes yeux eft de la couleur d'une noifetre. On connoît le mâle: aux mêmes marques qui font diftinguer le roffignol mâle d'avec la femelle. On éleve en cage.le gorge-rouge, en lui donnant de la pâtée. Quand les petits font élevés, ils mangent de tout, comme les autres oifeaux. L'âge & let pays caufent de grandes variétés dans ces fortes d'oifeaux: ils font leur nid dans le printemps, parmi les épi-nes & les arbrisseaux : ils le couvrent de feuilles de chêne "" & y font, d'un côté seulement, une entrée difpofée en voûte. La femelle ne pond pas moins de quatre œufs, & jamais plus de cinq. Si elle fort de fon nid pour aller chercher fa nourriture, elle bouche ce paffage avec des feuilles. Quelquefois elle fait fon nid dans des creux d'arbres, avec de la mouffe, de l'herbe fauchée, & de menues broussailles. Ces oifeaux aiment beaucoup la fo

litude, d'où vient le proverbe qui dit: » Deux gorgesfous le même arbuste. «

» rouges ne vivent pas

Unicum arbuftum non alit duos erithacos.

On donne le nom de Gorge-rouge de rocher au Merle bleu. Voyez ce mot.

Dans la Jamaïque on trouve auffi une espece de Gorge-rouge, dont le haut de la tête, le dos & les ailes font verds; le tour du gozier eft marqué d'une: tache couleur de pourpre, ou d'un rouge éclatant; le ventre eft d'un jaune-blanc; la poitrine eft verte; les pieds font noirs, & les ailes couleur de cerife.

Le Gorge-rouge de l'Ifle de Cayenne eft un petit oiseau de. Savane, & qui eft appellé, au Bréfil, Itirana.

GOSSAMPIŇ. Arbre des Indes, d'Afrique & d'Améque, dont le fruit mûr produit une espece de coton eonnu fous le nom de Fromager dans nos Ifles Françaises. Il tire fon nom des deux mots latins, goffipium, coton, & pinus, pin; parce qu'il a quelque reffemblance avec le pin, & qu'il porte une espece de coton. Foyer FROMA

GER.

GOUDRAN ou GOUDRON. Voyez à l'article PIN. On donne le nom de Goudron des Barbades à la Pétrole d'Amérique voyez PÉTROLE.

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GOUFFRE. Nom donné à ces tournoiements d'eau eaufés par l'action de deux ou de plufieurs courants oppofés. L'Euripe, fi fameux par la mort d'Ariftote, abforbe & rejette alternativement les eaux fept fois en vingt-quatre heures. Ce gouffre eft près des côtes de la Grece. Le plus grand gouffre que l'on connoiffe eft celui de la mer de Norwege. Voyez les articles COURANTS, MER & VENTS.

GOUJON ou BOUILLEROT, Gobius fluviatilis. C'est un petit poiffon de rivage, de rocher, de riviere & d'étangs de mer, qu'on confond fouvent, mais à tort, avec l'Able. Voyez ce mot.

On diftingue plufieurs fortes de goujons: il y en a de blancs, de noirs, de jaunâtres, de grands, de petits & de moyens. Nous ne parlerons ici que du goujon de riviere, qui eft le Goiffon du Lyonnois. C'eft un poiffon à nageoires molles, couvert d'écailles, & qui eft connu

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par-tout. Il a deux petits barbillons à la bouche: it eft garni d'une nageoire au dos, de deux au-deffous des ouies, & de plufieurs fous le ventre. Il vit dans la fange & l'ordure. Sa longueur ordinaire eft de cinq pouces : if a la machoire fupérieure plus longue que l'inférieure. Sa chair étant frite eft affez agréable à manger."

Kuisch, dans fa Collection des Poiffons d'Amboine; parle de plufieurs efpeces de goujons de rivieres, dont les habitants de ce pays se nourriffent. On voit à Aufbourg, en Allemagne, un goujon de riviere qui a le corps plus ferré & plus pâle que le nôtre. La saison de pêcher le goujon, eft depuis novembre jufqu'en avril. On le prend à la naffe dans les rivieres, quelquefois auffi dans des filets dont les mailles font étroites. On peut en faire une pêche abondante en jettant dans un endroit une tête de cheval ou de bœuf, car ils s'y affemblent auffi-tôt en très-grand nombre.

GOULU, Gulo. Animal quadrupede, qui a cinq doigts aux pieds, & que M. Briffon regarde comme l'Hyene des Anciens, mais que M. Linnæus met dans le genre des Belettes. Voyez ces mots.

Le goulu, que Scaliger appelle Vautour quadrupede parce qu'il fe nourrit de cadavres, eft le même animal que le Glouton. Voyez ce mot.

Pavius, qui a autrefois fait, en présence de Jean Laët l'anatomie d'un goulu, dit y avoir remarqué trois chofes fingulieres, qu'il a communiquées à Thomas Bartholin. La premiere eft qu'il n'a point de cordon ombilical. La feconde eft que le foie du goulu eft fortement lié avec le ligament du diaphragme; & en cela il a rapport avec la conftitution intérieure du foie de l'homme; car dans les brutes le foie eft fufpendu par un ligament. La troifieme eft que l'inteftin, depuis un bout jufqu'à l'autre, eft de la même figure : il n'a point d'inteftin cœcum, & les autres font droits. On conferve, dans le Cabinet Royal de Dresde, deux peaux de ces animaux.

GOULU. Efpece de Cormoran apprivoifé. Voyez ce

mot.

GOULU DE MER. Efpece de mouette, oiseau qui fe trouve en grand nombre au Cap de Bonne-Efpérance : on en voit de verds, de gris & de noirs. Leurs plumes

font

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